Fiche De Lecture: la Sociologie De L'éducation de Marlaine Cacouault-Bitaud
Commentaires Composés : Fiche De Lecture: la Sociologie De L'éducation de Marlaine Cacouault-Bitaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar jadinote • 10 Novembre 2014 • 2 890 Mots (12 Pages) • 1 717 Vues
La sociologie de l’éducation
L’ouvrage Sociologie de l’éducation publié par Marlaine Cacouault-Bitaud et Françoise Oeuvrard retrace les principales questions que se posent les sociologues sur l’éducation. Il permet de comprendre les changements faits dans le système éducatif et les besoins de renouvellement et de continuité dans ce domaine.
I. Les transformations du système scolaire et des thèmes de recherche
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, le système éducatif a connu de profonds changements par la hausse rapide des effectifs du secondaire. Selon l’Institut national d’étude démographique (INED), 1 enfant sur deux ne parvient pas en classe de 6ème et ceux qui y parviennent sont destinés à des carrières très différenciés au début des années 1960. En 1960 l’idée d’un collège unique est enfin mise en place. Le collège unique est un tronc commun rassemblant les enfants de 11 à 15 ans. Cette tendance se conduit aussi au lycée à l’aide de politiques mises en place par le gouvernement. La proportion de bacheliers dans une génération atteint 63% en 2008. Cette généralisation de l’accès au secondaire a été engendrée par l’unification des établissements mais aussi par une diversification des filières.
L’augmentation et l’allongement de l’enseignement a remis en cause les pratiques pédagogiques utilisées. Pour remédier à ce système centralisé, on a mis en place un ensemble de dispositifs laissant une marge de manœuvre aux établissements. Auparavant le libre choix de l’établissement n’existait pas, la règle était de lier l’affectation au lieu de résidence. Depuis 2007, « la carte scolaire » est de plus en plus assouplie. Les établissements devant l’obligation de résultat vont envoyer les élèves susceptibles de faire baisser leur performance dans d’autres écoles et essayer de garder et d’attirer les meilleurs élèves.
Avec les transformations récentes du système éducatif, les problèmes sociaux ont évolué. Beaucoup de sociologues vont s’intéresser à l’école comme une institution qui construit des inégalités sociales. Les sociologues vont établir un lien entre formation, accès aux emplois et positions sociales. En 1960-1970, on voit apparaître la notion « d’échec scolaire » dans les débats de l’éducation. Aujourd’hui dans un système ouvert, ce qui était vécu comme un destin social et devenu un échec personnel.
Après 1970, de nouveaux courants apparaissent et s’intéressent à ce qui semble échapper aux déterminismes sociaux globaux. Ces travaux décrivent la relation entre école et la société globale. A côté de cela, d’autres travaux se développent en 1980 où le nouveau domaine de recherche n’est plus la structure mais les interactions entre acteurs dans les établissements scolaires et les classes ainsi que sur le fonctionnement local de l’école.
Après la forte croissance des effectifs scolaires, le système éducatif a entraîné les chercheurs à travailler sur des données quantitatives. Ce sont des démographes de l’INED qui réalisent ses premières enquêtes. Pendant les années 1960-1970 ce sont les administrations elles-mêmes qui collectent les données tant quantitatives que qualitatives. Par la suite, est créé le centre d’études et de recherches sur les qualifications (CEREQ) pour observer les liens entre la formation et l’insertion professionnelle. Les sociologues quant à eux, utilisent surtout des outils relevant de l’ethnographie, de techniques d’observation, de monographies ainsi que d’étude de cas. Enfin, en 1962 l’INED propose une enquête longitudinale devenant la source d’information la plus importante en termes de trajectoires scolaires. Autre que les évolutions des méthodes de recherche, il y a aussi un changement dans la composition des équipes de recherche dès 1980. En effet, ce ne sont plus seulement des sociologues qui participent aux recherches mais aussi des psychosociologues, des pédagogues et des enseignants.
II. La différenciation des trajectoires scolaires
L’école maternelle n’est pas obligatoire mais c’est un facteur favorable à la réussite des apprentissages parce qu’elle permet l’adaptation et la familiarisation des exigences scolaires. La forte croissance des effectifs de l’enseignement préscolaire est liée à l’augmentation de l’activité des Femmes. L’école primaire était la seule à être obligatoire à tous les enfants donc les inégalités qui en ressortent ne sont pas dû à des inégalités d’accès mais à des différences de rythmes d’acquisition. Parmi les élèves entrés en classe préparatoire en 1997, 1 enfant d’ouvrier qualifié sur 4 redouble avant d’atteindre le CE2 contre 2% des enfants d’enseignants. Le retard scolaire est déterminant dans les orientations. Les élèves et leurs parents ont la possibilité de choisir des langues vivantes dès l’entrée en sixième. Ils ont aussi le choix entre un enseignement général ou technologique, littéraire ou scientifique, des études longues ou courtes dans un établissement privé ou public.
Plus d’un quart des élèves choisissent de s’orienter vers des formations professionnelles de courte durée dès la sortie du collège. L’enseignement technique est perçu comme un mode de scolarisation mineur. De plus, les détenteurs de CAP et BEP sont en concurrence défavorable avec ceux qui détiennent des bacs professionnels. Le nombre d’élèves est limité dans les différentes formations ce qui signifie qu’il existe une sélection s’opérant à l’entrée de la formation en fonction du niveau scolaire de l’élève. Depuis 1990, l’accès au lycée général est plus souple, cependant l’orientation vers l’enseignement professionnel concerne encore la moitié des enfants d’ouvriers après le collège.
Au niveau du baccalauréat général, sur l’ensemble des élèves entrés en 1995 dans un lycée 63% ont obtenu leur diplôme dont 90% sont des fils de cadres et professions supérieures et un peu plus d’un enfant sur deux d’ouvriers. Il existe aussi un clivage entre les différentes séries proposées dans lequel on distingue la série d’ « élites » appelé la série scientifique. La série scientifique est devenue la voie scolaire la plus adaptée et adéquate pour l’accès aux grandes écoles et donc aux positions sociales dominantes. Les enfants d’ouvriers ne représentent que 5 à 6% des effectifs en 2008 dans les grandes écoles ou les études médicales. La représentation des élèves venant de milieu populaire décroît aussi à l’université. Ils préfèrent choisir des études plus courtes mais aussi abandonnent plus facilement
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