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Par   •  2 Avril 2015  •  1 738 Mots (7 Pages)  •  2 283 Vues

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viennent s'y installer, loin de réaliser leurs rêves, connaissent de préférence une qualité de vie moins bonne que dans les

zones rurales. Port­au­Prince souffre d'une concentration de plus en plus élevée de gens à faible revenu et qui font pression

sur les services sociaux tels que les soins de santé, l'éducation, le transport urbain, l'énergie électrique, le téléphone, l'eau

potable, le logement et le foncier.

La  ville  de  Port­au­Prince  offre,  apparemment,  une  attraction  découlant  de  son  niveau  plus  élevé  de  développement

économique  et  social.  Cette  disparité  régionale  débouche  sur  une  migration  intense  des  populations  rurales  vers  Port­au­

Prince,  la  ville  primatiale  du  réseau  urbain  haïtien.  C'est  ainsi  que  la  population  urbaine  de  Port­au­Prince  est  passée  de

120.000 habitants en 1950 à environ deux (2) millions en l'an 2000, (BERNADIN, 1995).

Cependant, les nouveaux migrants sont confrontés à bon nombre de problèmes les empêchant de vivre décemment. Etant

donné qu'ils ne peuvent pas intégrer le marché de l'emploi à cause de l'étroitesse du marché d'une part et d'autre part leur

faible niveau de qualification, ils se trouvent au chômage et dans l'impossibilité de se doter d'un logement décent, faute de

moyens financiers. Dès lors, ils se dirigent vers les zones périphériques pour se créer leur propre bidonville composé des

maisons de fortune privées d'infrastructures et du minimum en termes de normes de construction.

Par conséquent, la bidonvilisation de l'aire métropolitaine de Port­au­Prince est devenue de plus en plus inquiétante. Fort de

ce constat, nous jugeons qu'il est utile de mener cette étude afin de déceler certaines causes engendrant la prolifération des

bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port­au­Prince. Pour nous, attaquer ce phénomène crucial, consiste en tout premier

lieu  à  effectuer  des  études  spécifiques  relatives  aux  différentes  causes  et  conséquences  dudit  phénomène.  Ainsi,  pour

apporter notre contribution, aussi modeste qu'elle puisse paraître, nous avons décidé de porter cette étude sur le quartier "La

Saline" qui est une des grandes zones marginales de l'aire métropolitaine de Port­au­Prince. Donc, il est impératif aujourd'hui

d'effectuer l'étude, non seulement parce qu'il est d'extrême nécessité de s'informer de la situation socio­économique de cette

catégorie de gens, mais aussi, de proposer des éléments de solution permettant de pallier cette situation.

0.2.­ Problématique de l'étude

La  population  urbaine  de  l'aire  métropolitaine  de  Port­au­Prince  est  estimée  à  un  million  neuf  cent  dix  neuf  mille  six  cent

soixante dix huit (1919678) habitants, alors que pour l'ensemble du pays elle est estimée à deux millions huit cent trente cinq

milles quatre cent trente trois (2835433). En d'autres termes la population de l'aire métropolitaine représente 67.70% de la

population  urbaine  totale  du  pays  et  elle  croit  à  un  rythme  annuel  de  l'ordre  de  4.16%  (IHSI,  almanach  2002).  Cet

accroissement de la population disproportionné par rapport au taux de croissance de l'économie, à la fourniture des services

sociaux de base et aux infrastructures conduit à l'expansion des bidonvilles de l'aire métropolitaine de Port­au­prince et la

création de certains autres.

L'absence des services sociaux dans les milieux ruraux engendre l'exode rural qui est à la base de la "bidonvilisation" de nos

principales villes en particulier la ville de Port­au­Prince. Ces services sociaux de base, considérés d'ailleurs par le paysan

comme  symbole  de  la  vie  urbaine,  n'étant  pas  rendus  disponibles  dans  les  milieux  ruraux,  on  voit  les  paysans  laisser  la

campagne pour aller vivre en ville. Le pire, c'est que la migration de ces gens ne leur procure pas une promotion sociale.

Confrontés au chômage et aux exigences de la vie urbaine, ils seront forcés d'aller grossir les bidonvilles. Loin de résoudre

leurs problèmes, l'exode rural ne fera que changer le milieu de leur misère et exacerber le dilemme de la "bidonvilisation".

Ainsi, régulièrement chaque année, un flux de migrants des zones rurales estimé à environ 13.000 sont arrivés dans l'aire

métropolitaine de Port­au­Prince en provenance de toutes les régions du pays, ce qui fait que dans certains bidonvilles, la

densité  de  la  population  est  estimée  à  environ  40  000  habitants  au  km².  Il  en  résulte  une  pression  insupportable  sur  les

infrastructures sociales de la ville, des problèmes de transport difficiles à gérer, et des phénomènes d'insécurité et de pollution

grandissants. L'exode rural contribue également de manière importante à l'urbanisation effrénée de la région métropolitaine de

Port­au­Prince et à l'augmentation du taux de chômage qui gravite autour de 65% (rapport de la Banque Mondiale de 1998).

L'explosion démographique des gens à faible revenu dans l'aire métropolitaine de Port­au­Prince a engendré des zones de

peuplement à haute densité et exercé d'importantes pressions sur les rares services de base et l'infrastructure limitée. Ainsi,

une étude du comité de coordination Inter­agences santé, réalisée en 1995, a révélé que moins de 40% des habitants de Port­

au­Prince 

...

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