Qu'est-ce que la sociologie ?

 Qu'est-ce que la sociologie ?

1. L'objet de la sociologie

Elle étudie l'homme dans son milieu social, dans son environnement. Elle tente de comprendre les intéractions entre les individus avec la société, qui prennent des formes riches et complexes, existantes dans tous les milieux sociaux.

Elle a un domaine étendu. Un individu appartient à divers milieux sociaux : jeune, étudiant, campagnard, homme, filière ES, ... Les groupes sociaux sont constitués de relations sociales propres. L'objet de la sociologie est infini, car les relations sociales se recréent sans cesse. Par exemple, le groupe ouvrier : quels sont ses caractéristiques, ses pratiques, ses goûts culturels, son habitat, ses moyens financiers ?

Cet environnement social détermine en partie le comportement des individus : le mode de pensée, les manières, les rapports au politique, ... Nous sommes le produit de ce travail social, on parle de « fabrique des individus ». L'individu est soumis à un certain nombre de valeurs, de normes, de règles.

L’université influence différemment qu'une entreprise. La famille socialise, ainsi que l'école ou les connaissances.  Il y a des effets sur la réussite scolaire à travers la pédagogie du professeur; par exemple des enseignants moins exigeants produisent moins de réussite scolaire.

Deux individus qui se regardent sont au premier niveau d'une relation sociale, par le fait d'entrer en contact, de créer un échange ou un non-échange. On est tous porteurs de codes sociaux.

Des réalités sociales conditionnent notre vie, ainsi que de multiples institutions : la famille, la crèche, les examens, le médecin, ... Elles règlent nos vies, socialisent les individus, demandent de suivre des règles, des codes, un certain langage, ... Ces institutions sont des lieux où l'individu doit acquérir un comportement qui n'est pas individuel. Les institutions transforment les individus. Les sociologues cherchent à décrire comment sont organisées ces institutions, et comment elles influencent. Le « comment » est une question sociologique et non le « pourquoi ».

E. DURKHEIM (1858-1914) affirme que la sociologie s'intéresse aux faits sociaux. Les sociologues affirment le caractère expérimental de leur science. Le sociologue doit expérimenter, tester ses hypothèses. Les résultats de la sociologie ne sont jamais définitifs, ils correspondent à une période donnée. La société évolue en permanence. Le sociologue publie ses productions, pouvant être contradictoires entre elles.

Le « terrain » correspond aux entretiens réalisés sur un groupe précis ou non, avec des questions identiques. Ce peut être aussi l'observation des relations, des faits avec une analyse. Utilisation de la photographie, de la vidéo.

Durkheim ne faisait pas d'entretien, à son époque pas d'utilisation de la photo ou de la vidéo. Le premier matériau utilisé par les sociologues est l'appareil statistique. Durkheim s'intéresse particulièrement aux suicides, en s'appuyant sur des statistiques, en faisant des comparaisons, des distinctions entre tranches d'âge, entre sexe, entre pays, ...

L'utilisation de la statistique permet de montrer ce qu'est un fait social : il est extérieur aux consciences individuelles; il exerce une contrainte sur les consciences; il est coercitif. Les caractéristiques du fait social proviennent de l'autorité morale exercée sur les individus par la société.

Les hommes se suicident plus que les femmes – en raison de liens sociaux assez faibles; les protestants se suicident plus que les catholiques – en raison d'une plus forte individualisation de sa pratique. Par ailleurs, on ne se suicide pas de la même façon suivant notre âge.

Le sociologue doit être objectif, il doit analyser avec neutralité. Il doit analyser les faits sociaux comme des choses, avec distance, avec neutralité.

Durkheim utilise certaines règles :

• utilisation de la statistique, permettant de comprendre les faits sociaux de manière globale, des faits qui se répètent. On sort du cas particulier;
• constitution de types sociaux, de groupes formés suivant certaines caractéristiques : âge, revenus, CSP, ...;
• administration de la preuve par la méthode comparative, pour déterminer les causes d'un phénomène social, pour relever le commun et le dissemblable.

1. Le regard de la sociologie

Pierre BOURDIEU   né en 1930 et mort en 2002 dit que le regard de la sociologie est dérangeant. Dans son entretien réalisé par le journaliste Pierre Thuiller il répondit à cette question «  la sociologie fait elle peur ? » « Oui parce qu’elle dévoile des choses cachées et parfois refoulées ». C'est une science critique, dévoilant les choses et les faits occultés volontairement ou non.

Par exemple, la réussite scolaire des élèves liée à l'établissement, au professeur, à l'appartenance sociale – différences de capital. La recherche scientifique est basée sur une lutte entre scientifiques.

Le regard de la sociologie n'est pas unifié, il existe de nombreuses divergences entre sociologues. Les concepts ne sont pas unifiés. Les constats accordent mais les raisons divergent. Ce regard évolue en fonction des contextes historiques, le point de vue se transforme. Les sociologues élaborent leurs théories dans des contextes historiques déterminés. C'est un regard inachevé; les résultats produits par les sociologues sont partiels, modestes. Nécessité d'autres recherches.

Pierre Bourdieu parle de facteurs primordiaux pour pouvoir effectuer un travail sérieux en sociologie. Le premier facteur dont il parle est l’intérêt que l’on éprouve à savoir et à faire savoir la vérité. Le deuxième facteur que les sociologues doivent impérativement utiliser est la capacité de production ou la façon d’aborder de construire et le vérifier son travail selon des procédés rigoureusement scientifiques.

D’après l’auteur le sociologue se doit de dire des vérités sociales non pas parce que lui a intérêt à les dire mais parce que le monde social aurait intérêt à les connaitre. Il se doit également de respecter scrupuleusement et de la façon la plus scientifique qu’il soit ces procédés dans le but d’être pris au sérieux et de ne pas faire l’objet de critiques par la suite. Pour Bourdieu les sociologues n’ont pas le choix ils risquent sans cesse d’être soupçonnés de partie pris idéologique ou de prise de parti politique.  

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