Présentation de la race ovine D'Man
Fiche : Présentation de la race ovine D'Man. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar moulay8489 • 16 Octobre 2019 • Fiche • 2 227 Mots (9 Pages) • 690 Vues
PRESENTATION DE LA RACE OVINE D’MAN
Avant que d’étudier la race ovine D’Man proprement dite, il est indispensable de la situer dans son contexte bien particulier qui est celui de l’agriculture de palmeraie.
1. SITUATION D’ELEVAGE OVIN D’MAN
Dans les zones sahariennes du sud-ouest algérien, le système de production agricole pratiqué de façon fréquente est le système oasien de composantes multiples. Dans ce système, l'espace est intensivement cultivé. L'activité humaine s'organise pour valoriser au maximum l'eau et l'espace cultivable disponible (Khene, 2007 ; Cheylan, 1990).
L’agriculture oasienne est une agriculture de jardinage. En effet, chaque famille ne dispose qu’une petite exploitation dans l’oasis. Ces exploitations sont de type familial, caractérisés par un élevage de subsistance, à phœniciculture dominante. La SAU moyenne d’exploitations (un ou plusieurs jardins) est de l’ordre d’un hectare (Boubekeur, 2010).
Dans ce système de production, l'élevage est une composante essentielle permettant de nourrir à la fois l'homme et l'animal (Boubekeur, 2010). Il apparaît que l'élevage représente un élément indispensable d'équilibre écologique dans l'oasis (schéma 1), la fumure organique permet la valorisation par des productions végétales d'un sol naturellement peu fertile (Kerfal, 2006).
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Schéma 1. Place de l’élevage dans le système de production oasien (Dollé, 1990).
Il s’agit de petits troupeaux familiaux (5 têtes en moyenne) appartenant à des éleveurs disposant d’un ou plusieurs jardins dans l’oasis (Boubekeur, 2010). Les animaux sont sédentarisés dans la palmeraie ou au village et toujours intégrés à l’exploitation : alimentation basée sur les ressources fourragères et les sous-produits de cultures ; utilisation du fumier pour amender le sol ; participation du troupeau au revenu de la famille, par l’autoconsommation des produits laitiers, la production de viande et l’apport en trésorerie qu’elle procure, enfin, par l’épargne sur pied, facilement mobilisable en cas de besoin (Boubekeur et Benyoucef, 2014). Si l’élevage ne semble pas jouer un rôle important dans l’accroissement ou la diversification de la production, il permet en revanche d’assurer la satisfaction directe des besoins immédiats de la famille (Jemali et Villemot, 1996).
1.1. Berceau et effectif de la race
La race ovine D’Man est localisée dans les oasis du sud marocain et du sud-ouest algériens. Elle se trouve dans les palmeraies du Touat, du Tidikelt et du Gourara qui ont des liens historiques très étroits avec le sud marocain et notamment le Tafilalet (Bouix et Kadiri, 1975). D’après Arbouche (1978), la D’Man qui prend son origine du Maroc, ce sont les tribus « Zenâta » qui implantèrent cette population ovine au niveau de Bouda à 20 km d’Adrar lors de leur expulsion du Rif marocain par les envahisseurs (La Guerre du rif Marocain 1921-1926). Au Maroc le berceau de cette race est localisé dans les provinces d’Er-Rachidia et d’Ouarzazate (Kerfal, 2006). Cette race a été aussi introduite dans les oasis du sud tunisien en 1994 (Khaldi et al., 2011). L’aire géographique de répartition (figure 1) de cette race dans notre pays est la région du sud-ouest (Bechar, Tindouf, Adrar). L’effectif total de la race est de 34 200 têtes, soit 0,5% de l’effectif ovin en Algérie (INRAA, 2003). Dans la wilaya d’Adrar l’effectif de la race représente 9,8% du cheptel ovins estimé à 462,5 milles têtes en 2014 (MADRP, 2015).
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Figure 1. Aire de répartition de la race ovine D’Man en Algérie.
1.2. Caractéristiques morphologiques des animaux D’Man
La race D’Man est connue depuis longtemps dans les oasis du sud-ouest algérien. Elle est très rustique et supporte très bien les conditions sahariennes. La D’Man est décrite comme étant un mouton de petite taille et sans cornes avec de laine sur le corps moins envahissante (Arbouche, 1978).
Ce mouton est caractérisé par un squelette très fin à côtes plates. De petit format, il semble tiré en arrière. La toison est généralement peu étendue, elle pèse en moyenne 1 kg et varie de 0,25 à 2,8 kg par an. Le ventre, la poitrine et les pattes sont dépourvus de laine. Cette laine est de qualité médiocre à cause d’une forte présence de jarre (Kerfel, 2006). La queue est fine et longue avec une extrémité blanche (Bouix et Kadiri, 1975). Les oreilles sont relativement longues et pendantes sur le côté de la tête (Arbouche, 1978), d’une longueur moyenne de 11,5 cm et une largeur 7 cm. Le ventre est très développé en raison de la prise alimentaire élevée de la race. Les jambes sont minces et souvent défectueuse parce que les animaux sont toujours en détention (Boujenane, 1996). Les cornes sont absentes, parfois des ébauches peuvent apparaître chez le mâle, mais qui finissent par tomber. Ce trait est très visible chez la race D’Man (Chellig, 1992). Chez les deux sexes, l’absence de pendeloques est très fréquente avec un pourcentage de 59% chez la femelle et de 84% chez le mâle (Khaldi et al., 2011). La mamelle a un volume moyen, les pis sont disposés de part et d’autre et sont aussi longs que ceux des chèvres (Arbouche, 1978).
D’après Arbouche (1978), Chelig (1992) et Kerfal (2006), on rencontre souvent trois types de populations chez la race D'Man selon la couleur de sa robe :
- Type noir acajou, c'est le plus répandu, avec tête, extrémité et laine entièrement noires, la laine ayant habituellement un reflet acajou plus ou moins prononcé. L'extrémité de la queue est blanche (photo 1a) ;
- Type brun : tête et extrémités brunes, laine légèrement teintée de brun (photo 1b).
- Type blanc (photo 1c) : beaucoup d’animaux ont une allure générale et une pigmentation assimilables à celles d’autres races locales (Bouix et Kadiri, 1975). A Adrar, ce type est très rare. Le plus fréquemment rencontré est le type noir, lequel est le plus apprécié par les éleveurs (Arbouche, 1978).
Les trois types plus les animaux de couleurs mélangées (photo 1d) présentent des caractères de productivité ne signalant aucune différence significative (Chellig, 1992).
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Photo 1a. Brebis D’Man de type noir Photo 1b. Brebis D’Man de type brun
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Photo 1c. Brebis D’Man de type blanc Photo 1d. Brebis D’Man de couleurs mélangées
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