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La Culture Est-elle Libératrice

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Par   •  15 Janvier 2015  •  2 165 Mots (9 Pages)  •  4 203 Vues

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L’homme est universellement déterminé par sa nature génétique, c’est-à-dire, ses pulsions physiques. Mais, il est également déterminé par le milieu où il vit, où il grandit, où il y fait des rencontres. C’est aussi ce qu’on appelle la culture. Au sens étymologique, culture vient du latin « colere » qui signifie « travailler la terre », « améliorer et transformer la nature ». Il s’agit donc de la mise en valeur des données naturelles insuffisantes pour l’homme. Elle englobe ainsi la technique, la religion, la morale, l’art, le langage, le travail, la science. Ce sens du mot culture est en opposition avec le mot « nature » au sens restreint car la nature c’est tout ce qui ne vient pas de la création humaine. Mais, il n’est pas en opposition avec la nature en tant qu’ensemble des lois universelles qui régissent le monde y compris l’homme. Ainsi, l’homme a un aspect culturel et naturel. Au sens ethnique, la culture s’oppose aussi à la nature mais elle n’est pas uniforme dans les sociétés humaines, c’est-à-dire qu’une culture varie dans l’espace avec les mentalités qui varient selon les ethnies et dans le temps avec les mentalités qui évoluent. La culture au sens ethnique est un ensemble de croyances, valeurs, pratiques, mœurs, coutumes partagées par une communauté. C’est un héritage des ancêtres, un patrimoine artistique, historique, intellectuel, scientifique. Un peuple s’identifie à ses valeurs et se construit à partir de cette culture. La culture au sens humaniste est la connaissance, le savoir, la réflexion, et l’esprit ouvert et critique. Elle permet de dépasser les préjugés culturels et ethniques, de comprendre l’autre culture, de se remettre en question et se décentrer pour voir la perspective culturelle d’autrui. C’est un dépassement des conflits ethniques pour instaurer une entente de l’ethnocentrisme. Cette culture a un aspect universel. Elle est liée à l’esprit, à la conscience, au savoir, à la réflexion. C’est un détachement des liens naturels et elle a engendré la philosophie, qui est une réflexion sur le monde, un produit de l’esprit. En effet, la philosophie a été cultivée en Grèce par les hommes libres. La culture humaniste est donc fortement liée à la liberté. Elle est libératrice des contraintes naturelles et ethniques. Ainsi, pour se connaître, il faut connaître et comprendre sa culture, car elle nous détermine. Toutefois, si elle nous détermine, n’est-elle pas libératrice par la même occasion ? Afin de répondre à cette interrogation, nous verrons tout d’abord comment la culture libère l’homme du déterminisme naturel mais également de quelle façon l’homme est emprisonné par la culture elle-même.

L’opposition faite entre la culture et la nature est automatique car ce qui est culturel est forcément artificiel car c’est issu de la création de l’homme. Or, le mot « nature » a une double signification. La première signification est que ce mot est le contraire de la culture et la seconde est qu’il s’agit de l’ensemble des lois régissant le monde, y compris l’homme. Cette double signification met souvent dans l’embarras, notamment quand il s’agit de définir l’homme. Aristote donne tout de même une définition de l’homme en disant que l’homme est « un animal rationnel et politique ». En effet, l’homme est une espèce vivante qui se distingue elle-même du reste de la nature. C’est un animal grégaire et doté de conscience, et de ce fait, il se place au-dessus de la nature. De plus, cette conscience dont il est doté se manifeste en transformant la nature et cette transformation est appelée « culture ». Ainsi, l’humanité se manifeste par la culture. On peut ainsi dire que la culture libère l’homme du déterminisme naturel.

Par ailleurs, pour parvenir à l’humanité, il ne suffit pas d’avoir des prédispositions biologiques, donc des prédispositions naturelles de l’homme à la naissance. En effet, si l’on se réfère à la définition que donne Aristote, pour parvenir à l’humanité, l’homme a besoin d’éducation, d’autrui et de la raison, et donc de la culture. Ainsi, la socialisation et la culture sont des conditions nécessaires pour arriver à l’humanité, c’est également ainsi que la culture détient un caractère libérateur sur l’homme vis-à-vis de la nature.

Aussi, il est important de soulever le fait que la culture humanise l’homme. En effet, l’homme est régi par le « nomos ». Si l’on se réfère à Calliclès, le « nomos » est la loi humaine, c’est-à-dire la loi des faibles. Cette loi est basée sur la morale, qui elle, est basée sur la règle conventionnelle. Une règle conventionnelle apparaît comme une séparation entre ce qui est naturel et culturel chez l’homme. Lévi-Strauss, par exemple, entrepris des recherches afin de trouver une seule et unique règle qui se répèterait dans chaque ethnie, et il trouva celle de la prohibition de l’inceste. C’est une loi morale. L’inceste n’est pas un comportement instinctif chez l’homme. La prohibition de l’inceste est donc une règle conventionnelle et donc culturelle. Ainsi, une fois de plus, la culture libère l’homme de la nature grâce à la règle conventionnelle, le nomos, qui est différente d’avec les animaux pour qui la loi principale est le physis, la loi du plus fort.

De plus, la culture est libératrice de la nature pour l’homme avec l’évolution de la pensée. En effet, Auguste Comte, positiviste, étudia l’historique de la pensée, qu’il décomposa en trois états distincts qu’il compara à trois âges de l’homme ; l’état théologique, celui de l’enfance où quand l’individu ne savait pas expliquer quelque chose de la nature, il avait recourt à Dieu, l’état métaphysique, celui de l’adolescence où on essaie d’expliquer le monde par le raisonnement et non la superstition, et l’état positif, celui de l’âge adulte où on utilise les mathématique et l’expérimentation pour découvrir les lois de la nature qui sont universelles. Cette étude a permis de libérer l’homme du déterminisme naturel, notamment quand une ethnie est entre l’état métaphysique et l’état positif.

Ainsi, grâce à la culture, l’homme se définit comme un être libre et responsable. Il choisit ce qu’il veut devenir et en responsable. Car en effet, la culture c’est l’expression de la liberté car être libre c’est ne pas être déterminé par la nature. Mais, si la culture libère l’homme du déterminisme naturel, ne le garderait-elle pas emprisonné en elle-même ? L’homme ne serait-il pas également pris dans le déterminisme culturel ?

Au sens ethnique, la culture est acquise par l’apprentissage, ce qui présuppose ainsi la socialisation et donc

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