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Les Approches linguistiques et enjeux informatiques des expressions figees

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Par   •  16 Avril 2014  •  3 157 Mots (13 Pages)  •  1 354 Vues

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1. Introduction

Les expressions figées sont, longtemps restées mal étudiées et ce n’est que récemment que le LADL1 a entrepris une vaste étude de ce secteur du lexique.

Jusqu'à la fin des années soixante-dix, les expressions figées n'ont pas vraiment retenu l'attention en tant que telles. Considérées en général comme un aspect marginal de la langue par la linguistique traditionnelle, elles ont servi d'arguments dans les débats théoriques entre la grammaire générative et transformationnelle et ses critiques, et au sein de cette nébuleuse même, à divers stades de son évolution conceptuelle. Il en résulte un traitement très fragmentaire et anarchique dans les usuels, tant dictionnaires que grammaires.

2. Approches des expressions figées

2.1. Le figement dans le système linguistique :

Comme nous l’avons déjà constaté, le figement couvre toutes les dimensions de la langue : lexique, syntaxe, sémantique, pragmatique…

Le figement est incontestablement un fait lexical, c’est l’une des principales sources de la formation lexicale. Il a cette particularité de réutiliser les unités monolexicales pour former des unités polylexicales. Sauf que les pratiques lexicographiques courantes privilégiant les entrées monolexicales, ont marginalisées les séquences figées. Mais grâce aux pérspectives offertes par les dictionnaires éléctroniques qui n’ont pas cette contrainte de papier, il serait actuellement possible de donner di lexique de nouvelles descriptions montrant la part qui revient à la polylexicalité.

Le figement est aussi un fait syntaxique. Ces unités polylexicales font intervenir la syntaxe à au moins deux titres : une syntaxe qui régit la combinatoire interne (syntaxe figée), et une autre qui conditionne leur insertion dans la phrase, c’est-à- dire la combinatoire externe (syntaxe libre).

Ce phénomène linguistique est naturellement un lieu privilégié de la synthèse sémantique : c’est avec les séquences figées que des problématiques sémantiques fondamentales ont été revisitées telles que la conceptualisation, la globalité sémantique, la (non) compositionnalité, l’opacité sémantique…

Même de point de vue néologique, le figement occupe une position très importante dans le système linguistique, et ce au moins à trois titres : au niveau de la création lexicale, il met le syntagmatique au service du morphologique. Chaque syntagme est ainsi susceptible de donner lieu à une nouvelle unité lexicale.

Il serait égalment le pendant de la polysémie : si les unités monolexicales privilégient la polysémie, les unités polylexicales sont construites sur la base d’un dédoublement sémantique, un sens littéral de base et un sens global. En plus de ses deux aspects, il est le seul processus qui prend en charge la formation d’outils syntaxiques (toutes les locutions servant de connecteurs).

2.2. Les expressions figées et la grammaire générative et transformationnelle

L’analyse des expressions figées dans l'ombre de la grammaire générative et transformationnelle, ou dans la critique de cette école, n'a jamais constitué un domaine à part entière. La typologie des verbes figés en fonction du nombre de transformations observées dans une séquence a simplement pour but d'intégrer les idiomes dans une sémantique compositionnelle; elle ne repose pas sur une étude extensive et intensive de tels verbes. (Bresnan 82) entend seulement montrer que l'on peut rendre compte du comportement des verbes figés face à la passivation en faisant l'économie des transformations. (Ruwet 83) étudie les expressions verbales de la forme [V GN] (tirer le diable par la queue, faire feu...) pour contester sur ce point, et peut-être même de façon plus globale, les thèses de Chomsky. Malgré un nombre relativement important de verbes complexes examinés, Ruwet n'échappe pas à une vassalisation par la théorie des données empiriques. En effet, il donne une liste importante de propriétés, c'est-à-dire de constructions, à examiner pour cette structure [V GN] et il plaide ainsi indirectement pour une approche syntaxique du figement, libérée le plus possible de toute dimension sémantique.

2.3. Les mots composés dans les dictionnaires et les grammaire

Catach (linguiste et historienne de la langue, est une spécialiste de l'histoire de l'orthographe du français.), souligne aussi l'arbitraire dans les mots composés retenus par les usuels: « le mot composé est un syntagme. Un dictionnaire enregistre en principe les mots, non les syntagmes. Toute unité sémique qui ne sera pas en même temps graphique risque fort d'être arbitrairement rejetée aussi bien que retenue. »(…) « On ne trouvera nulle trace à l'ordre alphabétique de locutions et syntagmes aussi courants que" bon marché" adjectif, "collet monté" adjectif, "salle à manger", "arc de triomphe", ou "trait d'union" (qui, comme mot composé, n'a pas de trait d'union). Quels sont, à l'heure actuelle, les dictionnaires qui accordent à(chemin de fer, hôtel de ville, et pomme de terre) leur place à l'ordre alphabétique ? »1

Dans le même ouvrage Catach affirme que l’entrée en mémoire du potentiel lexical de la langue risque d'être extrêmement partielle (bon nombre de néologismes compositionnels n'étant pas reconnus comme tels).

<<<<<<<<<<<<La position manifestée par les grammaires traditionnelles est la stricte conséquence du peu d'intérêt théorique et empirique à l'égard du figement jusque récemment.

3. les expressions figées et le Traitement automatique des langues(TAL)

3.1. Les travaux de LADL

Maurice Grosse, ingénieur de formation qui s'était intéressé aux travaux de Noam Chomsky et M P. Schützenberger, au cours de ses deux séjours aux Etats-Unis, avait rencontré de nombreux linguistes et avait collaboré avec Z. Harris à l'Université de Pennsylvanie (1964) .En 1967, il est entré au Laboratoire de calcul Blaise-Pascal du CNRS, a publié Notions sur les grammaires formelles. En 1968, il a créé le Laboratoire d'Automatique Documentaire et Linguistique (LADL, laboratoire du CNRS) et publié Syntaxe du verbe (Larousse, 1968), premier tome de sa série Grammaire transformationnelle du français.

Le laboratoire de recherche a été installé, d’abord dans le

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