La Science Garante De La démocratie
Dissertation : La Science Garante De La démocratie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar elocharrier • 18 Avril 2013 • 1 122 Mots (5 Pages) • 840 Vues
Si la compétence donne des droits, elle ne peut s’imposer sans débats démocratiques ni concertation à tous les niveaux. D’où la nécessité de former des citoyens éclairés. La science est d’abord recherche de connaissances nouvelles, travail d’approfondissement et de transformation des concepts qui les coordonnent. Le terme de science renvoie aussi à des recherches appliquées, au développement technologique. Parallèlement, la démocratie ne répond qu’imparfaitement à la définition d’Abraham Lincoln : « le gouvernement du Peuple, par le Peuple, pour le Peuple. » Elle conjugue plus modestement les idées de souveraineté du peuple et d’élection de ses représentants, de débats entre citoyens égaux, de liberté indispensable aux débats, d’espaces d’initiatives pour les individus et les groupes. Au-delà des apparences, les rapports de la science et de la démocratie sont au cœur de questions essentielles à notre époque. Du questionnement à la concertation. La démocratie n’est pas pertinente pour trancher un débat scientifique. Elle l’est, en revanche, pour garantir la liberté du questionnement. Elle l’est aussi en réponse aux pratiques scientifiques de plus en plus collectives à notre époque. Les scientifiques ont besoin de coordonner leurs initiatives, de dégager les directions les plus prometteuses d’avancées possibles et d’apprécier les capacités de chacun. Ces questions sont débattues au CNRS, jusqu’à présent, par les sections du Comité national de la recherche scientifique, composées de membres élus et de membres nommés. Quelles que soient les limites du système, la comparaison avec des modes de fonctionnement plus « mandarinaux » ou reposant sur des directives institutionnelles reste très largement à son avantage. Les modèles étrangers que l’on donne en référence pour justifier le bouleversement des structures de l’université et du CNRS rencontrent aussi les critiques de ceux qui les vivent. Ils peinent notamment à augmenter la place des femmes scientifiques, beaucoup plus réduite qu’en France, et notamment au CNRS. Encourager la culture scientifique. La science est aujourd’hui, pour l’essentiel, un domaine extérieur à la culture, y compris celle des « élites » intellectuelles et politiques. L’impression d’être submergé par l’accumulation extrêmement rapide de nouvelles connaissances domine. Le fossé d’incompréhension entre les « experts » scientifiques et les citoyens ne cesse de se creuser, alors même que notre vie est imprégnée de science à travers les objets du quotidien. Dans de telles conditions, la frontière entre science et pseudo-science est aisément franchie. Plus grave, le citoyen est mal armé pour aborder de manière rationnelle les débats démocratiques sur les grands choix technologiques, dont la nécessité est cependant reconnue par tous. Une conception de la culture scientifique trop exclusivement limitée à la transmission de savoirs ne répondra pas aux attentes. Il faut faire connaître aussi les méthodes de la science, à partir d’exemples de découvertes récentes, comme de découvertes plus anciennes. Notre société, au-delà de la formation des scientifiques nécessaire au développement de la recherche et à l’économie, a impérativement besoin de citoyens formés dans cet esprit, comprenant ces méthodes, pour sauvegarder la démocratie elle-même. Développer la culture scientifique est aujourd’hui un objectif aussi important que le fut l’alphabétisation en d’autres temps. La culture générale, écrivait Paul Langevin, « c’est ce qui permet à l’individu de sentir pleinement sa solidarité avec les autres hommes dans l’espace et dans le temps, avec ceux de sa génération comme avec ceux des générations qui l’ont précédé et celles qui le suivront. Être cultivé, c’est donc avoir reçu et développé constamment
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