Le marché alternatif

QUAND LE MARCHE ALTERNATIF PREND UNE FORME D’ENGAGEMENT POLITIQUE

LES AUTEURS :

Sophie DUBUISSON-QUELLIER est Directrice de recherche en sociologie au CNRS et Directrice adjointe au centre de sociologie des organisations des sciences politiques. Issue entre autre d’une formation en sociologie « marché et mouvements sociaux », elle a fait de nombreuses recherches autour de la consommation, du commerce équitable, du développement durable…Elle a de nombreux ouvrages et articles à son actif, notamment « la consommation engagée ». Parmi ses travaux universitaires, on retrouve « Les protestations autour du marché : la construction du consommateur par les mouvements militants ».

Claire LAMINE Sociologue et ingénieur de recherche, elle a encadré de nombreuses thèses et masters de sociologie notamment dans l’agriculture. Chargée d’études socio-économiste dans divers domaines (enquêtes sociales, environnement…), on compte parmi ses ouvrages et publications « Changer de système » : Une analyse des transitions vers l’agriculture biologique à l’échelle des systèmes agri-alimentaires territoriaux et « Les AMAPS, un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs ».

THEMATIQUE :

        Le texte met en avant des changements chez les consommateurs dans leur façon de faire le marché, et qui conduit à une forme d’engagement politique. Parmi ces changements, on retrouve un engagement de plus en plus marqué dans le système productif, un mode de consommation alternatif le tout sous l’impulsion d’un consommateur plus impliqué éthiquement et politiquement (environnement, santé, agriculture bio, pratique alternative à la grande distribution, soutenir les petits producteurs, les producteurs locaux…).

LA THESE DEFENDUE PAR LES AUTEURS :

        Les auteurs mettent en avant un système de marché différent du marché classique (marché et grande distribution) et qui place au cœur de l’échange, les consommateurs et les producteurs (marchands), suscitant ainsi un engagement politique des consommateurs.

Elles expliquent que ces organisations nouvelles permettent d’articuler choix économiques et choix politiques dans le lien marchand. Ceci en remaniant les modalités de partage des décisions de production et de commercialisation entre les consommateurs et les producteurs.

MAIS : il existe cependant toujours un lien avec les pratiques du marché classique.

HYPOTHESE :

        « L’articulation du politique et de l’économique dans le lien marchand passe par la recomposition des espaces de négociation, de décision et de choix entre consommateurs et producteurs sur les propriétés de ces systèmes.»

LES CONDITIONS DE L’ENGAGEMENT POLITIQUE DU CONSOMMATEUR :

Il existe 2 grands principes de fonctionnement institutionnel du marché : L’UNIFICATION qui est le partage en commun de mesure et d’évaluation pour permettre les transactions. Accords et coordination entre les différents acteurs (offre et demande) pour pérenniser l’action. Et L’EXTENTION, conséquence de l’unification, c’est l’évaluation des propriétés des objets échangés grâce aux équipements (unités, monnaies, appareils…).

L’ARTICULATION ENTRE ENGAGEMENT POLITIQUE MARCHAND :

        On a affaire à un renouveau pour les consommateurs, qui mène à l’engagement politique. En effet, les consommateurs sont de plus en plus engagés et cet engagement prends de nouvelles formes (pétitions, réseaux, interner…). Il se mettent au cœur de l’échange et en lien direct avec le producteur et peuvent agir sur les décisions de production et de distribution. Ils mettent dans leur priorité les questions éthiques et politiques (environnement, santé…).

LE PANIER DE L’ECHANGE MARCHAND A L’ENGAGEMENT POLITIQUE :

        Le dispositif appelé ici « Fruitleg », est un système de production basé sur l’adhésion des consommateurs, en accord avec leurs principes et plus respectueuse de l’environnement. Le producteur propose 1fois/semaine un panier composé de fruits et légumes de saisons qui s’adapte à la production et aux irrégularités (météo, saison…), pour le consommateur c’est la garantie de produits frais.

        Pour les deux parties ce système permet une transaction optimisée. Pour le producteur c’est une trésorerie disponible, un gain de temps, un écoulement assuré de la marchandise, une garantie de revenue, une relation de confiance plus forte… Pour le consommateur c’est une répartition du pouvoir de décision, qualité et fraicheur, plus de visibilité sur les processus productifs…On parle aussi de similitudes symétriques dans les avantages de chaque partie.

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