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Fiche de lecture - Catherine Gueguen repenser l'éducation

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Par   •  7 Mai 2021  •  Fiche de lecture  •  2 011 Mots (9 Pages)  •  561 Vues

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Guéguen, Catherine. Pour une enfance heureuse. Repenser l'éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau, Robert Laffont, 2014.

Que nous apprennent les recherches récentes en neurosciences sur le développement émotionnel et affectif de l’enfant ?

Catherine GUEGUEN est pédiatre à l'Institut hospitalier Catherine Gueguen est pédiatre à l’Institut hospitalier Franco-britannique (Levallois-Perret) depuis 27 ans. Spécialisée dans le soutien à la parentalité, formée en haptonomie et en communication non violente, elle anime aussi des groupes de travail pour les médecins, psychologues, éducateurs, sages-femmes sur l’aide et le soutien à apporter aux parents.

Après le succès de "Pour une enfance heureuse" (Robert Laffont, 2014), elle est devenue une référence dans le monde de l’éducation et de la petite enfance. Elle fait part des recherches récentes en neuroscience affectives et sociales et explique ce qu'ils nous apprennent sur le développement sur le jeune enfant et le développement de son cerveau.

Ces études appuyées par l’imagerie médicale démontrent qu’une relation empathique et aimante est décisive pour permettre au cerveau des enfants et des adolescents de se construire au mieux, en développant pleinement leurs capacités intellectuelles et affectives. Le cerveau des enfants est très vulnérable et toutes les expériences vécues par l’enfant ont des conséquences sur son développement.

Le cerveau de l'enfant immature, fragile, malléable :

Les neurosciences cognitives, très connues en France, s'occupent de tout ce qui est intellectuel : apprentissage, mémoire, pensée. Les neurosciences affectives et sociales, ne sont pas connues en France. Les recherches ont débuté fin des années 90. Elles s'occupent du vécu, de l'expression de nos émotions et sentiments ainsi que des capacités relationnelles.

Les neurosciences nous apprennent que l’enfant est un être en construction et que son cerveau est encore plus fragile, immature, malléable, vulnérable que l'on pensait. Les relations humaines sont capitales car une grande partie du cerveau est dévolue aux relations sociales.

L'environnement social et les expériences affectives agissent directement et en profondeur, dès la vie utérine, sur le cerveau. Les relations sociales modifient en permanence le cerveau. Chez l'adulte on parle de plasticité mais celui de l'enfant est encore plus malléable. Le cerveau de l'enfant se fait surtout les 5 premières années.

Les émotions :

Les émotions sont capitales pour le développement de l'être humain. Ce sont des signaux qui nous donnent des renseignements sur nos souhaits et nos besoins profonds. Il faut savoir accueillir ces émotions car c'est la connaissance de soi. Favoriser l'expression des émotions dès le plus jeune âge est fondamental pour la construction de l'être humain. Les émotions surgissent brusquement, ce sont des réactions corporelles.

Trois cerveaux en un :

Le cerveau est complexe. De façon schématique, le cerveau est divisé en trois structures :

- le cerveau archaïque ou "reptilien" : il régule nos fonctions primaires (la respiration, la pression artérielle, le sommeil, etc.). Il est l’origine des comportements instinctifs qui préviennent des dangers, réflex d'attaque ou de fuite. Il est très actif durant la petite enfance.

- le cerveau émotionnel ou "système limbique" : c'est le centre du cerveau qui permet de gérer les émotions. Il est régulé par le néocortex. Il est composé de plusieurs structures qui sont étroitement reliés entre elles ; l'amygdale et l'hippocampe, l'hypothalamus, le cortex préfrontal, l'insula...

- le néocortex ou "cerveau supérieur" qui représente 85 % du volume cérébral total. Il est impliqué dans les fonctions cognitives dites supérieures comme la conscience, le langage, les capacités d'apprentissages, l'empathie.

Lien entre les émotions, le cerveau et les apprentissages :

Le cortex préfrontal et la régulation des émotions : une des zones les plus essentielles du néocortex qui nous différencie de toutes les autres espèces et permet de développer la créativité, la réflexion, le raisonnement, la résolution de problèmes, la conscience de soi, l’empathie...

Découverte capitale d’Allan SCHORE (pédiatre, psychiatre, biologiste-chimiste, neurologue à Los Angeles) : a montré que le développement du lobe préfrontal dépend des expériences vécues par l’enfant. La maturation de cette zone se termine vers 25 ans.

Mémoire (implicite et explicite) et apprentissage : L'amygdale et l'hippocampe

L'amygdale, siège de la peur, est très mature chez le petit enfant et déclenche des molécules de stress (cortisol, adrénaline). Les angoisses ou stress subis par l'enfant sont stockés de manière implicite et agissent sur son comportement, même une fois adulte.

L'hippocampe est au cœur de tout apprentissage, à la mémoire consciente. La mémoire c'est la trace qu'il reste d'un apprentissage. Dès que l'enfant a peur il ne peut plus apprendre. Le stress fragilise l'hippocampe, affaibli la mémoire, perturbe l'apprentissage. Dans les écoles, une atmosphère soutenante, encourageante, sans stress (peur du regard des autres) favorisera la compréhension et la mémorisation. Un enfant qui a peur apprend mal. La maltraitance verbale (« Tu es nul », « Tu es insupportable ») diminue le volume de l’hippocampe.

Corps calleux : permet la communication entre les deux hémisphères cérébraux. Il n'est pas mâture chez l’enfant ce qui expliquent les brusques sautes d’humeur. Lorsque l’adulte aide l’enfant à mieux comprendre ce qu’il ressent et qu’il trouve les mots justes pour décrire ses émotions, il favorise le développement du corps calleux.

Cerveau et stress chez l'enfant

Deux systèmes régulent notre réponse au stress :

-le système nerveux végétatif (SNV) : se divise en 2 (sympathique et parasympathique)

- Le SN sympathique : est un activateur, sécrète de l'adrénaline

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