Le Conflit linguistique en Belgique
Étude de cas : Le Conflit linguistique en Belgique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar moussi25 • 12 Janvier 2015 • Étude de cas • 5 752 Mots (24 Pages) • 1 121 Vues
Le Conflit linguistique en Belgique
Table de matières:
1. Introduction : présentation du sujet et de la problématique, descriptif de la procédure. P. 3
2. Postulat : interdisciplinarité. Pp. 3-4-5.
3. Les sources du conflit : la Belgique de 1830
à nos jours : contextualisation et analyse historique. Pp. 5-10.
4. La situation aujourd’hui : le fédéralisme ou le compromis de la cohabitation : analyse des acteurs linguistiques, politiques, économiques, médiatiques et sociaux. Pp. 10-19.
5. Conclusion : synthèse, liens avec la problématique. Pp. 19-20.
6. Annexe : Pp. 21.
7. Bibliographie : Pp. 22-23.
Introduction :
La Belgique est en proie depuis plusieurs dizaines d’années à des problèmes qualifiés de communautaires. En effet, les relations entre les deux grandes communautés du pays, les Flamands et le Wallons, sont sujettes à des tensions politiques et linguistiques. A l’origine du conflit, les élites francophones du 19ème siècle, qui à l’époque ont imposé le français comme unique langue officielle, gouvernant le pays sans aucune concession pour la communauté flamande et instaurant un profond déséquilibre. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée, mais de cette période sont nées des rancœurs indéfectibles encore en vigueur. Le but de mon exposé sera, d’une part de comprendre les raisons qui ont amené ces deux communautés à prendre des chemins politiques radicalement différents, et d’autre part d’analyser comment deux entités linguistiques aux visions si dissemblables tentent de cohabiter au sein de la même nation.
Je commencerai par exposer le postulat de mon analyse que j’ai établi à l’aide de l’ouvrage collectif dirigé par Julien Perrez et Min Reuchamps, Les Relations communautaires en Belgique. Je procéderai ensuite à une contextualisation et à une analyse du problème sur le plan historique de 1830 à nos jours, puis je poursuivrai par une analyse de la situation actuelle en me référant aux positions des grands acteurs linguistiques, politiques, médiatiques, économiques et sociaux de la Belgique moderne.
Postulat :
Mon travail va toucher à deux disciplines principales. En effet, le but sera de lier science politique et linguistique, afin de sortir d’une certaine parcellisation disciplinaire. De nombreux politologues et sociologues ont effectué des recherches sur les relations communautaires en Belgique. Depuis de nombreuses années, les sciences de la société s’intéressent particulièrement aux identités des habitants de ce pays. Le terrain belge est particulièrement propice à ce type d’investigation. En effet, la relation Flamands-francophones est « source de difficultés non seulement politiques mais également linguistiques » . Cela nous indique qu’un « {…} point de rencontre entre le linguiste et le politologue se situe au niveau de l’analyse de problématiques relatives à des questions de politique linguistique » . Plus que le linguiste, les politologues ou les sociologues vont faire ressortir « {…} la réalité cognitive qui entoure les productions langagières, notamment en intégrant les dimensions épistémologique et idéologique de ce contexte de production dans l’analyse discursive » . En d’autres termes, des chercheurs en sciences sociales tels que des politologues ou des sociologues, seront plus habilités à faire une étude des processus mentaux se rapportant à la fonction de connaissance. Dans le cas belge, il serait sans doute judicieux de se pencher sur le langage, le raisonnement, la résolution des problèmes, la perception, ou encore la prise de décision. En revanche, un linguiste pourrait « {…} être prioritairement attaché à la forme langagière du discours et délaisser le contexte de la production langagière, et plus particulièrement les représentations que ce discours met en relief {…} » . Les deux disciplines sont donc indépendantes et peuvent se passer l’une de l’autre. Cependant, liées, elles peuvent amener une analyse enrichissante « {…} d’un objet commun aux réalités multiples {…} » .
Les différents discours, les prises de positions, les idéologies, ou encore les différentes perceptions, doivent être analysés dans leur schème propre. C’est ainsi qu’il sera possible d’en dégager une signification. De ce fait, mon exposé portera sur une analyse du contenu des discours des différents acteurs du conflit linguistique belge. Cependant, j’y juxtaposerai une analyse plus formelle qui permettra « {…} d’éclairer à la fois l’épaisseur du sens que le discours véhicule, au-delà des significations les plus explicites, mais aussi les conditions sous lesquelles ce sens est produit, circule et est dés lors reproduit » .
Les sources du conflit : la Belgique de 1830 à nos jours :
En 1830, à la création de la Belgique des suites d’une révolte contre les souverains hollandais, le français a été instauré comme seule langue nationale officielle en vigueur, que ce soit dans l’administration, la justice, l’armée, l’enseignement secondaire et supérieur. Cependant, la majorité de la population parlait le flamand. La langue française était celle de l’élite politique et économique, que ce soit en Pays wallon ou en Flandre. « L’usage du français était, aux yeux de la bourgeoisie flamande, le signe le plus évident de la réussite sociale et, partant, de son appartenance de classe. {…} La langue maternelle était ainsi reléguée au rang d’un idiome rude et vulgaire » .
Les différences ethniques, linguistiques, culturelles, sociales ont longtemps été niées par la classe dominante francophone. Cela a engendré un fort ressentiment chez les flamands. Inimité qui se manifeste encore aujourd’hui dans des revendications de plus large autonomie, toujours fondées sur une forme de revanche. Des mouvements flamands contre cette élite se sont rapidement mis en place au 19ème siècle, afin de s’opposer à la minorité qui détenait le pouvoir grâce au suffrage censitaire, un mode de suffrage dans lequel seuls les citoyens dont le total des impôts directs dépasse un seuil, appelé cens, sont électeurs. En conséquence, seuls les élites disposaient du droit de vote. Ces mouvements ont longtemps combattu
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