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L'extension métaphysique De L'homme

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Par   •  29 Avril 2013  •  2 314 Mots (10 Pages)  •  970 Vues

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L’homme kantien se présente comme une extension métaphysique. Comment cela est-il possible ? La réponse à cette question chez Kant se présente comme la possibilité de passer à la métaphysique et par conséquent d’étendre le pouvoir de l’homme dans la connaissance des fins les plus essentielles. Cette connaissance se traduit, par exemple, en cette hypothèse : « la conscience originaire et nécessaire de l’identité de soi-même est donc en même temps une conscience d’une unité également nécessaire de la synthèse de tous les phénomènes d’après des concepts » .

La métaphysique offre désormais une nouvelle connaissance de l’homme. Ici l’hypothèse de Kant insiste sur la nécessité du pouvoir extensif de l’homme qu’offre la métaphysique. Par ce pouvoir extensif s’étend aussi le pouvoir de la loi de la causalité quand il s’agit des phénomènes naturels et de la loi de la liberté quand il s’agit de l’homme lui-même. En insistant sur l’extension de l’unité de la conscience à l’unité de l’expérience, Kant fait précéder les rapports possibles pour l’homme par les lois qui habitent l’homme. On voit ainsi que la loi de la liberté s’impose dans un État par l’argument de l’hypothèse de l’extension métaphysique de l’homme. Est-ce à dire que sans l’extension métaphysique de l’homme, s’évanouit pour l’homme la primauté de la loi dans un État, par exemple ?

Kant trouve qu’il y a une contradiction à voir les choses ainsi. Si nous suivons son hypothèse, nous pouvons soutenir que la contradiction réside dans le refus de la primauté de la loi. En effet, en dehors du pouvoir d’extension, il y a des lois de causalité, mais la nécessité même de ces lois qui fait de l’homme un sujet, est première pour fonder aussi la nécessité juridique de l’homme dans la possibilité de se considérer comme celui à partir duquel s’annonce toute fondation de la loi. Kant pense qu’il serait contradictoire de supposer que l’argument du refus de la contradiction soit nécessaire sans enlever à l’homme le pouvoir extensif de toute loi résidant en lui, vers les lois de la nature. Tout argument de soutenir quelque chose en partant de la raison de l’homme n’aurait pas sa raison d’être, pas plus qu’une réflexion de ce genre en dehors de toute contradiction. De plus on ne voit pas qu’en procédant ainsi, on réduit tout pouvoir de connaitre à l’espace ; ce que Kant refuse en introduisant dans l’extension, la place accordée au temps pour mettre fin à la contradiction.

L’introduction du temps « en même temps » est la solution kantienne du paradoxe du principe de contradiction. Ce paradoxe demeure insoluble tant que tout s’explique chez l’homme en s’appuyant sur seulement l’espace au lieu de passer aussi au temps, et par conséquent de l’homme naturel à l’homme métaphysique. Les modes du temps (le permanent, le successif et le simultané) qui constituent le cœur même du paradoxe, perdent cette force quand le temps est considéré chez Kant non plus seulement comme permanent et simultané, mais aussi comme successif. La succession étend l’espace au temps et fait aussi asseoir l’espace sur le temps. Cette assise donnée à l’espace par le biais du temps est aussi une assise donnée à l’homme comme étendu à la fois comme un sujet théorique et un sujet pratique. De là on peut soutenir que les rapports se limitant aux considérations spatio-temporelles ne trouvent pas eux-mêmes le pouvoir explicatif de l’extension de l’homme comme étant nécessairement limité du point de vue théorique. La limitation trouve son sens dans l’extension métaphysique de l’homme ; c’est-à-dire le dépassement du théorique par ce qui est pratique et la transformation de la causalité par la liberté dans la primauté de la loi.

La primauté de la loi justifiée par l’extension métaphysique de l’homme chez Kant, peut se lire chez Martin Heidegger en ces interrogations : « quel est le fondement ontologique de cette interprétation de la finitude des substances spirituelles ? Pourquoi la substance finie ne peut-elle pas appréhender le substantiel, c’est-à-dire l’être véritable d’une autre substance ? » Ces questions qui se donnent aussi comme des réponses, indiquent que chez Kant la métaphysique oriente le sujet vers lui-même en l’invitant par la même occasion à étendre le pouvoir de l’homme au-delà de l’expérience. Il faut comprendre par là le remplacement de la place accordée à l’expérience par l’exigence de l’extension. L’exigence de l’extension traduit aussi l’exigence d’étendre la métaphysique au-delà des pouvoirs de l’entendement. Ainsi la définition de l’entendement comme le pouvoir des règles ne suffit pas pour faire de l’homme le sujet premier de la loi ; il faut pouvoir justifier la nécessité même de la primauté. Une telle justification qui n’avait pas eu lieu avant Kant s’impose chez lui dans l’extension métaphysique de l’homme en séparant en lui les pouvoirs de la connaissance.

La séparation des pouvoirs de la connaissance justifie la limitation des pouvoirs extensifs de l’homme au-delà de toute expérience et par conséquent au-delà des lois de la causalité, mais elle pose en même temps la question d’une explication justifiant une telle limitation. Ainsi la contradiction demeure avec la métaphysique comme permettant de rendre compte du pouvoir extensif de l’homme, mais Kant pense que cette contradiction a sa raison d’être puisque sans la limitation il n’est même pas possible d’envisager pour l’homme la primauté du sujet. Mais comment la limitation fonde-t-elle la primauté du sujet ? Kant n’a-t-il pas inventé une démarche qui est en fait inutile et se justifiant du coup comme répondant aux besoins de l’homme bien qu’elle n’en possède pas le pouvoir ?

De telles questions préoccupèrent aussi Kant lui-même qui finit par comprendre qu’elles font partie des fins de la nature humaine. La limitation est propre à l’homme en vue de l’extension de la loi au-delà de toute explication empirique. Kant restera fidèle à l’argument de la limitation de l’entendement. Dans Le conflit des facultés, on peut encore lire ceci : « en ce qui concerne l’entendement, celui-ci est déjà pour soi limité par sa forme à ce monde terrestre ; car il consiste seulement en catégories, c’est-à-dire en types d’énonciations qui peuvent seulement se rapporter à des choses sensibles. » Dans cette limitation au monde terrestre, Kant donne un autre fondement au monde non terrestre qu’il appelle aussi le monde de la moralité. En fondant le monde de la moralité en dehors de l’entendement se dégage aussi la nécessité de fonder les lois non pas sur les faits de ce monde.

Il n’y

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