Fiche Lecture : La dynamique des processus de marginalisation : de la vulnérabilité à la désaffiliation

Fiche Lecture : La dynamique des processus de marginalisation : de la vulnérabilité à la désaffiliation

Ce texte a été écrit par Robert Castel (1933-2013) est un sociologue français qui se spécialise sur l’exclusion sociale. Ayant étudié à la Sorbonne de tout comme Bourdieu, il se dirige vers le domaine de la  sociologie. Ce texte a été écrit en 1994, paru dans le Cahiers de recherche sociologique, numéro 22 de la page 11 à 27.

Castel a  pour objectif de nous expliquer la marginalisation qui va intégrer à plusieurs reprises comme étant un processus ; l’exclusion sociale  ainsi que leurs causes mais aussi les  méthodes d’insertion. Il va intégrer le phénomène de vulnérabilité ( dans le travail et les rapports sociaux ) dans son explication. Avant-tout pour expliquer ce processus de marginalisation il va s’appuyer sur les sociétés préindustrielles car elles illustrent bien ce phénomène. Il va se baser sur les études de Goffman ( sociologue américain) et mais aussi Hoggart ( professeur d’université anglais).  

Pour l’auteur la pauvreté est un facteur important de la marginalisation mais qui ne peut pas être le seul facteur puisque le seuil de pauvreté est difficile à calculer. Il parle de pauvreté intégrée, qu’il qualifie comme les personnes n’ayant pas d’économies, ou bien les personnes qui sont prises en charge dans la société par exemple les personnes allant au secours populaire. Une situation qui peut être stigmatisante, car elle classe les personnes dans une catégorie.  Il explique que le processus de marginalité aboutit à « un double processus de décrochage » par le travail et par rapport aux relations sociales. Il trouve alors trois zones d’intégration dans nos sociétés :

- Zone intégrée, l’individu est intégré à la société par l’exercice d’une profession avec une présence de relationnelle dans sa vie.

- Zone de vulnérabilité, l’individu n’a pas d’économies, travail instable (par exemple les ouvriers), ils peuvent passer dans la dernière zone.

- Zone de désaffiliation, concerne les individus appelés «  vagabonds », il ne dispose ni d’un travail, ni d’un réseau de relations, il n’est pas intégré dans la société.

- On peut énumérer une quatrième zone, celle de l’assistance qui concerne les personnes ayant besoin d’aide ( les malades, veuves…).

Il nous explique que les vagabonds sont en quelque sorte rejetés depuis l’Ancien Régime, des aides étaient mises en place pour aider les personnes étant dans les zones citées plus haut, mais elles ne concernaient pas cette catégorie de personnes. La protection sociale a maintenu cette exclusion, car les vagabonds ne voulaient pas s’intégrer au système capitaliste et donc ils ne bénéficiaient pas de ces aides.

 L’insertion de l’individu dans la société va dépendre de sa famille mais aussi dans ces relations sociétales. Il évoque le terme de désaffiliation qu’il caractérise comme étant « la perte du travail » mais aussi un « isolement relationnel ». Pour finir il évoque le chômage comme étant depuis quelques années une source de la vulnérabilité. Car les individus vont donc avoir du mal à s’intégrer dans l’activité professionnelle, mais aussi nous avons des personnes qui exercent des métiers instables ( concernent surtout les jeunes). C’est une analyse qui est cependant à remettre dans le contexte actuel au vue de l’évolution des sociétés.

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