Métropole Européenne Aix-‐Marseille
Note de Recherches : Métropole Européenne Aix-‐Marseille. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 9 Janvier 2013 • 8 278 Mots (34 Pages) • 739 Vues
www.manifestemetropolitain.fr
Métropole Européenne Aix-‐Marseille Pré-‐projet métropolitain
Contribution de Jacques Boulesteix & Jean Viard, 2 décembre 2012
Nous – Jacques Boulesteix, astrophysicien, et Jean Viard, sociologue, directeur de recherche au CNRS – nous sommes engagés pour que la société civile de la future métropole "Aix, Marseille, Aubagne/La Ciotat, Etang de Berre" se lance dans la bataille de sa création. Plus de mille chefs d’entreprise, de chercheurs, d’universitaires, d’artistes, de responsables associatifs ou syndicaux ont signés notre manifeste métropolitain -‐ www.manifestemetropolitain.fr -‐ ; , sans évidemment que n’intervienne aucun engagement politique partisan. Le président de l’Université unique, celui de la Chambre de Commerce et de l’Industrie ont notamment signé cet appel, ainsi que des créateurs ou des dirigeants, porteurs des plus grands projets de notre territoire. Citons ITER, le GPMM, le Parc des Calanques, l’Arbois, Château-‐Gombert, l’EHESS ou Marsatac...
Il est temps maintenant de préciser notre lecture de l’enjeu, nos objectifs et les pistes pour les atteindre. Nous soumettons ici nos propositions aux débats.
Plan de la contribution :
A/ Mettre en place un récit partagé B / Une démocratie renouvelée
C/ Les axes d’un projet
Conclusion
Annexe : une métropole utile aux citoyens
A/ Mettre en place un récit partagé
Le territoire qui nous rassemble est un extraordinaire carrefour d’hommes et de cultures depuis des millénaires. Lié à la Méditerranée par la calanque de Marseille mais aussi par Martigues, Fos, Berre, La Ciotat, Cassis, il est en relation directe par la Durance avec l’immense monde alpin qui structure l’Europe et fonda la culture provençale et aixoise, tout en étant la porte de la France et du « Nord » par la vallée du Rhône. Depuis des milliers d’années, ces trois passages et ces trois inbluences nous constituent. Aujourd’hui, deux millions d’hommes vivent dans ce territoire qui est un des plus attractifs de France en matières touristique et démographique.
Pour que chaque habitant de notre métropole puisse, indépendamment de son statut, son âge, son genre, son lieu de vie ou son origine, se retrouver dans le grand projet métropolitain, il faut en faire un récit partagé enraciné dans nos histoires et ouvert sur l’avenir. C’est notre premier objectif. Pour cela, retenons les pistes suivantes :

1/ Partout les métropoles sont créatrices de richesse
Les grandes métropoles sont devenues les principales créatrices de richesse. Celles qui réussissent allient créativité, recherche, innovation, capacité d’investissement, production et mobilité avec art de vivre, qualité de vie et traditions. Proches de chez nous, Barcelone et Lyon en sont des preuves manifestes, et à un échelon plus restreint, Montpellier et Grenoble. La clef du développement économique, c’est l’association sur le territoire métropolitain d’un certain art de vivre avec un ensemble performant éducation/formation/production. L’accélération de la croissance que permettent les grandes métropoles vient de la meilleure mise en synergie des compétences, de la diminution des conAlits internes et de l’augmentation de la capacité internationale à porter les entreprises et à négocier des projets.
Dans ce contexte, la création de la Métropole Européenne Lyonnaise en décembre 2012 crée une urgence nouvelle. Car, comme au XIXe siècle, l’accélération de l’écart de puissance entre Lyon et Aix-Marseille, le tout à 1 heure de TGV, va accélérer l’attraction lyonnaise à notre détriment. Il devient encore plus impératif de créer, ici aussi, une Métropole Européenne puissante pour pouvoir développer des synergies entre ces deux pôles plutôt que de devenir la région de récréation et l’avant-‐ port de Lyon.
2/ Une culture ancestrale de la cité
C’est la culture forte de cités voisines - toutes très anciennes – qui n’a pas permis au rêve hégémonique du Grand Marseille des années 1960 de se concrétiser. Avec, en prime, des refus politiques d’alliances dans ce territoire fracturé par les guerres coloniales et la décolonisation. Comme le dit Maurice Agulhon, « en Méditerranée, il n’y a que des villes ». Les lier – faire en sorte qu’elles travaillent ensemble – est complexe. Cela doit nous rappeler que la commune, fondement de la République de 1789, et la cité, fondement de notre civilisation méditerranéenne, doivent ici être particulièrement respectées : il n’y aura jamais ici un centre et des périphéries.
Il faut donc penser la métropole dans un modèle d’organisation fédératif, polycentrique non hiérarchisé. Particulièrement ici, où une culture maritime ancestrale voisine, derrière les collines, avec une culture terrienne provençale aussi ancienne, organisée autour de la Durance. Les bassins de vie, souvent intercommunaux, recouvrent ainsi des aires culturelles et esthétiques anciennes qui sont au fondement du développement moderne.
Aussi la métropole en construction doit reconnaître, et structurer, des responsabilités politiques et techniques par sous-bassins de vie appuyés sur les communes. La règle doit être la subsidiarité vers l’échelon le plus proche de la vie des citoyens et la codécision quand on touche aux usages des sols. Elle doit être, aussi, de valoriser les expériences concluantes engagées : la gratuité des transports à Aubagne, la prise en charge du foncier dans le SAN... Dans le même temps, ce projet de métropole doit être porteur de solutions pour améliorer la vie de ses habitants, réduire les fractures territoriales et les fractures sociales – qui sont en partie responsables du trabic de drogue, avec ses violences – comme les pratiques de clientélisme et de corruption.
3/ Ancienne et nouvelle économie
Penser que ce projet de métropole serait une extension de Marseille est une idée fausse et dépassée. Certes, la question de la sortie hors Marseille de l’économie marseillaise est une idée présente depuis la guerre. Mais cette idée avait toujours été vue comme une extension vers le Rhône de l’économie portuaire et productive de la ville préfecture. Cette extension bien réelle vers Berre, puis Fos, n’avait pas anticipé le
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