CONTAMINATION DES CULTURES AU CHAMP ET IMPACTS SUR LA SANTE HUMAINE : CAS DES PESTICIDES ET DES MYCOTOXINES
Mémoire : CONTAMINATION DES CULTURES AU CHAMP ET IMPACTS SUR LA SANTE HUMAINE : CAS DES PESTICIDES ET DES MYCOTOXINES. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Camille Bch • 11 Novembre 2015 • Mémoire • 11 632 Mots (47 Pages) • 1 596 Vues
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Contamination des cultures au champ
et impacts sur la santé humaine :
cas des pesticides et des mycotoxines
Camille BOUCHE
Tuteur : Frédéric VIOLLEAU
Mémoire bibliographique Février 2014
95ème promotion
RESUME
Les mycotoxines et les pesticides contaminent les cultures lors de leur développement au champ. Les végétaux supérieurs ont la capacité d’absorber et métaboliser ces substances mais ne peuvent pas les excréter. Ils vont donc persister à l’intérieur des tissus végétaux et seront transférés tout au long de la chaîne alimentaire. Les résidus sont ingérés par le consommateur via les aliments contaminés. Le corps humain possède des capacités d’absorption et de métabolisation, mais aussi d’excrétion. Cependant, les métabolites créés sont parfois plus toxiques que la molécule d’origine et peuvent avoir des effets sur la santé humaine. Des études scientifiques permettent d’étudier les mécanismes d’action et les effets des résidus de pesticides et des mycotoxines sur l’organisme. La France mais aussi l’Union Européenne ont alors mis en place une législation spécifique afin de limiter les risques.
Mots clefs :
XENOBIOTIQUES - TOXICOLOGIE - TOXINOGENESE - ABSORPTION - RESIDUS
Sommaire
Introduction
I - Mécanismes de transfert des mycotoxines et des pesticides du champ au produit fini
II - Devenir des substances absorbées et effets sur la santé des aliments contaminés
III - Evaluation des risques et législation
Conclusion
Introduction
Ce mémoire bibliographique a pour but de traiter la contamination des cultures au champ et les impacts sur la santé humaine. Plus particulièrement, il s’agit ici d’étudier le cas des pesticides et des mycotoxines en France. De nombreux composés contaminent les cultures tout au long de leur croissance, et leurs traces appelés résidus peuvent exister dans les denrées alimentaires (RICO, 2004 ; CASTEGNARO & PFOHL-LESZKOWICZ, 2002). On peut citer les métaux lourds, les phyto-estrogènes, les minéraux ou les hydrocarbures (LEBLANC, SIROT et al., 2011 (a) & (b)). Les pesticides et les mycotoxines seront ici abordés car ils représentent des enjeux économiques et sanitaires majeurs au niveau national et mondial. La France a mis en place un plan de réduction d’usage des produits phytosanitaires, Ecophyto 2018, afin de limiter la contamination dans l’environnement et donc aussi dans les aliments. De plus, les mycotoxines, bien que connues depuis des siècles, continuent de contaminer les denrées alimentaires (JARD, 2009).
Il est donc nécessaire de se demander comment ces composés contaminent les cultures au champ et quels sont leurs impacts sur la santé humaine.
Pour y répondre, nous aborderons dans une première partie les mécanismes de transfert de ces produits du champ au produit fini. Nous étudierons l’absorption de ces composés par les végétaux puis leur métabolisme. Une fois présents dans la récolte, le transfert tout au long de la chaine alimentaire sera abordé. Dans une deuxième partie, nous verrons comment l’organisme humain absorbe et métabolise les résidus après ingestion d’aliments contaminés. Les effets sur la santé seront alors présentés. Enfin dans une troisième partie nous verrons comment l’Etat français évalue et gère les risques liés aux résidus de pesticides et de mycotoxines, et quelle est la législation mise en place. Nous terminerons par dresser un état de la situation actuelle de l’alimentation vis-à-vis de ces résidus.
Mécanismes de transfert des mycotoxines et des pesticides du champ au produit fini
Mécanismes de pénétration et d’absorption des pesticides par la plante
Généralités et classification des pesticides
Le décret n°94-359 du 5 mai 1994 désigne par produits phytopharmaceutiques « les substances, les préparations contenant une ou plusieurs substances actives » qui ont pour principaux objectifs la protection et la conservation des végétaux, la destruction des végétaux indésirables ou la prévention de leur croissance (MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE LA PECHE, 1994). Dans le domaine agricole, les pesticides ou produits phytosanitaires sont utilisés pour la prévention, le contrôle ou encore l’élimination d’organismes nuisibles aux cultures : autres plantes, champignons, bactéries ou animaux (MOLL & MOLL, 2008). Ils sont ainsi doués de propriétés létales vis-à-vis de ces nuisibles. Ainsi, les pesticides peuvent être classés suivant leurs cibles principales :
- Les herbicides luttent contre les adventices
- Les fongicides luttent contre les champignons inférieurs
- Les insecticides luttent contre les insectes
On distingue aussi les acarides qui luttent contre les acariens, les nématicides contre les nématodes, les molluscicides contre les limaces et les escargots ou bien les rodenticides contre les rongeurs (JAMET, 2002).
On peut aussi classer les pesticides selon les propriétés physico-chimiques de leur substance active qui sont d’une grande diversité : en 2013, il y avait 423 substances actives autorisées sur le marché européen (MINISTERE DE L’AGRICULTURE ET DE L’AGROALIMETAIRE ET DE LA FORET, 2013). Ainsi, on peut citer les organochlorés, les organophosphorés, les carbamates, les thiocarbamates, les pyréthrinoïdes… (BALDI, CORDIER et al., 2013).
La majorité des pesticides sont de formes cycliques ou polycycliques auxquelles sont reliées des substitutions. Suivant la nature de ces substitutions, les propriétés physico-chimiques varient. On peut par exemple citer la solubilité : les fonctions hydroxyles vont permettre une solubilité dans l’eau alors que les fonctions ester augmente la solubilité dans les graisses (MOLL & MOLL, 2008). Ces différentes propriétés joueront un rôle crucial dans les procédés d’absorption, de transfert de de métabolisation mais définiront aussi ses propriétés toxicologiques (DUBUS, BOUNEB et al., 2010).
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