Théorie des organisations
Cours : Théorie des organisations. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar mortalla0294 • 5 Avril 2019 • Cours • 2 437 Mots (10 Pages) • 473 Vues
Chapitre I L’école classique
Le label « école classique » s’applique à deux grands mouvements productivistes de pensées dont la référence commune est le « calcul rationnel d’optimisation » soit :
- Un mouvement dit managérial englobant les travaux conduits sous l’égide de Fayol et Taylor
- Un mouvement généralement qualifié de « sociologique » inspiré par Weber.
Les fondamentaux sont l’organisation et la stratégie, ce qui appelle deux remarques :
- L’entreprise est un centre de production rationnel, devant être dirigé par des responsables rationnels. Il est une sorte de mécanique voulue parfaitement rodée. Chacun y est rigoureusement à son poste : comme il convient et quand il le faut. Le discours est dogmatique, directif.
- Parler de stratégie est déplacé, car il n’existe pas d’autre choix ni d’autre vocation pour tous les agents de l’entreprise que générer le profit maximum selon les normes fixées. La discussion n’est pas permise.
Le respect de ces deux postulats suffirait à régler tous les problèmes.
Section I : Le mouvement managérial
I Taylor et l’organisation scientifique du travail
L’organisation scientifique du travail (OST) tire son origine des travaux de Frederick Winslow Taylor (1856-1915).
A / Le centre d’intérêt de l’OST
L’OST, dont l’application la plus patente est le travail à la chaîne, a pour centre d’intérêt principal l’organisation du travail ou plus exactement l’organisation des activités dans les ateliers de production.
Autrement dit, Taylor voulait savoir comment organiser toutes les activités pour obtenir une productivité accrue sans plus d’efforts. Il s’interroge sur la motivation des travailleurs : « Pourquoi n’ont-ils pas envie de produire toujours plus ? ». Il déduira trois causes :
- Les ouvriers pensent qu’une augmentation de la production induira le chômage pour certains d’entre-deux
- La majoration des salaires n’est pas proportionnelle à la production
- Les méthodes de travail empirique provoquent le gaspillage de l’énergie des ouvriers
Taylor innova dans une conception unidimensionnelle de l’homme et renonça à l’idée de motiver par la contrainte. En échange de son travail et de sa force physique, l’ouvrier reçoit un salaire proportionnel au rendement. Le salaire à cette époque est un moteur déterminant. L’ « homoéconomicus » est guidé par l’OST dont voici les principes.
B/Les principes de l’OST
Pour Taylor, prospérité des employeurs et des employés vont de pair : le profit pour l’entreprise, la hausse des salaires pour les employés grâce à l’augmentation de la productivité. L’élévation de la productivité s’obtient en mettant en œuvre les principes suivants :
- Chaque tâche est décomposée en opérations élémentaires qui sont elles mêmes minutées, puis réarrangées voire modifiées ou supprimées pour que l’ouvrier accomplisse le travail dans un minimum de temps
- Les ouvriers sont sélectionnés puis entraînés de telle sorte qu’ils soient capables de reproduire la meilleure cadence possible
- Le salaire est calculé au rendement
- L’encadrement et les ouvriers doivent agir dans la plus parfaite des coopérations pour le bien de tous
- L’efficacité passe par la spécialisation
Pour Taylor, il n’existe qu’une manière possible d’augmenter la productivité : il faut une organisation du travail dont le stimulant essentiel serait de nature financière
II Fayol et l’organisation administrative du travail
Fayol (1841-1925) est l’auteur de la théorie de l’organisation administrative du travail (OAT) qui va donner naissance à l’homme administratif global.
A/ Le centre d’intérêt de l’OAT
L’approche de Fayol est la plus globale : elle porte sur la structure administrative de l’ensemble de l’entreprise
B/ Définition des cinq fonctions clés du management
Ce sont les cinq fameux infinitifs :
- Prévoir, c’est-à-dire supputer l’avenir et le préparer ; « prévoir c’est déjà agir »
- Organiser, c’est-à-dire « munir l’entreprise de tout ce qui est utile à son perfectionnement »
- Coordonner, c’est-à-dire « mettre de l’harmonie entre tous les actes d’une entreprise, de manière à en faciliter le fonctionnement et le succès »
- Commander, c’est-à-dire diriger les actions, donner les ordres nécessaires
- Contrôler, c’est-à-dire « vérifier si tout se passe conformément au programme adopté, aux ordres donnés et aux principes admis
C/ Le classement des activités
Fayol a établi une véritable doctrine de l’administration, celle-ci est analysée comme un tout. Sa définition de l’administration est un ensemble d’opérations qui existent dans toutes les entreprises :
- Opérations techniques (production, fabrication, transport)
- Opérations commerciales (achats, ventes, échanges)
- Opérations financières (recherche et gérance des capitaux)
- Opérations de sécurité (protection des biens et des personnes)
- Opérations de comptabilité (inventaire, bilan, prix de revient)
- Opérations administratives (prévoyance, organisation commandement, coordination, contrôle)
Que l’entreprise soit simple ou complexe, de petite, moyenne ou grande taille, ces six groupes d’opérations ou fonctions essentielles sont toujours présents.
Les cinq premières fonctions sont des fonctions de moyens, la sixième forme l’enveloppe managériale. Ainsi, Fayol opte finalement pour la définition suivante :
Administrer, c’est prévoir, organiser, commander, coordonner et contrôler
D/ Les principes de l’OAT
1/ Les principes de base
Après avoir signalé avec pertinence les fonctions qui existent dans l’entreprise, Fayol arrive à la conclusion qu’il est possible d’avoir une science administrative composée de principes qui seraient les rouages permettent à l’administration de devenir réalité dans l’entreprise.
Ces principes généraux d’action sont flexibles, non absolus, perméables au changement et forment le sommaire de son expérience de manager industriel. « Il n’y a rien de rigide ni d’absolu en matière administrative, tout est question de mesure »
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