Pour En Finir Avec Le Mythe Des Cités-ghettos

Loïc Wacquant est né dans une famille appartenant à la classe moyenne intellectuelle, c'est un sociologue français, membre du Centre de sociologie européenne, il est actuellement professeur de sociologie à l'université de Berkeley en Californie. Le texte que nous allons étudier est un extrait de l'article « Pour en finir avec le mythe des cités-ghettos » : Les différences entre la France et les USA publié dans les Annales de la recherche urbaine en 1992. Nous sommes dans un contexte social des années 1990 dont un discours-panique sur la « ghettoisation » des banlieues populaires en France. En effet, en 1990, après les émeutes de Vaux-en-Velin, se cristallise en France puis dans les autres pays européens-une panique morale autour des quartiers périphériques déstabilisés par la désindustrialisation et le chômage de masse, dont on dit souvent qu'ils se métamorphosent en ghetto à l'américaine, avec les immigrés dans le rôle des Noirs en quelque sorte. Le thème général c'est le ghetto noir américain de Chicago et la banlieue française de la cité des Quatre Mille de la Courneuve. L'idée générale de l'article en faisant une comparaison du South Side de Chicago et du quartier situé dans la banlieue nord de Paris, la cité des Quatre Mille à la Courneuve c'est de dire par delà les similitudes, ce sont les différences qui l'emportent entre ces deux territoires de relégation urbaine. La question dont on peut se poser : en quoi l'analyse comparative

I)Histoire et évolutions du mot ghetto

1. La banalisation et l’histoire du ghetto

a) Définition du ghetto par les médias, élus et chercheurs

Par l'emploi fréquente de ce terme, les médias brouillent les perceptions. En raison des incidents dans les cités dans les années 90, les médias, les élus et même certains chercheurs emploient ce terme « pour désigner les ensembles HLM dégradés des périphéries urbaines et par extension et amalgame, l'espace désormais honni de la banlieue ». L'emploi du mot ghetto par les médias vise surtout à provoquer et à faire choc. En effet, on confond ce qui ne se ressemble pas, car les cités françaises sont différentes des quartiers communautaires des premiers migrants américains ou des ghettos instaurés sous la seconde guerre mondiale.

b. Origine historique du mot ghetto

L’auteur revient sur l'origine historique du mot « ghetto » américain afin de montrer que c’est une erreur de faire l’amalgame entre la banlieue française et le ghetto à l’américaine.

A la base, ce terme était employé pour désigner l’immigration des juifs allemands de la seconde guerre mondiale qui s’installaient dans des quartiers communautaires. Il dit au 2ème paragraphe « le terme de ghetto désigne un regroupement forcé de Juifs dans certains quartiers par lequel l'Eglise entendait protéger les Chrétiens de la contamination dont ces derniers étaient supposément porteurs » = cela montre déjà l'idée d'écarter, d'isoler une population victime de racisme et avec la notion d’humiliation des hommes, la violence et la déshumanisation. Puis, l’école de Chicago a étudié ce phénomène et parle de « communautés culturelles » pour définir les quartiers regroupant des migrants d’origine identique culturellement et géographiquement. Ainsi le ghetto juif était une forme communautaire possédant au 2ème paragraphe « un dense tissu d'entreprises et d'associations, de marchés, de lieux de culte et de guildes, son propre hôtel de ville » qui marque une « autonomie relative et de la force communautaire de ses habitants ».

Transition : Nous verrons que le ghetto originaire de Venise est très similaire du ghetto noir américain.

Aux USA, on observe dans la 1ère décade du siècle cet attachement à la forme communautaire mais celle-ci ne va pas perdurer et va laisser place à l'hyperghetto.

2. Du passage du ghetto communautaire du milieu du 20 ème siècle au passage d'hyperghetto du côté américain.

a) Du ghetto communautaire …

Avant d'aborder cette idée de la forme communautaire que prend le ghetto américain, nous devons avant tout définir le mot ghetto. Selon Loîc Wacquant, le mot ghetto est « né en 1920 avec la poussée des grandes migrations des Noirs des Etats du Sud, le ghetto désigne une « forme urbaine spécifique qui conjugue les quatre composantes du racisme répertoriées par Michel Wieviorka -préjugé, violence, ségrégration et discrimination » qui a pour conséquence une exclusion définitive de ces Noirs. On remarque les mêmes caractéristiques du ghetto noir américain à son origine historique avec toujours cette idée d'isolement d'une population par rapport à une autre, de stéréotypes, de violences extrêmes. Le ghetto par ses déterminismes, « préjugé, violence, ségrégation et discrimination » est connoté péjorativement et marque l' « exclusion séculaire des Noirs américains ». Le ghetto américain se caractérise au début du siècle par « ses réseaux commerciaux, ses organes de presse, ses Eglises, ses société d'entraide, ses Eglises et bien d'autres » ce qui souligne l'importance de la communauté. Par ailleurs, le ghetto est marqué par une forte population noire qui est visible dans toute la ville dans la ville « une véritable ville noire dans la ville ».

b) … au passage d' hyperghetto du côté américain

On assiste à un changement profond dans la conception du ghetto américain depuis la seconde guerre mondiale. On remarque que la classe moyenne noire a quitté le ghetto, les institutions comme les entreprises ou encore les systèmes sociaux également donc il y a eu la disparition de cette forme communautaire et de son autonomie relative ce qui l'on peut dire à bouleverser sa façon d'être, d'agir et de ...

3. L'amalgame entre le modèle américain et français

Maintenant, aux Etats-Unis, les ghettos font référence aux quartiers homogènes par la couleur de peau des habitants. On parle surtout de ghettos noirs alors qu’à l’époque de l’école de Chicago ses quartiers étaient des « belt ».

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