SOCILINGUISTIQUE AU MAROC
Mémoire : SOCILINGUISTIQUE AU MAROC. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar abdessamad errachidi • 23 Mai 2016 • Mémoire • 1 897 Mots (8 Pages) • 860 Vues
1 SOCIOLINGUISTIQUE AU MAROC
L’Islam met l’être humain au centre du monde, il abolit l’esclavage et la hiérarchie sociale, il ordonne que les êtres humains sont tous égaux, il n’y a pas de différence entre un arabophone et berbérophone c’est-à-dire il n’y a pas une langue mieux que l’autre. L’Islam privilège le partage et la solidarité contre l’égoïsme. Il considère l’humanité comme un seul corps, un monobloc, une seule masse ayant une force non dissipative, cherche le bonheur partagé à tous les membres de la société, aux jeunes, aux vieux, aux femmes, aux hommes, aux filles, aux demoiselles, aux garçons, aux adolescents, à tout l’univers, pas de différence.
Ce qui a poussé non seulement les autochtones du Maghreb à se convertir à l’Islam, à apprendre la langue arabe pour réciter des versets coraniques mais aussi d’autres régions du monde comme l’Asie mineur (Turquie), le Perse, l’Inde à l’Est extrême de l’Asie, Ethiopie, Tchad, et l’Andalous (les pénicilles Ibériques)… l’ISLAM était et est le soleil qui éclairait et éclaire les chemins d’or, chemins des échanges scientifiques et économiques.
1.1.1 LES ÉCHANGES ÉCONOMIQUES
L’être humain possède le caractère de la socialité, il ne peut pas s’enfermer dans un seul environnement, et se déconnecter. L’un complète l’autre par les échanges verbaux, trocs, matériaux en se déplaçant d’un point à un autre, de l’Est vers l’Ouest, du Soudan vers le Nord Est du Maghreb et vers l’Andalous :
Le long des routes d’or se sont développés des foyers d’arabisation précoces. La langue du commerce est principalement l’arabe, celles des commerçants qui viennent de l’Andalous, d’Ifriqiya ou d’Orient. Le négoce suppose un minimum de documents écrits, donc le berbère ne suffit plus.(AGUADE, CRESSIER, et VICENTE 1998, 13)
La langue arabe est l’instrument, par lequel les différentes dynasties, (de l’Idrisside, l’Omeyade, l’Almoravide, l’Almohade, la Mérinide à l’Alaouite), ont documenté et transcrit les documents économiques et administratifs. Sur le long de la route des caravanes ont implanté des foyers de commerce. Dans chaque foyer, « nzala », les accompagnants de la caravane peuvent se reposer, nourrir leurs chevaux et chameaux et faire des rencontres avec les autres commerçants.
1.1.2 EXPANSION DE LA POPULATION D’ORIGINE ARABE
La langue arabe s’est répandue dans le Maghreb par l’arrivée des Idrissides qui ont fait des alliances avec les Amazighes, dans la région de Fes-Meknes. Puis elle est admise comme une langue scientifique, sacrée, et administrative. Avec l’arrivée de Banu Hilal, Banu Maɛqil et Banu Soulaym, la langue arabe se propage de la ville vers la compagne pour dominer tout et arabiser presque tout le Maghreb. Dans le livre intitulé, peuplement et arabisation du Maghreb occidental : dialectologie et histoire :
Il est admis que la langue arabe a été diffusée, en gros, en deux temps :De la conquête au XIIème siècle, se sont formés des parlers arabes dans les villes (arabes « citadins » ou ḥaḍaṛi) et dans des zones rurales du nord marocain (parlers montagnards ou jebli) ;Avec l’arrivée des tribus de Banu Hilal, Banu Soulaym et Banu Maɛqil, aux XIIème _ XIIIème siècle, apparaissent de nouvelles modalités dialectales ( arabes bédouins ou ɜrobi).(AGUADE, CRESSIER, et VICENTE 1998, p.12)
Les berbères étaient des gens ouverts, ont fait des alliances avec les nouvelles tribus qui ont atterri sur le sol du Maghreb. Ils ont accepté les musulmans pour vivre parmi eux, en leur offrant des terres à cultiver ou pour pâturer leurs troupeaux. Le mariage entre les berbères et les arabes a facilité les échanges linguistiques et l’intégration culturelle :
Cette assimilation de la culture arabo-islamique par la population berbère est favorisée par la dynamique des nouvelles structures sociales, éducatives, administratives et économiques, mises en place par les Arabes, mais surtout par la dimension sacrée de la langue arabe qui devient en fait la langue de fonctionnement de toutes les institutions sous l’autorité de diverses dynasties arabes et berbères.(Queffélec 2002, 14)
La population berbère s’est harmonisée et acculturée grâce aux nouvelles structures sociales dont les arabes qui dominent les villes et les réseaux économiques et religieux par le pouvoir de leur richesse culturelle qui se manifeste par la langue arabe, que Sapir Worf affirme qu’il est difficile à traduire les langues car chaque langue exprime sa vision du monde qui est celle du groupe dominant.
Les gens ayant le pouvoir se rassemble dans les villes, en formant une force que : « Sur le plan linguistique nous pouvons distinguer très schématiquement deux cercles emboités : le premier à priori homogène représentant les cités, autour desquelles se dessinait un autre cercle plus hétérogène représentant les compagnes »(Queffélec 2002, 15). Ce cercle est le lieu où se condensent les forces dominantes de la société, qui mettent l’ordre, contrôlent les échanges commerciaux, valident les serrements et imposent la paix entre les gens et les tribus par des traités rédigés en langue arabe
La langue arabe devient l’épée qui juge et purifie les plaies, elle est l’outil d’écrire les traités et serrements entre les gens. Elle est l’outil de l’éducation. Elle est la langue de Fqih, ɛdol qui écrit les actes de mariages. Elle est la langue pour faire des prières, cinq fois par jour. Ce qui va améliorer l’articulation de la langue arabe par les Amazighes qui vont avec le temps à mieux la comprendre en récitant des versets et en communiquant avec les arabes et leurs enfants. D’une génération à une autre, successivement, la langue arabe évolue de l’arabe classique à l’arabe standard et l’arabe marocain. En soulignant que, malgré le peuplement et l’arabisation, le Maroc avait connu le bilinguisme dès l’antiquité jusqu’à maintenant.
1.1.3 LE BILINGUISME
Les phéniciens, les carthaginois puis les romains ont introduit des langues à des régions données du Maghreb pour favoriser le troc ou l’échange
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