Les enfants de Sanchez, Oscar.C.Lewis

Jade-Ihintza Droneau L1 SSEP G3

2018

Exposé de sociologie -

Oscar C. Lewis

Les enfants de Sanchez: autobiographie d’une famille mexicaine, 1961

Introduction et biographie

Oscar C. Lewis est un anthropologue américain du XXème siècle, et officieusement aussi un romancier et un sociologue. Né le 25 décembre 1914 à New York, et mort aux suites d’une crise cardiaque le 16 décembre 1970. Il fera ses classes auprès de la sociologue Ruth Benedict à l’université de Columbia. Peut de temps après son l’obtention de son diplôme, il s’envole pour l’Amérique latine et forge ses premières expériences terrains.

Durant sa carrière, il étudiera les classes laissées pour compte au Mexique rural et citadin, à Puerto Rico, en Espagne franquiste ou encore même à Delhi au nord de l’Inde. Il sera reconnu pour sa manière de travailler inédite jusqu’ici, au croisement de l’anthropologie, la sociologie, et du roman. Ses oeuvres connaitront un succès grace au côté didactique présent, mais aussi grace à sa plume.

En plein essor de la sociologie comme discipline scientifique, ses méthodes mêleront une observation du milieu qu’il étudie qui lui est étranger, mais aussi un rapprochement avec ses familles d’étude. Avec l’approbation de ses sujets d’étude, ils les enregistrent au magnétophone décrire leurs conditions de vie et raconter leurs histoires les plus personnelles. Dans le cas de la famille Sanchez qu’il étudiera sur deux romans et pendant plusieurs années, des relations non plus collégiales s’installeront entre eux, mais des relations amicales et de confiance, pour avoir été au coeur de leurs vies personnelles pendant autant de temps.

Il écrira « Vie dans un village mexicain: Tepoztlan réétudié » en 1951 (précédemment étudié en 1926 par R.Redfield), « Vie dans un village du nord de l’Inde: études dans un village de Delhi » en 1958, « 5 familles mexicaines: une étude de la culture de la pauvreté » en 1959, « Les enfants de Sanchez: autobiographie d’une famille mexicaine » en 1961, « Pedro Martinez: un paysan mexicain et sa famille en 1964 » et enfin « La vida: une famille portoricaine dans la culture de la pauvreté » en 1966.

ll poursuit sa carrière en tant que professeur d’anthropologie à l’université d’Illinois et sera marié à l’ethnologue Ruth Maslow.

Dans l’ensemble de sa carrière et de ses recherches, un concept majeur va se dégager: la culture de la pauvreté. Cette idée va être très controversée bien qu’appréhendée sous un angle plus neutre de nos jours, et va aussi faire objet de récupérations politiques.

Pour comprendre la pensée de Lewis, il faut d’abord introduire sa théorie de la culture de la pauvreté, pour ensuite aborder son ouvrage « les enfants de Sanchez » et ses méthodes d’opération.

I - Le concept majeur de Lewis: la culture de la pauvreté

Oscar Lewis, à force de travaux, d’observations dans différentes zones mondiales sans réelles convergences culturelles notoires (Inde et Espagne), en est venu à une conclusion concernant toutes zones qu’il a étudié: une culture sous jacente de la pauvreté existe.

Le sens de culture ici n’est pas à la revendication, mais correspond à un « ensemble de normes, de croyances et de pratiques qui distingue un groupe d'un autre. » (france culture). Dans les quartiers pauvres, les bidonvilles, les ghettos, et autres vecindades mexicaines défavorisées, peut importe où soient-elles, une culture commune de la pauvreté reste stable.

Alors quelle est la définition de la culture de la pauvreté selon Lewis? Il défini le concept de culture de la pauvreté comme un ensemble de normes et d’attitudes ayant pour effet d’enfermer les personnes dans ce qui, à l’origine formé en réaction à des circonstances extérieures défavorables, perpétue, en se transmettant de génération en génération, l’état de pauvreté, quelle que soit l’évolution des circonstances. Devant vivre au jour le jour, les pauvres se replient sur le présent ; n’ayant que peu d’opportunités de promotion sociale, les pauvres abaissent leurs aspirations ; les hommes ne pouvant nourrir leurs foyers, ceux-ci sont tenus par les femmes, etc. Par la suite, les enfants s’appropriant ces modes de vie et attitudes, l’adaptation aux circonstances extérieures se transformerait en un mode de vie pérenne qui interdirait aux descendants de profiter d’une éventuelle transformation des circonstances extérieures. Les enfants dès l’âge de 6-7 ans, intérioriseraient déjà ces codes, créant déjà un carcan et une certaine détresse les isolant du reste de la société. Selon les thèses de Lewis, cette sous-culture serait propice à l’errance, aux violences conjugales et à l’alcoolisme.

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