Article de l'économiste sur le vote des marocains pour choisir les nouveaux locataires de l'hémicycle
Fiche : Article de l'économiste sur le vote des marocains pour choisir les nouveaux locataires de l'hémicycle. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 8 Février 2013 • Fiche • 716 Mots (3 Pages) • 1 037 Vues
Le 25 novembre 2011, les Marocains s’étaient dirigés vers les bureaux de vote pour choisir les nouveaux locataires de l’hémicycle, dans un contexte marqué par l’adoption d’une nouvelle Constitution, dans le sillage du Printemps arabe. Le dépouillement des bulletins et le comptage des voix ont débouché sur des résultats qui ont surpris plus d’un. En effet, les pronostics durant les trois mois qui ont précédé les élections donnaient le RNI, qui conduisait la fameuse coalition du G8, comme potentiel vainqueur des élections. Salaheddine Mezouar se voyait déjà au poste de chef de gouvernement. Mais coup de théâtre au soir du 25 novembre, c’est le PJD qui a raflé la mise en réalisant un score qu’aucun politologue n’avait prévu. Les négociations pour la formation de la majorité se sont avérées ardues. Un an après, Benkirane semblent dos au mur face aux évolutions au sein de sa coalition. En effet, l’élection de Hamid Chabat à la tête de l’Istiqlal, principal allié du PJD, n’a pas arrangé les choses. Le très remuant Chabat a fait du remaniement ministériel son cheval de bataille, au point de créer une véritable cacophonie au sein de la majorité. En effet, la menace de son éclatement se fait de plus en plus sentir. Car le nouveau patron de l’Istiqlal ne cache pas sa volonté de renforcer la représentation de son parti au sein du gouvernement. Surtout qu’avec 60 sièges, le parti arrivé 2e aux élections, a le droit de prétendre à un plus grand nombre de portefeuilles. Il semble que l’Istiqlal regrette que son ancien patron ait mal négocié sa participation à la coalition. Surtout lorsqu’on sait que le PPS, qui n’a glané que 18 sièges parlementaires, a eu droit à 4 départements ministériels importants. Ce lien de causalité entre le nombre de sièges gagnés et celui des postes ministériels aurait permis à l’Istiqlal d’obtenir au moins 13 portefeuilles. Le MP, lui, aurait pu en avoir 7.
Néanmoins, le processus de formation de la majorité n’a pas été une partie de plaisir pour Benkirane, qui a dû faire plusieurs arbitrages qui, finalement, n’ont pas servi l’homogénéité de son gouvernement. Il avait misé sur une coalition formée autour de son parti et des autres composantes de la Koutla. Sauf qu’il n’a pas pu convaincre les dirigeants de l’USFP, qui a snobé le nouveau chef de gouvernement, et a préféré camper dans l’opposition pour entamer une dynamique de restructuration interne. Le parti de Abderrahim Bouabid a été l’une des victimes de ce scrutin, en arrivant à la 5e position, avec seulement 39 sièges parlementaires. Face au refus de l’USFP, les autres composantes de la Koutla n’ont pas résisté à l’invitation de Benkirane. Le Parti de l’Istiqlal a rapidement tranché sa position. Le parti majoritaire allait également courtiser le PPS, arrivé 8e avec seulement 18 sièges. Car le chef de gouvernement n’avait pas d’autres choix. Les partis ayant un meilleur classement, comme le RNI et le PAM, n’étaient pas en odeur de sainteté auprès du chef de gouvernement. Et c’est le Mouvement populaire qui avait également rejoint les rangs de la majorité, conduisant, in fine, à la déconfiture du G8.
A l’époque, beaucoup d’observateurs avaient critiqué le manque d’homogénéité des composantes de la majorité, où l’islamiste cohabitait avec le socialiste et le libéral. Et en dépit des
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