La politique
Cours : La politique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar valentinverro • 3 Février 2022 • Cours • 5 816 Mots (24 Pages) • 277 Vues
Politique :
Le devoir (suite), le droit, la justice, L'Etat, la société.
I. Qu'est-ce que la politique ?
A) La société politique n'est pas une simple association d'individus
• Pour nous, la politique est associée à des images de campagnes électorales, d'ambitions personnelles :
il y a des « hommes politiques » : des professionnels de la politique, et d'autres qui ne le sont pas, des événements politiques.
Mais polis = cité = organisation sociale d'un type particulier : Ce n'est pas simplement l'organisation issue de la famille, dont le lien est à la base naturel ou affectif, ni celui de l'économie dont la base est l'échange, mais elle dépend d'un pouvoir organisateur, qui est au-dessus des individus particuliers, qui n'est ni naturel ni affectif, et qui organise cette société à travers des lois qui sont des obligations auxquelles chaque membre doit obéir.
•Ce pouvoir = l'Etat. La société formée dans cette obéissance commune aux mêmes lois émanant d'un Etat n'est pas un simple assemblage, ou agrégation d'individus mais un corps politique, une communauté, un peuple qui a donc une unité. Les membres de ce corps politique, de cette cité, ne sont pas pensés simplement comme des hommes mais comme des citoyens ou comme des sujets selon que l'on a une conception républicaine ou monarchique du régime politique.
B) l'Etat : une violence légitime
a) Un type spécifique de pouvoir :
Type spécifique de pouvoir = fait des lois et les exécute ou oblige les hommes à les exécuter (pouvoir législatif et exécutif...) Différence avec un simple rapport de force physique et pourtant suppose la violence et la force. Quelle est la spécificité de ce type de pouvoir ?
La question propre à la politique : comment et pourquoi des hommes vivant ensemble obéissent aux lois, qui fait les lois, et quel domaine de la vie humaine est-il réglementé par les lois ?
- • L'Etat se caractérise parce qu'il utilise comme moyen spécifique la violence légitime ou considérée comme légitime : Max weber.• Le propre du pouvoir politique est d'exercer une forme de contrainte sur les citoyens, mais une contrainte considérée comme légitime : le Savant et le Politique . La violence n'est pas la norme du politique mais elle en est le moyen le plus spécifique en cela que le politique est en droit de l'utiliser quand tous les autres moyens (conviction, raison, charisme personnel) ont échoué.
Seul l'Etat utilise la violence à l'intérieur d'un territoire délimité et selon des modalités connues de tous et acceptées par les citoyens. CAD que la domination légale doit être instituée de telle sorte que la soumission à ses règlements soit impersonnelle et rationnellement limitée.
La coexistence pacifique des libertés qui suppose la contrainte = le pouvoir politique est l'instrument institutionnel de cette contrainte.
Droit suppose contrainte mais contrainte suppose droit, c'est à dire que la contrainte ne sera efficace que si elle est tolérée et respectée, c'est à dire que si les citoyens en perçoivent la légitimité. C'est-à-dire que le pouvoir politique se distingue donc d'une simple relation de force parce qu'il doit contraindre des volontés, il doit faire faire, pousser la volonté des autres à agir. Il faut donc que cette volonté consente à le faire d'une certaine manière, sinon dès que la force cesse, le droit cesse. La politique doit donc exercer son pouvoir dans une relation juridique : soit qu'elle fixe le droit, soit qu'elle suive un droit préalablement existant. CPQ le cours est relié au cours sur le droit, voir plus loin.
La différence entre Etat et société civile et leur relation.
Deux conditions sont nécessaires à sa définition :
1) qu'il soit différencié des individus qui exercent le pouvoir : hommes, gouvernements, constitutions peuvent changer mais l'Etat demeure (sens de « le roi est mort vive le roi »)
2) qu'il soit distingué de cette deuxième puissance qu'est la société civile.
Ces deux conditions ne se réalisent que dans les temps modernes.
L'Etat se constitue face à lui une autre puissance qui n'est pas simplement la somme des individus ou des citoyens mais une réalité collective quoique non politique : la société civile.
- Cela signifie :
- d'abord la réalité nationale d'un peuple, avec sa langue, sa culture particulière et qui ne peut se réduire à l'abstraction des droits et des devoirs. (les coutumes / aux lois. La tradition / droit.
- en second lieu la société civile correspond à la sphère économique monde du travail, de la consommation, de l'échange.
