Plan Baker. Plan Brady

La restructuration de dettes est une invention récente. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas eu dans l’histoire financière internationale des pays en difficulté de paiement ou des créanciers à la recherche du moindre mal. Il faut simplement reconnaître que pendant longtemps les dettes « victimes » de défaut de paiement rentraient dans deux catégories :

• les dettes répudiées, en gros il s’agit de dettes qu’un Etat réfute ou refuse d’assumer car nées dans une période d’obscurantisme politique et inacceptables pour le nouveau pouvoir en place, éclairé par nature. C’est ainsi que les porteurs d’emprunts russes, déclarés suppôts du capitalisme attendent toujours le remboursement de leurs créances.

• les dettes d’Etats purement et simplement impayées, parce que souverainement l’Etat en difficulté décidait de se dérober et tant pis pour les banques, les Epargnants et les fonds de pension. Ils connaissaient les risques des dettes souveraines!

Une bonne technique à la disposition des Etats étaient de suspendre la liberté des changes et de procéder à une dévaluation, les deux en même temps parfois ! La dévaluation anglaise en 1967 compte parmi les plus célèbres sachant que la livre sterling était à l’époque, avec le dollar, une des premières monnaies de réserves du monde. Cette année-là, le gouvernement Wilson décidait une dévaluation de 14,2% tout en annonçant avec un certain cynisme que l’argent anglais dans la poche des anglais conservait toujours la même valeur…. et sachant que pendant les deux années précédentes l’ensemble des pays occidentaux et le FMI avaient fournis des liquidités à la Banque d’Angleterre pour soutenir la position de la livre.

La stabilisation du monde occidental d’abord, l’organisation des paiements internationaux, l’idée que les défaillances financières d’Etat ne pouvaient pas être considérer avec désinvolture et la conviction qu’une crise financière irrésolue dans un pays c’était le désordre social, politique et diplomatique assuré, ont donné leurs dimensions aux opérations de restructuration des dettes souveraines. Un autre élément est intervenu pour confirmer de pareilles lettres de noblesse : l’accession à l’indépendance d’un très grand nombre de territoires anciennement colonisés, c’est à dire la création de nouveaux Etats, souvent fragiles sur le plan économique, objets de la sollicitude des pays anciennement colonisateurs et des institutions financières internationales, FMI et BIRD en tête.

Les années 1980 ont vu les manœuvres de restructuration de dettes se dérouler à grande échelle. La crise des paiements des pays « en voie de développement » qui suivit la politique de resserrement monétaire menée par P.Volker président de la Federal Reserve fut particulièrement violente et toucha à peu prés tous les pays d’Amérique Latine et une partie des pays d’Afrique. L’implication d’un nombre très important de banques privées, parmi lesquelles les plus importantes banques américaines, le fait que la crise fut amplifiée par un arrêt brutal des prêts bancaires privés offerts par ces mêmes banques, conduisit à une prise en charge diplomatique globale de la question des défauts de paiement pour aboutir à des accords tendant à la restructuration des dettes.

Dans les premiers

...