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Mort le 4 décembre

Commentaire de texte : Mort le 4 décembre. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  15 Mars 2015  •  Commentaire de texte  •  961 Mots (4 Pages)  •  2 748 Vues

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Aux morts du 4 décembre

Jouissez du repos que vous donne le maître.

Vous étiez autrefois des cœurs troublés peut-être,

Qu’un vain songe poursuit ;

L’erreur vous tourmentait, ou la haine, ou l’envie ;

Vos bouches, d’où sortait la vapeur de la vie,

Étaient pleines de bruit.

Faces confusément l’une à l’autre apparues,

Vous alliez et veniez en foule dans les rues,

Ne vous arrêtant pas,

Inquiets comme l’eau qui coule des fontaines,

Tous, marchant au hasard, souffrant les mêmes peines,

Mêlant les mêmes pas.

Peut-être un feu creusait votre tête embrasée,

Projets, espoirs, briser l’homme de l’Élysée,

L’homme du Vatican,

Verser le libre esprit à grands flots sur la terre ;

Car dans ce siècle ardent toute âme est un cratère

Et tout peuple un volcan.

Vous aimiez, vous aviez le cœur lié de chaînes,

Et le soir vous sentiez, livrés aux craintes vaines,

Pleins de soucis poignants,

Ainsi que l’océan sent remuer ses ondes,

Se soulever en vous mille vagues profondes

Sous les cieux rayonnants.

Tous, qui que vous fussiez, tête ardente, esprit sage,

Soit qu’en vos yeux brillât la jeunesse, ou que l’âge

Vous prît et vous courbât,

Que le destin pour vous fût deuil, énigme ou fête,

Vous aviez dans vos cœurs l’amour, cette tempête,

La douleur, ce combat.

Grâce au quatre décembre, aujourd’hui, sans pensée,

Vous gisez étendus dans la fosse glacée

Sous les linceuls épais ;

Ô morts, l’herbe sans bruit croît sur vos catacombes,

Dormez dans vos cercueils ! taisez-vous dans vos tombes !

L’empire, c’est la paix.

Victor Hugo, Les châtiments

Dans ce poème , Hugo rends hommage aux personnes qui sont mortes lors de la manifestation du 4 décembre a paris en opposition au coup d’état de Napoléon le 2 décembre. Durant le début du poème, il décrit la vie de façon péjorative «  L’erreur vous tourmentait » ou encore «  Pleins de soucis poignants » puis il finit sur le repos que donne la mort comme si c'était un soulagement « Dormez dans vos cercueils ». De plus, il traite l'événement avec ironie « Grâce au quatre décembre » ou « L’empire, c’est la paix. » pour rendre critique plus importante

Ce que c'est que la mort

Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.

On voit ce que je vois et ce que vous voyez ; 

On est l'homme mauvais que je suis, que vous êtes ;

On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;

On tâche d'oublier le bas, la fin, l'écueil,

La sombre égalité du mal et du cercueil ;

Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;

Car tous les hommes sont les fils du même père ;

Ils sont la même larme et sortent du même œil.

On vit, usant ses jours à se remplir d'orgueil ;

On marche, on court, on rêve, on souffre, on penche, on tombe,

On monte. Quelle est donc cette aube ? C'est la tombe.

Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu

Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,

Impur, hideux, noué des mille nœuds funèbres

De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ; 

Et soudain on entend quelqu'un dans l'infini 

Qui chante, et par quelqu'un on sent qu'on est béni, 

Sans voir la main d'où tombe à notre âme méchante 

L'amour,

...

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