Synthèse Economie utile pour des temps difficiles
Synthèse : Synthèse Economie utile pour des temps difficiles. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Test Poubelle • 4 Septembre 2021 • Synthèse • 1 014 Mots (5 Pages) • 536 Vues
Synthèse
Économie utile pour des temps difficiles
Avec cet ouvrage, Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee, récompensés par le prix Nobel d’économie 2019, souhaitent éclairer les grandes questions économiques de notre temps, comme l’immigration, le libre-échange, la croissance, les inégalités ou l’environnement. En tant qu’économistes du développement, ils font valoir que les problèmes auxquels sont confrontés les pays pauvres, qu’ils ont longuement étudiés au cours de leurs recherches, sont en réalité très proches de ceux qui touchent les pays avancés du Nord : progression de l’exclusion sociale, inégalités galopantes, défiance envers les gouvernants, fragmentation des sociétés et fragilisation du lien social...Dès lors, le matériau empirique accumulé par les économistes, et leur regard scientifique fondé sur les faits, loin des discours simplistes et idéologiques, leur donne une certaine légitimité pour apporter leur pierre, afin de « bâtir un monde plus humain ». L’ambition des auteurs est de replacer la dignité humaine au cœur de nos préoccupations, en redéfinissant radicalement les priorités économiques et les dispositifs institutionnels de protection des plus démunis.
Les économistes et l’immigration
Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee s’attaquent dans leur livre à la question sensible de l’immigration, centrale dans le débat public des pays riches. Les auteurs appellent de leurs vœux une appréhension dépassionnée de l’immigration : s’il est vrai que beaucoup de gens sont si désespérés qu’ils sont prêts à tout quitter, le mystère est plutôt que tant d’autres ne le fassent pas quand ils en ont la possibilité. Les économistes ont par ailleurs relativisé depuis longtemps l’impact de l’immigration sur le marché du travail et sur les salaires des populations autochtones : les travaux les plus fiables sur le sujet montrent que les vagues migratoires des travailleurs peu qualifiés ont un impact très faible sur les rémunérations et les perspectives d’emploi de la population d’accueil. De plus, les pauvres des pays émergents, ancrés dans leurs communautés traditionnelles et attachés leurs liens familiaux, ne sont pas forcément des candidats à l’émigration et aux opportunités économiques existantes. C’est un point important sur lequel Esther Duflo et Abhijit V. Banerjee insistent au fil de leur ouvrage : les économies sont « rigides », au sens où la mobilité des personnes et des travailleurs dans l’espace est bien loin d’atteindre celle du capital, et ces derniers s’inscrivent dans des territoires qui peuvent subir des chocs macroéconomiques violents. La relative faiblesse des déplacements de population limite les possibilités d’amortir les crises et les transformations structurelles des économies.
Vertus et déboires du commerce international
Les auteurs notent malicieusement que les économistes, armés des enseignements canoniques de leurs modèles stylisés, croient nettement plus aux gains du libre-échange...que l’opinion publique. Après spécialisation, le libre-échange devrait conduire à une égalisation des rémunérations à l’échelle internationale : l’ouverture des échanges entre les Etats-Unis et la Chine devrait donc nuire aux salaires des travailleurs américains et bénéficier aux travailleurs chinois. Mais le gain mutuel à l’échange devrait aussi
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