Les abeilles

Les abeilles

Les grandes abeilles ont besoin de plus de pollen et de nectar et subiront donc les effets de la concurrence abusive avant les petites entreprises6. Les grandes abeilles sont également plus mobiles et peuvent facilement se disperser loin des ruchers pour se nourrir et nidifier dans des zones de faible concurrence32,33. Enfin, la concurrence exploitante a été directement mise en évidence par la diminution des succès de nectar en quête de nourriture avec la diminution de la distance par rapport aux ruchers, tant chez les abeilles domestiques que chez les abeilles sauvages (Tableau 1, Fig. S1 supplémentaire). Cela a été révélé par des mesures de culture de nectar soigneusement contrôlées pour les variations de taille corporelle (voir Méthodes). La concurrence exploitable pour le pollen n'a toutefois été démontrée qu'au niveau intraspécifique. Le succès de la recherche de pollen d'abeilles mellifères était significativement plus faible là où les ruchers étaient plus proches (Tableau 1, Fig. S1 supplémentaire), tandis qu'aucun motif significatif n'était apparu chez les abeilles sauvages. Bien que spéculatif à ce stade, il est possible que le réaménagement spatial d'abeilles sauvages en quête de nourriture le long du gradient de distance du rucher ait réussi à obtenir une distribution gratuite idéale (sensu34) pour la récolte de pollen, moyennant quoi les concurrents les plus faibles ajustent leur répartition de manière à équilibrer coûts et avantages. de butinage et d’égaliser le succès de la recherche de nourriture35.

Néanmoins, des données supplémentaires sur la disponibilité de pollen et de nectar étaient nécessaires pour dissocier l'effet de la compétition intraspécifique d'un possible compromis comportemental, chez les abeilles domestiques, entre la distance et la récolte. Nous avons donc collecté des données de terrain supplémentaires (voir Méthodes) sur la disponibilité du nectar et du pollen dans les fleurs de romarin et effectué une analyse du chemin de confirmation36,37 afin de reconstruire la chaîne la plus plausible de liens de causalité avec les indicateurs de l'abeille domestique (figure 1). Le meilleur scénario de causalité derrière la compétition intraspécifique des abeilles implique la distance dans le rucher et la densité de la colonie en tant que moteurs conjoints de l'intensité de l'alimentation des abeilles. L'intensité accrue de la recherche de nourriture par les abeilles a entraîné à son tour une diminution de la disponibilité de pollen et de nectar dans les fleurs de romarin. Ce résultat valide l’hypothèse d’une compétition d’exploitation intraspécifique entre les abeilles mellifères pour le pollen et le nectar où la densité de colonies est élevée. La distance au plus proche rucher était toujours le principal facteur de concurrence dans la garrigue étudiée (voir les poids de l'AIC dans le tableau 1) et devrait donc prévaloir sur le score de densité en tant que critère de réglementation de l'apiculture.

Reconstruction du scénario de la chaîne de causalité le plus plausible derrière la compétition intraspécifique des abeilles domestiques. Les flèches indiquent les liens de causalité entre les variables. Les valeurs P et les signes représentent l'importance du lien et la direction de l'effet. Dans un premier scénario de modèle de trajet expérimental, la distance du rucher était considérée comme le seul facteur proximal responsable de la présence d'abeilles domestiques (intensité d'alimentation) dans les sites d'échantillonnage, affectant à son tour la disponibilité de nectar et de pollen chez les fleurs. Cependant, un effet significatif des scores de densité de colonies, subordonné à la distance, a été détecté dans la chaîne causale (flèche pointillée, voir le tableau complémentaire S5 pour des statistiques détaillées), faisant en sorte que les exigences d'indépendance conditionnelle soient presque rejetées (test d'écart d indépendances conditionnelles, C = 19,22, df = 12, P = 0,083). Un modèle conjoint de trajectoire d'effet distance-densité a également été calculé, dans lequel la distance du rucher et la densité de colonies ont conjointement influencé l'intensité de l'alimentation des abeilles domestiques (voir Méthodes de calcul de la densité de colonies dégradée). Le scénario d’effet distance-densité conjoint remplissait de manière satisfaisante les exigences d’indépendance conditionnelle (C = 8,75, df = 10, P = 0,56) et était bien mieux étayé que le scénario de distance, étant donné le poids de la preuve beaucoup plus important de l’AICc (> 99% en en faveur du scénario d’effet conjoint, tableau supplémentaire S5).

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