Risque systémique
Analyse sectorielle : Risque systémique. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar clochette8264 • 21 Janvier 2014 • Analyse sectorielle • 1 032 Mots (5 Pages) • 614 Vues
La crise que nous traversons est un événement d’une rare gravité, qualifiée de systémique compte tenu de la diversité de ses manifestations et de l’ampleur de ses conséquences.
Les grandes banques qui incarnaient le succès des principales places financières ont été confrontées à des difficultés inédites, ayant mené certaines d’entre elles à la faillite. Les gouvernements et les banques centrales sont intervenus massivement pour restaurer la stabilité financière et soutenir le financement de l’économie. Malgré la réactivité des pouvoir publics, le monde a été plongé dans une récession violente, particulièrement sévère dans les économies développées.
Le risque systémique est un risque de dégradation brutale de la stabilité financière, provoqué par une rupture dans le fonctionnement des services financiers et répercuté sur l’économie réelle. On peut identifier les institutions financières susceptibles d’être mises en difficulté par une crise systémique et de propager ces difficultés vers d’autres acteurs. Mais pour identifier l’origine du risque systémique, il faut analyser, activité par activité, les différents mécanismes d’incitation, notamment financières, qui peuvent conduire les acteurs à accumuler de façon rationnelle, en dehors de toute erreur de gestion, des risques imparfaitement mesurés par la régulation financière classique. Autrement dit, le risque systémique ne se réduit pas à la somme des risques individuels pris par les acteurs financiers : dans certaines activités, notamment les activités de marché au sens large et certaines activités de gestion d’actifs, les risques pris sont supérieurs aux risques que mesurent les régulateurs micro-prudentiels.
Les capacités de résolution de crise des pouvoirs publics ont une influence sur le risque systémique. Dès lors que les difficultés d’une institution financière d’importance systémique au sens des critères internationaux (grande, interconnectée et peu substituable) ne peuvent être maîtrisées et contenues, ces difficultés se propagent à d’autres institutions et amplifient la crise systémique. C’est la problématique du « too big to fail » : faute de savoir gérer les conséquences de la faillite d’une institution financière d’importance systémique, celle-ci devient « too big to fail » et les pouvoirs publics sont contraints de la soutenir.
Les ministres de l’économie du G20 se sont accordés sur des critères d’identification des institutions et des marchés d’importance systémique, en novembre 2009, sur la base de propositions conjointes du fonds monétaire international (FMI), de la banque de règlement des différends (BRI) et du conseil de stabilité financière (CSF). Ces critères d’identification étaient vus comme le préalable nécessaire à la poursuite des travaux demandés par le G20.
Ces critères très flexibles constituent un outil utile d’appréciation par les autorités de supervision de la vulnérabilité des firmes et des marchés à une crise systémique.
Ces critères appellent toutefois plusieurs commentaires :
1/ Ils mériteraient d’être davantage précisés. Le critère de taille doit être apprécié au regard de la concentration des activités de l’entité observée: une grande institution financière dont les risques sont très diversifiés peut être moins vulnérable qu’une petite institution financière dont les risques sont peu diversifiés. Autrement dit, le critère de « grands risques » (un-diversified size) serait plus pertinent que le critère de taille. Ainsi, en matière d’assurance, la taille permet une meilleure diversification des risques et donc un meilleur profil
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