La Lutte Biologique, Stratégie Durable
Compte Rendu : La Lutte Biologique, Stratégie Durable. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar ZenX • 20 Avril 2014 • 661 Mots (3 Pages) • 925 Vues
En France, la pyrale du maïs Ostrinia nubilalis, un petit papillon, cause des dégâts majeurs aux cultures. Ses larves dévorent de multiples plantes, tels le maïs ou le tournesol, et peuvent faire chuter les rendements de 30 pour cent. Pour les combattre, la Société Biotop, en coopération avec l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), réalise des lâchers annuels de trichogrammes Trichogramma brassicae: cet hyménoptère parasitoïde pond dans les œufs de pyrale (les parasitoïdes sont des organismes se développant sur ou à l'intérieur d'un autre organisme, qu'ils finissent par tuer). Plus de 75 pour cent des œufs de pyrale sont détruits par ce traitement, qui aide à limiter la pullulation de l'insecte, et donc les dommages aux récoltes.
Ce type de programme est qualifié de lutte biologique. En 1971, l'Organisation internationale de lutte biologique et intégrée contre les animaux et les plantes nuisibles, ou OILB, a défini la lutte biologique comme « l'utilisation d'organismes vivants ou de leurs produits pour empêcher ou réduire les pertes ou dommages causés par des organismes nuisibles et les maintenir en dessous d'un seuil de nuisibilité ». Au cours des dix dernières années, les études relevant de cette approche ont été près de quatre fois plus nombreuses que durant la décennie précédente.
Les travaux sur la lutte chimique se sont aussi notablement accrus, mais ils portent surtout sur la toxicité des pesticides, sur les méthodes pour les détecter (dans les aliments, dans l'eau), sur les mécanismes de résistance développés par les insectes... L'ère où les pesticides étaient considérés comme une solution miracle et où ils occultaient toutes les autres méthodes de lutte semble donc révolue.
La plupart des travaux de lutte biologique concernent la protection des cultures contre les insectes ravageurs. Pour lutter contre eux, on introduit des organismes antagonistes, qui sont des prédateurs, des pathogènes ou des parasitoïdes. C'est d'ailleurs initialement pour lutter contre les ravageurs que le concept de lutte biologique a été formalisé, lors d'un congrès international d'entomologie à Stockholm, en 1948. Cependant, la lutte biologique vise tous les organismes nuisibles : les micro-organismes pathogènes des plantes cultivées, les plantes indésirables et invasives (telles les mauvaises herbes), les insectes vecteurs de maladies animales (moustiques, mouches tsé-tsé) ou végétales (pucerons, mouches blanches), ainsi que de petits vertébrés tels que les rats.
Un temps affaiblie par l'arrivée des pesticides, la lutte biologique est revenue sur le devant de la scène. Son importance est variable selon les pays : en France, elle était par exemple appliquée sur deux pour cent de la surface agricole utile (en 2004), contre 12 pour cent en Autriche (en 2002). Son essor récent est particulièrement marqué en raison d'une prise de conscience générale des inconvénients de la lutte chimique : pollution des sols et de l'environnement, danger pour la santé humaine, efficacité limitée dans le temps...… Nous présenterons ici le principe et l'arsenal de la lutte biologique, qui se perfectionne de plus en plus avec le développement de nos connaissances sur le fonctionnement des écosystèmes et sur les
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