PFE Cyberblanchiment au Maroc
Mémoire : PFE Cyberblanchiment au Maroc. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fayrouz elbouziani • 22 Mai 2019 • Mémoire • 4 657 Mots (19 Pages) • 1 023 Vues
Introduction :
Le blanchiment d'argent est une opération relevant de la criminalité financière, c’est une procédure qui consiste à cacher l’origine de l'argent ou des biens provenant d'activités criminelles et les réintroduire dans des activités légales et qui permet à son auteur de bénéficier de ces biens en toute légalité, les développer ou financer d’autres activités criminelles.
Les effets destructeurs du blanchiment de capitaux vont bien au-delà d'opérations financières visiblement inoffensives. Les produits des diverses activités criminelles ont le pouvoir de corrompre et, finalement, de déstabiliser des communautés, voire des économies nationales dans leur ensemble.
En effet, les conséquences du blanchiment d'argent sont dommageables tant économiquement que socialement. Sur le plan économique, elles sont une menace directe pour les institutions financières et pourraient représenter une grave menace pour l'ensemble de la finance mondiale. Sur le plan social, il permet aux organisations criminelles de renforcer leur pouvoir économique en s’infiltrant dans l'économie légitime. Lorsque les blanchisseurs investissent dans l'économie légitime, il est évident qu'ils essaieront de dominer ce marché et de porter leurs profits au maximum. Les perdants ne sont autres que le monde des affaires légales et les consommateurs.
Historiquement le principe de blanchiment d'argent a vu le jour lors des années 20 aux Etats-Unis, durant l'époque de la Prohibition. La première technique utilisée fut de tirer avantage des laveries automatiques, commerce où les paiements se font par nature en monnaie fiduciaire, afin de combiner l'argent « sale », issue de la vente illégale d'alcool, avec de l'argent « propre », provenant des revenus réguliers de l'activité de blanchisserie.
Le phénomène du blanchiment d’argent s’est développé dans les années soixante-dix, avec l’accroissement des ressources procurées par les trafics de drogue aux grandes organisations criminelles. De manière générale la criminalité économique est apparue d'abord pour contourner les législations fiscales, et puis avec le temps et surtout par l'avancée des techniques modernes, elle est devenue un domaine où le crime organisé est source de gains énormes.
Le blanchiment d’argent fait partie de cette criminalité économique qui est en perpétuelle évolution, il donne lieu à de multiples opérations chacune plus élaborée que l’autre. Il a petit à petit renoncé aux structures anciennes et nationales pour utiliser des organisations flexibles, tournées vers l'international.
En effet, les méthodes utilisées sont non seulement très sophistiquées mais en plus l’utilisation d’opportunités permettant de supprimer les frontières et d’agir partout dans le monde, inquiète la communauté internationale sur le plan économique et sécuritaire.
Aussi, d’autres facteurs facilitent et aggravent le blanchiment d’argent classique, il s’agit des nouvelles technologies puisque, aujourd’hui, on peut dire que le blanchiment d’argent est dépendant du cyber espace car ce dernier lui offre de nouvelles opportunités et une rapidité sans précédent, on parle donc du cyber blanchiment.
Encore plus dommageable que les techniques de blanchiment classiques, le cyber blanchiment fait appel aux virements électroniques, aux services financiers offerts via l’Internet et à la monnaie électronique. Ces nouvelles méthodes ont en commun le fait d’être caractérisées par l’anonymat de ses utilisateurs, la rapidité, la mobilité et le volume des opérations effectuées. Ainsi, le criminel bénéficie de plus de discrétion pour blanchir ses fonds illicites.
La gravité du phénomène est très élevée et ce, partout dans le monde car, de manière générale « la cybercriminalité est la troisième grande menace pour les grandes puissances, après les armes chimiques, bactériologiques et nucléaires »[1]. Ceci implique et comprend automatiquement l’usage du cyber espace pour des opérations de blanchiment d’argent.
Toutefois, il convient de préciser que les grandes puissances sont plus touchées par ce type de criminalité en raison justement de leurs avancements technologiques très élevés, ce qui représente l’envers du décor et la face cachée du développement du cyber espace.
En effet, plus le pays est développé, plus il est soumis aux risques de la cybercriminalité en général et du cyber-blanchiment en particulier.
La cybercriminalité est le résultat de la révolution numérique, elle se développe de manière exponentielle et vise l’ensemble des infrastructures économiques et sociales.[2]
Les progrès spectaculaires en matière de technologie et de finance ont eu comme effet secondaire d’amplifier le risque potentiel de blanchiment d’argent. En effet, le blanchiment d’argent connaît de nouveaux progrès depuis l’arrivée d’internet. Depuis les années 2000, le secteur des nouvelles technologies de l’information et de la communication a été identifié comme un secteur à fort risque de blanchiment d’argent. Grâce à la rapidité et à la flexibilité d’exécution des transactions financières offertes par Internet, la cyber-criminalité a su effectivement détourner le fonctionnement des systèmes informatiques pour l’utiliser comme vecteur dans l’exécution d’une activité illégale.
Plusieurs pays développés comme les Etats Unis, l’Allemagne, la France, le Canada... Sont vulnérables aux attaques du cyberespace, mais ces pays riches ne sont pas les seuls pays ciblés par les cybercriminels, de nombreux pays moins riches sont également attaquable, puisque les fournisseurs et les gouvernements ont généralement moins de ressources pour protéger les systèmes informatiques.
Prenons l’exemple du Maroc, l’un des pays africains les plus développés avec de fortes relations étrangères notamment avec l’Europe. Il est engagé malgré lui dans une cyber guerre, comme la plupart des pays qui ont choisi la voie de l’ouverture économique et de la transformation vers une société de l’information et de la communication. Menacé par le phénomène de la cybercriminalité, il a mis en place une stratégie nationale de cybersécurité et de sécurité des systèmes d’information favorisant la transformation vers l’économie numérique et vers la société de l’Information et de la communication, afin de promouvoir ce choix stratégique, plusieurs projets ont été réalisés sur le plan organisationnel et réglementaire en matière du monde numérique, ce qui a été traduit par la mise en place de nouvelles structures adéquates à savoir la mise en place de la direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) et également le centre marocain d’alerte et de gestion des incidents informatiques (MA-CERT) relevant de la direction de la défense nationale, des laboratoires régionaux d’analyse de traces numériques et anti-cybercriminalité, relevant de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), et en terme de protection des données personnelles, dans le cadre du plan stratégique Maroc Numérique, la mise en place de la commission nationale de contrôle de la protection des données personnelles (CNDP), sans oublier le rôle de l’agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) qui est une autorité en étroite relation avec les opérateurs des télécommunications et les fournisseurs d’accès à Internet.
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