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Maupassant

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Par   •  7 Février 2014  •  Discours  •  498 Mots (2 Pages)  •  1 392 Vues

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qui la guerre est «sainte» et «d'institution divine», Maupassant réagit. Il attaque d'abord l'homme, puis ridiculise les propos de ce dernier tout en généralisant ses arguments, lesquels pourraient s'appliquer à toute guerre.

Dès le début de son article, Maupassant attaque M. de Moltke pour lui soustraire de la crédibilité. Par une antiphrase ironique, laquelle est tout de suite explicitée par la suite, l'auteur qualifie le stratège prussien "d'artiste habile", de «massacreur de génie» en réalité, comme cela est dit un peu plus loin. Le fait de placer les deux périphrases l'une à côté de l'autre crée d'ailleurs une antithèse, ce qui donne davantage de force à l'antiphrase employée et accentue la moquerie. Les mots sont durs aussi: «massacreur» en est un qui donne des frissons. Mais M. de Moltke n'est pas seulement un «massacreur», c'en est un «de génie» et, par conséquent, des plus pervers comme le laisse entendre cette autre antiphrase. En effet, quoi de plus terrible qu'un génie au service du mal! Par sa critique du stratège, Maupassant nous montre donc la partialité de l'homme.

Loin de se contenter de railler M. de Moltke, l'auteur critique également les propos de ce dernier. Critique à double face en fait, car il s'agit à la fois d'une critique contre les propos de l'homme, mais aussi contre la guerre en général. Maupassant décrit l'armée et ses soldats comme des bêtes, des animaux. Le champ lexical employé le montre bien: on parle de «troupeaux», de «bêtes» continuellement hébétées. Or, ces «brutes» sont comme des esclaves: elles marchent «jour et nuit sans repos». Elles ont l'esprit vide de toute pensée. Elles sont sales, malpropres, pourrissant de saleté et couchant «dans la fange». Elles ont un comportement violent, avec un goût particulier pour le sang: elles se ruent sur les agglomérations «de viande humaine», elles font «des lacs de sang, des plaines de chair pilée, [...] des monceaux de cadavres». L'auteur dénonce la cruauté qu'ont les soldats d'aller «crever» à la bataille, laissant leur famille mourir de faim. Avec une ironie tragique, il revient alors sur les propos du stratège prussien en lançant cette antiphrase, complètement ridiculisante: «[...] voilà ce qu'on appelle ne pas tomber dans le plus hideux matérialisme.»

Maintenant que l'auteur a critiqué la guerre pour ce qu'elle est, il la critique pour ses conséquences et la compare aux temps de paix. En effet, en temps de paix, les hommes travaillent au progrès, au bien-être, à l'aisance et à la force de leur patrie. Les savants travaillent continuellement à améliorer le sort de l'humanité. Mais il suffit d'une guerre pour tout détruire: «La guerre arrive. En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience, de travail et de génie.» Ce passage de l'article de Maupassant illustre avec éloquence la gravité des conséquences de la guerre - conséquences soulignées par l'antithèse entre «six mois» et «vingt ans», et mise en relief par les proportions mêmes du paragraphe, deux lignes suffisant à annuler le progrès civilisateur longuement évoqué auparavant.

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