Le débuts du PalmPilot
Documents Gratuits : Le débuts du PalmPilot. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FAROUKBESE • 9 Mars 2015 • 4 046 Mots (17 Pages) • 1 209 Vues
Le bilan de l’année 2007 était préoccupant pour Palm, le célèbre fabricant d’ordinateurs de poche.
Si son chiffre d’affaires s’était maintenu à environ 1,5 milliard de dollars, son bénéfice s’était
effondré de 336 millions en 2006 à 56 millions en 2007. Sur le dernier trimestre, l’entreprise avait
même enregistré une perte de 9,6 millions de dollars. On pouvait craindre un retour à la situation
calamiteuse du début des années 2000, lorsque l’entreprise avait accumulé en trois ans plus de 850
millions de dollars de pertes.
Depuis 2004, Palm avait effectué un repositionnement stratégique majeur. Pionnier et leader
des ordinateurs de poche dans les années 1990, seul constructeur informatique – avec Apple – à
concevoir à la fois les machines et leur système d’exploitation (le Palm OS), l’entreprise
californienne était désormais essentiellement un fabricant de téléphones équipés de fonctions
avancées (des smartphones) qui utilisaient pour la plupart le système d’exploitation de son
concurrent historique, Microsoft. Les smartphones représentaient plus de 80 % du chiffre
d’affaires, qui se concentrait de plus en plus sur le marché américain. L’activité historique, les
ordinateurs de poche, était en déclin rapide.
Or, sur le marché des smartphones, Palm était largement distancé, à la fois par les fabricants de
téléphones – au premier rang desquels Nokia – et par les différentes marques de machines
utilisant elles aussi Windows Mobile (HP, HTC ou Asus). Par ailleurs, l’irruption de deux nouveaux
concurrents monopolisait l’attention des analystes : auprès de la clientèle des entreprises, les
terminaux BlackBerry du Canadien Research in Motion (RIM) faisaient désormais partie de la
panoplie obligée de tout manager, alors que sur le marché des particuliers le succès foudroyant de
l’iPhone d’Apple avait largement éclipsé le lancement du dernier modèle de Palm, le Centro. À
côté du très médiatique smartphone d’Apple, la gamme de Palm faisait désormais pâle figure.
De plus, Palm avait multiplié au cours de l’année 2007 les annonces inquiétantes : annulation de
la commercialisation de son ordinateur ultraportable Foleo avant même son lancement,
suppression d’emplois, fermeture de ses 34 magasins américains, accord à l’amiable pour
dédommager des milliers de clients mécontents de la fiabilité d’un de ses modèles et surtout
report « de 12 à 18 mois » de la nouvelle version de son système d’exploitation, dont la diffusion
devenait confidentielle par rapport à celle de ses concurrents (moins de 2 % des smartphones
vendus dans le monde en 2007 en étaient équipés).
Cas de l’épreuve : Palm en eaux toubles
Au total, alors que l’entreprise avait fêté en 2006 les 10 ans du produit qui l’avait rendue
célèbre, le PalmPilot, son avenir semblait rapidement s’assombrir et les options stratégiques qui
s’offraient à elle étaient de moins en moins nombreuses.
Les débuts du PalmPilot
Jeff Hawkins, le fondateur de Palm Computing, pouvait s’enorgueillir de descendre d’une lignée
d’innovateurs. En 1974, alors adolescent, son naufrage contre un pont de l’Hudson River avec un
navire sur coussin d’air inventé par son père avait interrompu une ligne ferroviaire pour une
journée entière. Ingénieur électricien, il avait travaillé chez Intel, puis chez GriD, une filiale de
Tandy qui concevait un des tout premiers ordinateurs portables. De 1986 à 1988, il s’engagea dans
un doctorat à l’université de Berkeley, qu’il ne termina pas. Ses recherches lui permirent
cependant de mettre au point un logiciel de reconnaissance d’écriture qu’il breveta et baptisa «
PalmPrint ». Il retourna alors chez GriD où il développa un ordinateur portable équipé d’un stylet
et capable de reconnaître l’écriture manuelle. Destiné à une clientèle de niche (les opérateurs de
derricks pétroliers notamment), le produit fut bien accueilli, mais sa diffusion resta confidentielle.
Jeff Hawkins voulait aller plus loin. Il fonda l’entreprise Palm Computing en janvier 1992, avec
une idée mais sans produit ni stratégie. Six mois plus tard, il fut rejoint par Donna Dubinsky, une
diplômée du MBA de l’université de Harvard qui avait fait toute sa carrière en tant que cadre
dirigeante au sein d’Apple. En octobre 1993, Palm Computing introduisit le Zoomer, un assistant
personnel avec un très petit clavier et un système de reconnaissance d’écriture fondé sur
PalmPrint. Apple avait lancé deux mois plus tôt son Newton, sur le même principe que le Zoomer.
John Sculley, alors P-DG d’Apple, avait inventé à cette occasion l’acronyme PDA, pour personal
digital assistant (assistant numérique personnel), qui devint le terme générique pour décrire les
produits de cette industrie naissante. Mais ni le Zoomer ni le Newton ne soulevèrent
l’enthousiasme du marché : encombrants, offrant
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