Une architecte exerçant la maîtrise d’ouvrage

Une architecte exerçant la maîtrise d’ouvrage

La maîtrise d’ouvrage

Nous pouvons parler de maîtrise d’ouvrage dans de nombreux métiers, de l’artisanat au commerce. Ici, nous nous attacherons au domaine de la construction et de l’urbanisme à grande échelle. Le propos s’appuie sur un entretien, avec Frédérique Monjanel, réalisé à l’école d’architecture de Bordeaux dans le cadre du cours Acteur-réseau, une unité d’enseignement du master IAT.

Tout d’abord, la distinction entre maître d’ouvrage et maître d’oeuvre est essentielle dans le déroulement du projet. La maîtrise d’ouvrage est seule responsable de la fixation des objectifs quand la maîtrise d’oeuvre a pour mission de réaliser l’ouvrage dans les conditions de délais, de qualité et de coûts fixés par la maîtrise d’ouvrage.

Nous devons également préciser que l'assistant à la maîtrise d’ouvrage n’a qu’un rôle de conseiller. Un maître d’ouvrage délégué est mandaté par le maître d’ouvrage et exerce au nom et pour le compte du maître d’ouvrage. Il est alors responsable de ses décisions.

D’un point de vue légal, l'article 2 de la loi relative à la maîtrise d'ouvrage publique et à ses relations avec la maîtrise d'œuvre privée, en relation avec le code des marchés publics, affirme que « Le maître d'ouvrage peut confier les études nécessaires à l'élaboration du programme et à la détermination de l'enveloppe financière prévisionnelle à une personne publique ou privée »1.

La formation à la maîtrise d’ouvrage

Les ouvrages de moyenne et grande envergure font appel à des connaissances et des compétences complexes. Dès lors, nous pouvons nous demander si la formation des maîtres d’ouvrages se fait sur le terrain et/ou en lien avec un centre de formation.

Des BTS économie de la construction existent et sensibilisent à la maîtrise d’ouvrage mais sont autarciques. Nous trouvons également un Master de spécialisation, à l’école des Ponts et Chaussés, qui s’adresse davantage à des post-Master d’ingénieurs de cette même école.

Les écoles d’architecture, aujourd’hui, ne présentent pas de formation à la maîtrise d’ouvrage ou à l’assistance à la maîtrise d’ouvrage. L’école de Lille a essayé d’en proposer une en formation continue, il y a deux ans, mais faute d’effectifs, cela n’a pas abouti.

Le moniteur, plus particulièrement Formation Groupe Moniteur, propose une formation continue d’une journée, Assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) à Paris. Elle a pour objectif :

Déterminer les risques encourus dans le cadre d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) lors des différentes phases d’une opération de construction ;

Connaître le rôle, les compétences de l’AMO et ses relations avec les intervenants à l’acte de construire ;

Identifier les responsabilités et les assurances adaptées.2

Les “publics visés” sont les maîtres d’ouvrage publics et privés puis les promoteurs immobiliers qui souhaitant être plus techniciens quand au sujet de la maîtrise d’ouvrage. Il est étonnant que dans les publics visés nous ne retrouvions pas les architectes maîtres d’oeuvre ou les étudiants sortant de parcours d’ingénierie ou d’architecture souhaitant s’orienter vers l’assistance à la maîtrise d’ouvrage.

La formation est dispensée en un session d’une journée. Vu le programme annoncé 2 qui est dense, si tous les sujets sont abordés alors nous pouvons davantage penser à une sensibilisation. C’est une réponse efficace au monde professionnel, où il est difficile de s’absenter, permettant d’acquérir les clés à la compréhension de la maîtrise d’ouvrage tout en ayant la possibilité de les développer de façon autonome par la suite. Néanmoins, nous pourrions envisager un format plus long pour des personnes en évolution ou en reconversion professionnelle.

Une formation longue à la sortie du bac ne peut pas être l’unique réponse aux métiers de la maîtrise d’ouvrage. En effet, nous évoquons que la pluralité des parcours est nécessaire à l’exercice de celle-ci. Or, si nous réduisons la maîtrise d’ouvrage à une formation, nous nous retrouverons dans un modèle fermé qui ne dialogue pas, ou très peu, avec les autres acteurs de la fabrique de la ville.

“ce n'est pas possible de continuer à faire des études comme ça où on apprend à construire des choses très complexes, sans comprendre pourquoi.”

En aparté, le groupe Le Moniteur n’est pas seulement une revue de la construction. En effet différentes filiales du groupe moins connues existent. Au-delà de l’aspect louable de la maîtrise des réglementations et des risques, nous observons que cette formation propose un regard sur les assurances. Or, le groupe Le Moniteur propose un service d’assurances. Ce qui pose

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