Principales caractéristiques du keynésianisme
Analyse sectorielle : Principales caractéristiques du keynésianisme. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Yasmds • 14 Novembre 2014 • Analyse sectorielle • 3 839 Mots (16 Pages) • 885 Vues
Les grands traits du keynésianisme[modifier | modifier le code]
À la suite de Keynes, les keynésiens raisonnent d'emblée au niveau macro-économique et considèrent que la « théorie classique n'est applicable qu'au cas du plein emploi2 ». Or, écrivant durant la période de crise de l'entre-deux guerres, ce qui l'intéresse, c'est ce qui se passe en période de sous-emploi. De cela découlent deux points clés : l'offre ne crée pas comme chez Jean-Baptiste Say sa propre demande mais dépend de la demande effective ; à la différence des classiques la monnaie n'est pas un « voile » mais influe sur l'économie réelle.
Demande effective et loi de Say[modifier | modifier le code]
La demande effective est la demande anticipée par les entrepreneurs. Ces derniers calculent la production qu'ils doivent réaliser afin d'offrir la quantité optimale de biens et de services demandée par les agents économiques. Le sous-emploi des facteurs de production est selon Keynes dû au fait que les entrepreneurs ont des anticipations pessimistes et sous-estiment la demande effective. Keynes à la différence de Jean-Baptiste Say et des néo-classiques ne raisonne pas dans le cadre d'une « parfaite rationalité des agents et... d'une information parfaite sur la situation présente et future3 » aussi la demande effective dépend de prévisions d'agents qui peuvent ne pas conduire au plein emploi.
Demande effective et marché du travail[modifier | modifier le code]
Pour Keynes, le salaire n'est pas seulement un coût, c'est aussi un déterminant important de la demande. Par ailleurs, pour Keynes, le mécanisme des prix sur le marché du travail n'aboutit pas usuellement au plein emploi d'où l'introduction de la notion de chômage involontaire.
Pour les classiques, l'offre de travail par les salariés dépend du salaire réel w/p. S'il y a du chômage c'est que le salaire réel w/p (w salaire nominal et p indice des prix) est supérieur à la productivité marginale du travail appelée « PmL ». Le chômage ne peut être que volontaire c'est-à-dire venant du refus de travailler au nouveau salaire d'équilibre. Pour Keynes au contraire le refus des salariés de voir leur salaire baisser est finalement une bonne chose car elle évite une spirale déflationniste4.
Pour Keynes, les salaires nominaux w ne peuvent pas baisser pour plusieurs raisons :
il y a une viscosité des salaires nominaux liés à la négociation des contrats4 ;
une baisse des salaires nominaux entraînerait une contraction de la demande qui provoquerait à son tour une baisse de la production. Alors que pour Jean-Baptiste Say l'offre crée sa propre demande5. Pour Keynes, une demande effective insuffisante va déterminer une offre qui ne correspondra pas à une situation de plein emploi. « le seul fait qu'il existe une insuffisance de la demande effective peut arrêter et arrête souvent l'augmentation de l'emploi avant qu'il ait atteint son maximum »6. De sorte que pour lui le chômage peut être involontaire.
Toutefois, Keynes ne récuse pas totalement la théorie classique7. En effet, s'il ne croit, ni possible, ni souhaitable une baisse du salaire nominal w, la baisse du salaire réel w/p suite à une montée de l'inflation symbolisée par une hausse de p est pour lui possibleN 1. Cela conduira le courant de la synthèse néo-classique à utiliser la courbe de Phillips dans le cadre d'arbitrages entre inflation et chômage.
Les composantes de la demande effective[modifier | modifier le code]
En économie fermée8 la demande effective D est égale à la somme de la consommation (C) et de l'investissement (I).
Consommation et épargne[modifier | modifier le code]
La fonction de Consommation (C) : \mathbf{C=cY+C_o}\,
C : consommation
c : propension marginale à consommer.« La loi psychologique fondamentale, à laquelle nous pouvons faire toute confiance, à la fois a priori en raison de notre connaissance de la nature humaine et a posteriori en raison des enseignements détaillés de l'expérience, c'est qu'en moyenne et la plupart du temps les hommes tendent à accroître leur consommation à mesure que leur revenu croît, mais non d'une quantité aussi grande que l'accroissement du revenu »9. Aussi pour Keynes10 si C est la consommation et Y le revenu alors dC/dY, c'est-à-dire la propension marginale à consommer, est positive et inférieure à un.
Y : revenu
Co : consommation incompressible ou revenu désépargné.
La fonction d'Épargne (S) : \mathbf{I = S}\,
S = épargne
I = Investissement
Y = C + I
et Y = C + S
donc I = S
Alors que chez les classiques l'épargne dépend du taux d'intérêt (i) chez Keynes, elle dépend du revenu Y. Le lien investissement–épargne a donné lieu à un débat entre John Maynard Keynes et les disciples de Knut Wicksell dont Dennis Robertson11.
L'investissement[modifier | modifier le code]
Pour Keynes, l'investissement (I) dépend du taux d'intérêt et de l'efficacité marginale du capital qu'il définit comme « le taux d'escompte qui, appliqué à la série d'annuités constituée par les rendements escomptés de ce capital pendant son existence entière, rend la valeur actuelle des annuités égale au prix d'offre de ce capital12 ». Si l'efficacité marginale est supérieure au taux d'intérêt, l'entreprise investira sinon il vaudra mieux placer l'argent. Aussi plus le taux d'intérêt est faible et plus les entreprises auront tendance à investir.
La propension marginale à consommer et le multiplicateur[modifier | modifier le code]
Le multiplicateur de l'investissement I dans le cas le plus simple est égal 1/(1-c)
C'est-à-dire que si nous investissons 100 € et si c la propension marginale à consommer est de 0,8 alors la demande effective sera augmentée de 100 × 1/(1 − 0,8) = 100 × 5 = 500 €
Keynes
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