Plasticité Adaptative : La Vision Prismatique

Introduction

Le système visuel est un remarquable système de traitement de l’information, impliqué dans un nombre considérable de situations de la vie, de la simple quête de nourriture permettant la survie jusqu’au développement d’œuvre d’art . La perception visuelle débute au niveau de la rétine, frappée par la lumière qui a traversé la cornée, et atteint le fond de l’œil ou elle est convertie en signal électrique par la rétine, un organe sensoriel spécialisé qui, bien que déporté dans l‘œil, fait partie intégrante du système nerveux. Les signaux électriques produits sont ensuite envoyés via le nerf optique vers les centres supérieurs pour y subir les traitements nécessaires à la perception. Ce système est capable d’extraire, de reconnaitre des formes, de reconstituer une image mentale complète. Un seul photon suffit à exciter un récepteur de la rétine grâce à des processus biochimiques en chaine. Le signal ainsi généré est déjà localement prétraité au niveau rétinien, puis transmis vers les structures nerveuses supérieures. Le prisme est utilisé dans l’adaptation prismatique des patients atteints de déficience unilatérale gauche. Les patients atteints de cette pathologie présente des dysfonctionnements dans la sélection de l’espace approprié pour la tache à accomplir. Normalement, un espace (tache-travail) est stratégiquement calibré autour des objets. Les patients atteints de ce déficit réduisent l’espace tache – travail et montrent une difficulté à changer de position stratégique. Le réalignement spatial améliore le positionnement dysfonctionnel, mais pas la taille de l’espace tache-travail. Toutefois, cette amélioration du positionnement peut permettre le réapprentissage de processus stratégique (étalonnage) et restaurer la capacité à dimensionner correctement l’espace de travail. Le but du TP est de mettre en évidence les capacités d’adaptation du SNC (système nerveux central) aux contraintes environnementales. Ainsi que la mise en évidence des coordinations sensorimotrices au déplacement de l’environnement visuel du à un prisme.

Matériel & Méthode

Le TP consiste en des taches de pointages manuels dans différentes conditions. Ces conditions sont évaluées selon 4 protocoles expérimentaux différents. Chaque protocole est composé de 2 situations (vision normale, vision prismatique) et d’une phase d’exposition de la main (active, passive). Pour chaque protocole, les expérimentateurs disposent :

- d’une paire de lunettes prismatiques dont l’angle de déviation est situé à droite

- de huit feuilles (chacune d’elles présentent 3 tracés verticaux, l’inscription de lettres A, B,C et de signes positifs et négatifs sur chaque coté de la feuille).

-de 4 feutres de différentes couleurs pour les pointages de type N1, N2, P1 et P2.

- et d’une fiche sur laquelle figure plusieurs listes de pointage de cibles (A, B, C, B, C…).

Le sujet est assis, placé à 50 cm de la cible, ne doit pas bouger la tête, et la main qui réalise le pointage (ainsi que son autre main), ne doivent pas être vues par le sujet pendant l’expérience. Lors de la phase d’exposition active, le sujet doit écrire et avoir la main bien visible or en exposition passive, la main ne doit pas bouger et doit également rester visible. Pour chaque protocole, les sujets ont été alternés. A la fin de chaque expérience, on procède à des mesures de la réorganisation consécutive et déterminer les facteurs nécessaires à cette modification.

Résultats

Le protocole 1 a pour objectif de déterminer si la réorganisation effectuée par la main dominante peut se transmettre à la main récessive.

Le protocole 2 a pour objectif de déterminer les conditions d’exposition efficaces actives ou passives de la main dominante permettant d’obtenir une bonne réorganisation visuo-motrice.

Le protocole 3 a pour objectif de déterminer les conditions temporelles efficaces de la main dominante permettant d’aboutir à une bonne réorganisation visuo-motrice.

Le protocole 4 a pour objectif de déterminer laquelle de ces conditions expérimentées précédemment permet d’avoir une meilleure réorganisation visuo-motrice.

Les indices à calculer pour chaque protocole étaient les suivants :

 Déplacement réel dû au prisme : P1-N1

 Correction due à la vision de la main : P1-P2

 Indice ou pourcentage de réorganisation : [ (P1-P2) / (P1-N1) ] x 100

 Effet consécutif : [ (N1-N2) / (P1-N1) ] x 100

Pour chaque protocole (séries 1 et 2), nous avons organisé les résultats sous forme de tableau

Discussion

 Protocole 1

Le déplacement réel dû au prisme :

Pour les séries 1 et 2, les valeurs s'élèvent respectivement à 9,6cm et 9,8cm. Ces valeurs sont quasi-identiques et sont conformes à ce que nous devons obtenir. Juste après la série N1 en vision normale, le sujet 1 est exposé à la vision prismatique qui déplace le champ visuel vers la droite d'environ 10 cm.

La correction due à la vision de la main :

Pour la série 1 il est de 5cm et pour la série 2 il s'élève à 0,5cm. Nous avons déterminé les paramètre de la série 1 après une phase de recalibration de 5 minutes avec exposition active de la main dominante alors que pour la série 2 la phase de recalibration était de 5 minutes avec exposition active de la main non dominante. La différence de correction visuelle entre les deux séries est nette, c'est à dire que l'exposition de la main dominante de manière active permet une meilleur correction que celle qui met en jeu la main non dominant de manière active.

L’indice de réorganisation :

Pour la série 1 il s'élève à 55% et pour la série 2 il est de 5%. Les indices de réorganisation concordent avec les résultats obtenus pour la correction due à la vision de la main. Ainsi l'indice de réorganisation est beaucoup plus important lors de l'exposition active de la main dominante que lors de l'exposition

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