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La diversité des cultures est-elle un obstacle à l’unité du genre humain ?

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Par   •  1 Mai 2019  •  Dissertation  •  1 724 Mots (7 Pages)  •  1 041 Vues

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La diversité des cultures est-elle un obstacle à l’unité du genre humain ?

Le sujet ne nous demande pas s’il faut admettre la diversité des cultures, mais si c’est une hypothèse permettant d’expliquer l’unité du genre humain. Que faut-il entendre par unité du genre humain ? En tant qu’accord, l’unité peut signifier que les hommes puissent se comprendre sans être identiques. Mais, l’unité renvoie aussi à l’identité des facultés humaines, la raison. Si l’homme développe des facultés comme le langage ou la technique qui prouvent qu’il parvient par des inventions à s’adapter à la nature malgré son manque d’instinct, qu’il est capable d’inventer ce qui lui manque, qu’il tire tout de son propre fond, il faut encore qu’il puise actualiser ses potentialités par des acquis, qui ne peuvent se développer que dans la vie en société. Si la raison est la capacité d’invention de l’homme doit-elle s’actualiser dans les différentes cultures, si le signe de la nature biologique est la nécessité et l’universalité, alors que le signe de la culture serait la diversité et la variabilité. Il nous faut alors penser à la définition de Taylor de la culture, qu’il considère comme un tout de représentations et d’habitudes s’imposant à l’individu par la société, comme la langue, les lois la religion, l’art les techniques, les mœurs. On peut souligner que le langage est universel, mais que cette aptitude doit s’actualiser dans une langue apprise, dont les expressions varient, impliquant parfois des variations dans la façon de penser.

Cependant, si on admet le relativisme de la culture, des mœurs notamment, cela n’entraîne-il pas une impossibilité de se comprendre d’une culture à l’autre, ce qui est bien dans une culture étant mauvais dans une autre, si bien qu’on ne peut plus voir les cultures comme un développement de la raison, mais comme la marque du préjugé.

Le genre humain doit-il s’actualiser dans une ou dans plusieurs cultures, si la raison semble s’opposer à l’opinion, renvoyer à la conscience et à l’éducation, à l’enseignement.

D’un façon générale, on peut entendre la culture, par exemple dans le mythe de Prométhée, comme la capacité qu’à l’homme d’inventer par lui-même ce qui lui manque, en fabriquant des outils, des machines et la connaissance des lois de la nature, permettant de la transformer.L’homme n’ayant pas un savoir adapté à une situation particulière, il  doit créer des instruments qui lui permettent d’anticiper la nouveauté, en créant des rapports. Il invente le langage, désignant les choses par des concepts, il invente la technique et la science, pouvant jouer sur les forces de la nature en la modifiant pour son utilité ou même pour une finalité sans fin comme dans l’art. Kant définit la culture comme l’habilité pour trouver des moyens pour satisfaire des fins qui nous plaisent. Elle renvoie à la raison comme capacité d’invention par les rapports qu’elle pose entre les choses. Cette raison doit être développée dans l’histoire, non dans  un individu unique, mais dans l’espèce, chaque génération considérant comme acquis les inventions de la précédente, ce qui a entraîné le progrès, par exemple avec la naissance de l’écriture, puis avec la révolution industrielle. Cependant le progrès s’accompagne d’inégalités entre ceux qui produisent et ceux qui conçoivent, ou entre les peuples. Peut-on alors parler de culture stationnaire, qui ne connaît pas l’histoire ?

Cependant, Montaigne remarque que les conquistadors dans le nouveau monde, montés sur des chevaux et possédant des armes choquaient les indiens. On peut penser au supplément au voyage de Bougainville où une institution occidentale comme le mariage apparaît comme un contrat marchand aux yeux des indiens qui ne comprennent pas, par ailleurs pourquoi on leur parle d’un créateur invisible. On peut penser à la défense que fait Montaigne des cannibales qui pratiquent cette coutume, par honneur, préférant se faire manger que de fuir.

Celui qui se dit civilisé,  juge-il avec sa raison ou ses préjugés quand il condamne des coutumes plus simples que les siennes ?

C’est en ce sens que Levi-Strauss dénonce l’anthropocentrisme occidental de celui qui traite de barbare celui qui n’a pas les mêmes coutumes, rejetant dans la nature, ce qui est différent. La raison est la marque de l’universel, elle apparaît dans le dépassement de la nature avec l’interdiction de l’inceste ? qui est pour Levy-Strauss l’évènement fondateur de la règle prenant la relève de la loi naturelle de la survie. L’échange des femmes résultant de l’interdit va permettre l’apparition du témoin, de la règle que l’on s’impose pour structurer la société, régler les échanges. Les liens de parenté vont déterminer les comportements, les sentiments, au sein des familles.

L’universel n’apparaît pas partout pareil, mais nous sommes dans le symbolique de la culture. Peut-on alors parler de société sans histoire, doit-on ramener les différences géographiques à des différences temporelles, pensant que toutes les sociétés suivent les mêmes transformations, sur le modèle de l’évolution. Si les couches géologiques témoignent de continuité dans les fossiles humains, peut-on établir cette mème continuité avec les instruments enterrés ? Le développement des cultures implique-il une uniformité de progression, l’humanité ressemblant à un homme gravissant les escaliers d’une façon linéaire ?

Le progrès n’est visible que si les découvertes donnent lieu à des changements économiques et sociaux, que si les découvertes se combinent pour changer les modes de vie, comme la découverte des roues adaptées au chariot.Bien souvent les dés s’éparpillent sans former des combinaisons, mais partent dans plusieurs directions. Ce qui signifie que certaines cultures vont s’investir dans l’accumulation d’énergie par habitant, mais d’autre dans l’élaboration des rapports sociaux en rapport avec les relations.

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