Rimbaud, Ma Bohême

Proposition de paragraphe argumentatif.

Dans un premier temps, Rimbaud fait de Ma Bohème une véritable apologie de l’errance [Idée directrice]. À dessein, le poète transcrit son vagabondage avec réalisme [Argument 1]. Ainsi, il évoque l’étendue et la rapidité de son périple en utilisant par exemple le substantif « course » (v.6) dans un vers au rythme soutenu se prolongeant par un enjambement jusqu’au vers suivant [Exemple 1]. L’ensemble suggère au lecteur que le personnage avance promptement, qu’il traverse la campagne à grandes enjambées [Interprétation 1]. Dans le même ordre d’idées, l’auteur souligne la longueur de sa marche, ponctuée par des pauses « au bord des routes » (v.9) [Exemple 2]. Le pluriel « routes » est lourd de sens : il témoigne de l’ampleur du chemin parcouru [Interprétation 2]. La répétition du verbe « aller » dans le premier quatrain, à travers les expressions : « Je m’en allais » (v.1) ; et « j’allais sous le ciel » (v.3) est également significative [Exemple 3]. Rimbaud, à l’image de son surnom d’homme aux semelles de vent, ne précise pas sa destination. Il se laisse aller au gré de son inspiration, il se laisse guider par ses pas, seule la liberté du mouvement fixe son itinéraire [Interprétation 3]. De plus, l’emploi de l’imparfait est omniprésent. Rimbaud se souvient entre autres « [qu’il] égrenai[t] [des rimes] », « [qu’il] écoutai[t] [ses étoiles] », « [qu’il] sentai[t] [des gouttes de rosée à son front] » [Exemple 4]. Si l’imparfait traduit une époque belle et bien révolue, il matérialise aussi des actions répétées ou habituelles que le jeune-homme prend plaisir à reproduire inlassablement sur les chemins [Interprétation 4]. D’ailleurs, le titre même du sonnet renvoie à la fois à la vie insouciante des artistes, mais aussi au nomadisme, à la vie errante des bohémiens [Exemple 5]. Par l’adjectif possessif « ma », Rimbaud oppose sa conception de la bohème à celle des artistes parisiens enclins au sédentarisme. La bohème est davantage à ses yeux une fuite en avant, une déambulation effrénée dans la nature [Interprétation 5].

Par ailleurs, [Argument 2 : Portait du poète vagabond]

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