- En dernier lieu la société civile tend aujourd'hui à regrouper toutes sortes de médiations entre l'individu et l'Etat : syndicats, associations, ONG : volonté de garder vivantes, entre l'individualisme et l'étatisme, des logiques communautaires où initiative privée et intérêt général sont solidaires.
• les relations entre Etat et S.C.
• interdépendance : 1) l'Etat dépend d'une société qui a une existence et un fonctionnement indépendamment de lui : les lois s'appliquent non à des hommes abstraits mais à des hommes vivant dans une culture. Les hommes sont d'abord intégrés socialement dans des groupes qui les socialisent avant d'être des citoyens. Notre identité individuelle est construite socialement : famille, culture avant d'être des citoyens.
- 2) La société civile dépend de l'Etat dans le sens où celui-ci supervise la totalité des relations sociales, il a un point de vue universel. Hegel nous montre dans Les principes de la philosophie du droit que dans la sphère économique c'est le règne de l'intérêt individualiste mais qui pour se satisfaire suppose la médiation des autres. Je veux consommer pour mon propre intérêt et mon propre besoin mais j'ai besoin pour cela d'échanger avec les autres. Le rapport aux autres est ainsi déterminé non par la loi politique mais par mon intérêt égoïste, même si cela peut amener à une certaine entente avec les autres.
- Ce n'est pas la même chose d'être un citoyen et d'être un consommateur ou un producteur. Dans la société civile la collectivité est un moyen pour satisfaire mes intérêts individuels et non une fin.
• Ainsi, l'Etat joue un rôle d'arbitrage, parce qu'il est normalement transcendant sur les intérêts individuels et vise l'intérêt général. Il a un point de vue universel, concernant la collectivité tout entière et se différencie donc des individualités ou des groupes privés.
- l'Etat permet l'unité de la société civile, car en se constituant en Etat les hommes partageront non seulement des coutumes mais des lois, c'est à dire une volonté commune que manifesteront des institutions souveraines. CAD que le pouvoir de l'Etat ne peut être que souverain, dans le sens d'absolu ( c'est un pouvoir sur le tout et non sur une partie de la société, qui ne dépend pas d'une autre instance, morale, religieuse, scientifique, et qui ne peut se diviser en différents pouvoirs)
•l'Etat peut se définir donc comme l'ensemble organisé des institutions politiques, judiciaires, policières, militaires, administratives et économiques sous un gouvernement autonome et dans un territoire propre et indépendant.
-
(Exemple : _ Le problème du rapport entre domaine public et domaine privé/ exemple d'un corrigé : l'éducation est-elle affaire de politique ?
« Est affaire de » = relève de
L'éducation relève-t-elle du ou de la politique ?
Il faut se demander qui a en charge le développement des êtres humains ?
Qu'est-ce qui relève de l'individu qu'est-ce qui relève de l'Etat ?
Peut-on penser une éducation indépendamment d'une vie sociale et politique de l'Homme ?
- développement de la problématique : Comment situer l'un par rapport à l'autre l'individu et le citoyen ? Quel rôle joue la société dans la formation de l'individu ?
1er axe : vie publique vie privée : Quelles sont les limites du droit de l'Etat ? L'éducation se fait d'bord en famille, ne risque-t-on pas une perte complète de liberté ? CF. Kant dans théorie et pratique : personne ne peut me contraindre à être heureux d'une certaine manière mais chacun est libre de chercher le bonheur à sa manière pourvu qu'il ne nuise pas à la liberté d'autrui. Si l'Etat s'ingère dans la vie privée il devient despotique.
Un Etat qui prétend dominer entièrement l'éducation est un Etat totalitaire qui conditionne entièrement les enfants : CF. Annah Arendt. CF. aussi les utopies.
- Mais seul l'Etat peut assurer une éducation de tous les individus et pour cela décréter que l'éducation est obligatoire et gratuite : l'éducation fait partie des droits de l'homme.
D'un autre côté l'Etat n'a pas de compétence universelle, ce n'est pas à lui de dire ce qui doit être enseigné : ce n'est pas lui donc qui fixe les programmes mais un corps de spécialistes. Donc les droits et les devoirs de l'Etat semblent se situer entre deux limites : il doit obliger les enfants à aller à l'école mais pas les endoctriner.
- Comment se constitue l'individu ? CF. perfectibilité, le développement de l'homme se fait en fonction d'une société.
Le type d'éducation reçue par l'enfant le forme politiquement : formé à obéir et à se soumettre c'est un futur sujet sous une monarchie absolue, chercher à développer son esprit critique et sa curiosité c'est en faire un citoyen dans une libre république.)
II. Quelle est l'origine et la finalité de la communauté politique ?
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