Fiche de lecture - Séparée de F de Singly
Fiche de lecture : Fiche de lecture - Séparée de F de Singly. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Karine Maurer • 15 Février 2018 • Fiche de lecture • 2 578 Mots (11 Pages) • 942 Vues
FICHE DE LECTURE
Séparée, Vivre l’expérience de la rupture, François De Singly
Armand Colin, « Individu et société », Paris, 2011, 240 pages.
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Le 29 juin 2017
Sommaire :
Introduction------------------------------------------------------------------------------------------page 1
Développement :
Première partie : La séparation vécue comme le reflet de la vie conjugale
- Les facteurs déclencheurs de l’augmentation flagrante de la rupture------------pages 1-2
- La typologie des formes de vie conjugale-----------------------------------------------page 3
Deuxième partie : Les différents modèles de rupture et la déconjugalisation
- Les trois types de séparation-------------------------------------------------pages 3-4
- Le processus de déconjugalisation----------------------------------------------page 5
Conclusion----------------------------------------------------------------------------------------pages 5-6
- Introduction :
Sociologue et professeur à la faculté des sciences humaines et sociales de l’Université Paris Descartes, François de Singly se saisie d’un phénomène marquant, depuis ces dernières décennies : la séparation. C’est une chose à laquelle de plus en plus de personnes font face, avec plus ou moins de difficultés, et qui demande du temps pour l’accepter et s’en remettre. En effet, Singly évoque, dans son ouvrage, un accroissement du nombre de séparations et de ruptures conjugales dans les sociétés modernes occidentales. Les probabilités de divorcer ont doublé en 30 ans sans prendre en compte le concubinage. Ce fait concerne alors d’autant plus les femmes : les trois quarts des séparations et des divorces sont demandés par celles-ci. Cette réalité amène à se demander pourquoi les femmes en sont-elles les principales initiatrices ? Quelles sont leurs réelles attentes vis-à-vis des hommes ?
Singly va avoir pour fil conducteur le fait que la femme veut être reconnue par son mari en tant que « femme nue » symbolisant dans cet ouvrage l’identité personnelle, l’authenticité de soi. Elle veut être et rester elle-même et non seulement « la femme de » ou « l’épouse de ». Ce constat s’est révélé à partir des années 60, où les femmes deviennent plus individualistes et non plus assignées au rôle « prendre soin de ».
Depuis la loi de 1975, sur le rétablissement du divorce par consentement mutuel, associée au travail salarié des femmes, le mouvement historique de l’émancipation de celles-ci en découlerait.
Dans une première partie, sera évoqué la séparation vécue comme le reflet de la vie conjugale, en particulier les facteurs déclencheurs de l’augmentation flagrante de la rupture, et la typologie des formes de vie conjugale. Dans une seconde partie, sera évoqué les différents modèles de rupture et la déconjugalisation.
- La séparation vécue comme le reflet de la vie conjugale :
- Les facteurs déclencheurs de ce fait de société :
Selon Singly, la séparation est « un des temps, éventuels, du processus continu d’individualisation que la femme ou l’homme met en œuvre pour parvenir à soi-même ». La relation conjugale est définit comme « espace central d’une socialisation secondaire ». L’émancipation est « l’action de s’affranchir d’un lien, d’une entrave, d’un état de dépendance, d’une domination, d’un préjugé » tirée du dictionnaire Larousse. En ce sens, les femmes veulent dépêtrer la dimension identitaire d’épouse et de mère. Ainsi, l’auteur pose comme problématique suivante : en quoi la séparation devient-elle un des supports possibles à l’émancipation des femmes et donc quels en sont ses facteurs déclencheurs ?
L’idée de cette recherche lui est venue à la lecture des écrits de Peter Berger et Hans Kellner, plus particulièrement « le mariage et la construction sociale de la réalité », mais également en lisant un compte rendu de Vincent Cadarec du livre de Vaughan, « Uncoupling » dans « La lettre du CERSOF ». Il se base également sur des romans, des films, des recueils de récits permettant d’illustrer ce qu’il démontre. De plus, il s’est étayé sur des entretiens ciblant une petite centaine de femmes hétérosexuelles, de tous âges et tous milieux sociaux, mais qui ont pour commun d’être séparées depuis peu (entre 6 mois et un an). Ceux-ci sont réalisés par des étudiants de son université dans le cadre de leur enquête qualitative.
L’auteur émet comme hypothèse : les femmes sont plus souvent déçues de leur vie conjugale par le trop faible engagement de leur compagnon ou mari dans la vie commune, et de la trop faible attention vis-à-vis d’elles-mêmes. Trois facteurs déclencheurs expliquent cela. Tout d’abord, dans « La Famille incertaine », Louis Roussel caractérise la période contemporaine par l’inflation des attentes vis-à-vis de la vie privée. Chacun souhaiterait que son compagnon joue les rôles les plus « traditionnels » tout en restant soi-même. Mais, les femmes sont plus amatrices du cumul des attentes que les hommes. La stabilité, la jouissance de l’offre sexuelle avec une ou plusieurs partenaires, ainsi que l’investissement dans leur travail professionnel sont ce que les hommes désirent. De plus, le refus d’une installation de la routine et le charme de l’innovation est une autre explication. Les femmes ne tolèrent plus d’être un « objet » pour leur conjoint, se comportant, selon elles, de manière irresponsable et égoïste dans la communauté familiale. Plus autonomes, à travers leur activité professionnelle, les femmes veulent être reconnues à titre personnel. Un troisième facteur explique la montée de la séparation : la défense permanente de soi. Les couples prennent consciences qu’ils sont entrain d’interpréter un rôle pour plaire à l’autre. Or, l’auteur énonce que pour durer, la vie conjugale doit être compatible avec la réalisation de soi et exige un renouvellement de reconnaissance mutuelle. La réciprocité de l’apport relationnel au sein de la vie conjugale est une exigence pour elles, favorable à la construction de leur identité personnelle.
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