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L’univers des néoclassiques

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Par   •  19 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  516 Mots (3 Pages)  •  538 Vues

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L’univers des néoclassiques est un univers d’individus, dans lequel les institutions, l’Histoire ou les classes sociales se sont évanouis. Tout au plus peut-on dire que le cadre institutionnel n’est là que pour se faire oublier : les institutions doivent permettre le bon fonctionnement du marché, et c’est là leur seul rôle. L’univers des néoclassiques est également un univers d’échanges, et d’échanges marchands. Les individus arrivent sur le marché munis de dotations initiales, que l’économie prend comme des données de départ sur l’origine desquelles elle n’a pas à s’interroger. Ils procèdent aux échanges qui leur procureront la plus grande satisfaction (la plus grande utilité) possible, et c’est là l’objet d’étude de la science économique. Quant à la production, elle se traite, moyennement quelques hypothèses spécifiques, comme un cas particulier d’échange de dotations initiales sur un marché libre.

En guise d’introduction

Je l’a écrit à plusieurs reprises dans les autres pages de ce site : la théorie économique, parce qu’elle explique qui crée la richesse et à qui elle va, ne peut être, même lorsqu’elle s’en défend, que politique. Il n’existe pas de théorie économique neutre — ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de théorie économique juste !

En ce qui concerne le point de vue marxiste, le lien avec les choix politiques est évident : il est revendiqué haut et fort. Marx lui-même n’a cessé de souligner tout au long de sa vie que sa théorie économique était une arme pour le renversement révolutionnaire du capitalisme (il disait de son ouvrage Le Capital qu’il était « certainement le plus redoutable missile qui ait été lancé à la tête de la bourgeoisie »).

Pour ce qui est des théories néo-classiques et keynésiennes, les choses sont beaucoup moins claires. Les néo-classiques, au contraire de Marx, nient que leurs théories aient un contenu politique : ils affirment qu’en économie, la science commence précisément la où la politique s’arrête. Cette impression est renforcée, au moins au premier abord, par leurs positions libérales : convaincus que le système de l’économie de marché est le plus naturel et le plus performant qui soit, ils cherchent à montrer que toute intervention extérieure (donc, toute action politique sur l’économie) ne peut être que nuisible.

La position de la théorie keynésienne est plus ambigüe ; Keynes, à la différence de Marx, ne prétendait certainement pas construire un mouvement politique à proprement parler. Toutefois, on peut dire qu’en donnant une justification théorique à l’intervention de l’État, ses idées possèdent, directement et de manière plus évidente que chez les néo-classiques, une dimension politique.

Depuis plusieurs décennies, et par suite d’approximations et de glissements successifs, on en est souvent venu à établir une équation simple (trop simple), entre ces théories économiques et les camps politiques tels qu’ils se présentent dans la grande majorité des pays développés. Ainsi, la gauche serait keynésienne, alors que la droite serait néo-classique, c’est-à-dire libérale. Bien sûr, cette appréciation varie selon le point de vue de l’interlocuteur. Un libéral convaincu aura certainement tendance à trouver que si la gauche est effectivement

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