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Rapport D'étonnement BARCELONE 2012

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Par   •  15 Janvier 2013  •  1 824 Mots (8 Pages)  •  1 533 Vues

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Barcelone, le 13 septembre 2012

Cher Alex,

Ton arrivée approche et pour faciliter ton immersion, laisse moi te dire certaines choses sur Barcelone, une ville qui se revendique plus européenne qu’espagnole, et où au bout de quelques jours tu te sentiras plus chez toi qu’en simple immersion culturelle.

On sait tous les deux que ton but premier n’est pas, en venant ici, de visiter des musées, de te ressourcer dans la nature ou d’admirer les œuvres de Gaudi autour de 400 chinois et leur tout aussi nombreux flash d’appareil photos. Mais tu te sentiras obligé de le faire, comme tout bon touriste en visite ici.

TOURISTLAND

Car oui, Barcelone est une ville de touristes, et lorsque je suis arrivé le 20 juillet, au bout de 24h, j’avais parlé à plus de Lettons que je n’avais discuté avec des espagnols (pour le moment je dis toujours espagnol, mais après quelques paragraphes, tu comprendras pourquoi je ne veux pas que tu diffuses cette lettre sur quelque réseau social que ce soit, pour quelque motif que ce soit !). Revenons-en aux Lettonnes : taille moyenne : 1m87, chevelure : blonde platine, sourire : j’en bave encore. J’ai encore leur numéro, vivement que tu viennes ! Le seul problème, c’est les Lettons : taille moyenne : 1m95, chevelure : blonde platine, sourire : pas vu à cause du contre-jour. Je parle des Lettons, mais j’aurais pu te parler des Croates, des Québécois, des Turcs, des Péruviens, des Israéliens et j’en passe. Tu fais le tour du monde en un tour de table, et tu te sentiras bien frileux suite à ton parcours pré-emballé « lycée-prépa-grande école » au milieu des gérants du Hard Rock Café de la Plaza Cataluña de 24 ans qui a fait une année sabbatique en tant que serveur au Honduras et s’est fait enrôlé dans une Mara ou en discutant avec de jeunes chefs d’entreprises Lettonnes (je sais où je ferai ma vie …) qui te feront gouter des harengs pas vraiment cuits.

Suite à ces soirées d’échange culturel, tu iras à la plage La Barceloneta, et tu pourras discuter à 16h ou à 4h avec des gens de tous les horizons, et en juillet, l’horizon est très très très très TROP hexagonal. Tu pratiqueras plus la langue du Paquito assis que tu ne parleras à de vrais Pacos espagnols (je réitère, « pour le moment je dis toujours espagnol, mais après quelques paragraphes, tu comprendras pourquoi je ne veux pas que tu diffuses cette lettre sur quelque réseau social que ce soit, pour quelque motif que ce soit ! » bis). Les Français affectionnent tout particulièrement cette destination, et tu pourras rencontrer indistinctement des amis d’amis des tes amis, ou tes propres amis, ou même tes amis d’enfance pas vus depuis plusieurs années comme cela a été le cas pour moi. En juillet et août, tu parleras français le jour, et anglais la nuit, un vrai stage multilingue ! Et comme sous-entendu précédemment Alex, la nuit à Barcelone commence tard (le dîner survient après 22h généralement, suite à la mort de faim de 85% des étrangers présents dans la ville, ultime mesure protectionniste face à la crise) mais elle se finit aussi très tard : 7h du matin en semaine et 9h le week-end. Et c’est là que je finirai ma vie, comme d’autres … Excuse moi je m’égare, parler de mon pays d’adoption la France me rend nostalgique … Et c’est donc à 7h du matin que tu iras, frais comme à l’accoutumée, sur la plage de La Barceloneta, et que tu parleras de tout et de rien à des gens que tu ne reverras jamais, et que tu te rendras compte que tous sont venus là pour la renommée festive de Barcelone et ses lignes Ferry vers Ibiza, tout ceci au milieu des cris si agréables des vendeurs à la sauvette qui viendront te susurrer à l’oreille pendant que tu somnoleras « MOJITO FRESH ICE COLD MOJITO ».

JO SÓC CATALÀ

Je suis catalan

En parlant de cette délicieuse boisson fraîche, aussi espagnole que moi soit dit en passant, je tiens à te dire que si tu n’en fais pas la demande expresse, ce sera le seul mot d’espagnol que tu entendras. Car pour les barcelonais, ou plus précisément pour la grande majorité des barcelonais, Barcelone n’est pas une ville espagnole, c’est la capitale de la Catalogne (tu commences à comprendre pourquoi je trouve cette lettre compromettante, en tout cas au moins jusqu’à mon retour à Lyon ?). Imagine-moi, marocain, à l’accent sud-américain (QUÉ VIVA LA ARHENTIIIIINA, CHE BOLUUUUUDO), espagnol d’adoption (oui j’ai un grand cœur) et croyant dur comme fer en l’unité espagnole, et supporter du Real Madrid le plus fervent ayant jamais mis les pieds sur Terre … Imagine-moi dans l’entre du rival. Tous ces paramètres te font vivre des scènes assez incongrues dans le métro si ponctuel de Barcelone. Gagner la Supercoupe d’Espagne, qui se jouait une fois de plus entre le champion de la Liga 2011-2012 EL RRRRRREAL MADRIZ comme disent les madrilènes, et le vainqueur de la Copa del Rey 2011-2012 el BARÇA comme disent les catalans (une affiche des plus improbables devrais-je dire …), a été l’un des sentiments les plus forts que j’aie jamais connus. Seul contre tous, défiant les règles instaurées par la police catalane pour les madrilènes (restez chez vous !) (Alex, j’espère que tu sais que je suis dans l’une de mes récurrentes envolées lyriques qui théâtralisent la situation que j’ai vécue, la Catalogne et l’Espagne ne sont pas en guerre pour le moment …), tout de blanc vêtu, j’ai vu les miens vaincre … Puis j’ai vu que tant que je portais le maillot merengue, toute la ville me haïssait.

Suite à cette scène, je croyais avoir tout vu, une revendication d’exception culturelle appliquée au sport, où pour être une

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