Théorie des organisations - Office Space

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Fiche de relecture : Etude du film Office Space

Introduction

Le film Office Space (35h c’est déjà trop en français) est une comédie américaine de 1999 écrite et réalisée par Mike Judge qui fait la satire de la vie quotidienne d’employés du bureau. Il raconte la vie morose de Peter, un ingénieur en logiciels. Peter travaille pour Initech, une société de logiciels typique de la fin des années 1990. Peter est exaspéré par tous les aspects de son métier : de ses collègues à ses patrons en passant par le long trajet qu’il doit effectuer tous les jours pour s’y rendre. Il a huit patrons, mais le principal est le Vice-président d’Initech Lumbergh. Lumbergh supervise plusieurs employés dans le film à savoir les amis de Peter, Michael et Samir, ainsi que Tom, un repésentant du service clientèle et Milton dont on ne connaît pas le rôle exact.

Dans le film Peter oublie d’inclure une page au rapport TPS (Testing Procedure Specification) ce qui lui vaut une matinée entière durant laquelle tous ses supérieurs passent le voir ou lui téléphonent pour lui signaler son erreur. Lumbergh va ensuite annoncer l’arrivée de deux nouveaux membres au sein de l’équipe d’Initech qui sont en fait des consultants chargés d’interviewer les employés et d’en licensier plusieurs.

Fatigué de devoir travailler les week-ends, Peter ignore tout simplement les appels de Lumbergh qui lui a demandé de venir au bureau samedi et dimanche. Le lundi, Peter va même jusqu’à décider de ne plus se rendre au travail. Alors qu’il passe une dernière fois à son bureau pour récupérer son carnet d’adresses, il est informé qu’il a rendez-vous avec les consultants. Il en profite pour leur faire part de tous les problèmes auxquels il est confronté.

Les consultants vont ensuite rencontrer Lumbergh pour discuter des futurs licenciements. Ils abordent aussi le cas de Milton qui a été viré il y a plusieurs années mais qui continué à être payé en raison d’une erreur comptable. Concernant Milton, les consultants décident de mettre fin au versement de son salaire au lieu de l’en informer directement. Ils décident aussi de faire de Peter un des dirigeants de la société avec une promotion accompagnée d’une augmentation de salaire.

C’est là le tournant du film. Peter, Michael et Samir décident de pirater le système d’Initech pour détourner l’argent de la société sur plusieurs années pour leur compte. Ce plan va tomber à l’eau quand Milton met le feu aux bureaux d’Initech.

Dans cette fiche de relecture je vais analyser les différents manquements et dysfonctionnements de l’organisation de la société Initech, surtout à travers le personnage de Lumbergh. Nous verrons que les principaux problèmes résident dans la structure formelle de l’entreprise, dans les mauvaises relations management-salariés et dans les manquements en communication.

1. Les insuffisances de la structure formelle 

Plusieurs problèmes reflètent le mauvais management de la société Initech. Tout d’abord on peut les voir apparaître au niveau de l’organisation formelle de la société. Des problèmes structurels entraînent une confusion concernant à qui les employés doivent rendre leurs comptes. La hiérachie d’Initech n’est pas clairement établie, tout du moins pas pour les salariés. Peter et ses collègues sont sous la responsabilité de plusieurs supérieurs ce qui entraîne des problèmes de communication et de motivation. A cause des interactions guindées qu’ils ont avec leurs supérieurs, les employés ont tendance à ne pas développer de relations personnelles avec eux. Ce manque de rapport et de confiance entre le management et les salariés exacerbe l’ambiance de démotivation qui règne au sein de l’organisation.

Chez Initech, le pouvoir formel est très centralisé avec Lumbergh à sa tête. Lumbergh incarne parfaitement le dirigeant cupide et autoritaire qui abuse de son pouvoir : il a sa place de parking réservée devant l’entrée du building, il force les employés à venir travailler les weekends et a une attitude très condescendante vis-à-vis des salariés.

Ces insuffisances dans la structure formelle se ressentent quand les supérieurs de Peter lui indiquent un à un qu’il a fait une erreur dans son rapport TPS en oubliant une page. La communication, tout comme l’autorité, est « top-down » (c’est-à-dire des dirigeants aux salariés), et toute forme d’incompréhension est perçue comme une faute du salarié. C’est de ce climat que les employés d’Initech ne se sentent pas valorisés, pas estimés à leur juste valeur. Ils sont perçus comme des rouages interchangeables d’une machine. Les individus n’ont pas d’importance chez Initech comme le montre la banderole à l’entrée des bureaux sur laquelle on lit « Is this good for the company ? » (« Est-ce que c’est bien pour la société ? »), qui est la question que doivent se poser les employés avant de  prendre une décision. Initech n’accorde d’importance qu’au rendement. Cela se traduit également par le fait que la direction fait appel à deux consultants qui vont licencier plusieurs employés qui seront remplacés par des débutants singapouriens.

1. Une culture organisationnelle déplorable

Cela nous amène à un autre problème : la culture organisationnelle déplorable de la société Initech qui pourrit les relations entre le management et les employés. Tous les weekends il est demandé aux employés de venir travailler samedi et parfois même le dimanche. Cela nuit fortement à la satisfaction générale des employés au travail et reproduit une culture de rancœur. La société ne montre aucun signe d’intérêt pour ses salariés.

Initech ne fournit pas à ses employés les motivations nécessaires au bonheur et à la satisfaction dans tous les espaces de travail. Ces motivations concernent à la fois le travail : la reconnaissance, la réussite, la responsabilité, la progression hiérarchique, travail intéressant … et les conditions réelles de celui-ci : conditions de travail, salaire, bénéfices, politique d’entreprise…  

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