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Mutuelles De Sante

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Par   •  3 Mai 2013  •  9 753 Mots (40 Pages)  •  853 Vues

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Introduction

L'accès à des soins de santé de qualité est considéré comme un droit, la santé étant un élément tout à fait primordial de la vie humaine. Selon la définition de l'OMS, «la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». Cette définition n'a pas été modifiée depuis 1946. Il y a un lien entre pauvreté et la mauvaise santé.

Nous savons que la pauvreté est un concept relatif; selon Benicourt (2001) «tout le monde s’accorde sur le fait que la pauvreté est un phénomène complexe, pluridimensionnel, ne pouvant être réduit à sa simple expression monétaire (c’est-à-dire à un niveau insuffisant de ressources économiques pour vivre de façon décente)». Benicourt continue en citant la définition de pauvreté selon la PNUD et la BM. Selon le rapport ‘Vaincre la pauvreté humaine’ (2000) du PNUD, un encadré définit spécifiquement l’«extrême pauvreté», la «pauvreté générale» et la «pauvreté humaine». Ainsi, «une personne vit dans la pauvreté extrême si elle ne dispose pas des revenus nécessaires pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels – habituellement définis sur la base de besoins caloriques minimaux […]. Une personne vit dans la pauvreté générale si elle ne dispose pas des revenus suffisants pour satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires – tels l’habillement, l’énergie et le logement– et alimentaires». La «pauvreté humaine», quant à elle, est présentée comme l’«absence des capacités humaines de base: analphabétisme, malnutrition, longévité réduite, mauvaise santé maternelle, maladie pouvant être évitée» selon le PNUD (2000). Et la BM ne parle pas explicitement de «pauvreté humaine». Il se centre plus sur la pauvreté au niveau du revenu nécessaire pour vivre dans une société concrète. Son raisonnement distingue pauvreté absolue et pauvreté relative. La pauvreté absolue correspond à un niveau de revenu nécessaire pour assurer la survie des personnes. En général, ce seuil est calculé en fonction d’un régime alimentaire de base. La pauvreté relative, quant à elle, reflète une conception plus axée sur la répartition des revenus; elle signifie avoir «moins que les autres». Nous pouvons affirmer que les types de pauvreté abordés par la BM sont centrés sur l’aspect monétaire. Alors, nous allons nous centrer sur la pauvreté selon laquelle une personne n'arrive pas à couvrir ses besoins liés à la santé, lesquelles accueillent toutes les différentes classifications de pauvreté du PNUD et la BM.

Selon Aboubakar et Develtere (2003) «face aux carences des systèmes de protection sociale et de barrières notamment financières à l'accès aux soins de santé, on a vu se développer dans beaucoup de pays d'Afrique, d'Asie et d’Amérique Latine un ensemble de pratiques communautaires et mutualistes. Pour comprendre l'émergence et la dynamique de ces nouvelles pratiques, il faut bien avoir à l'esprit que des organisations comme ces systèmes de micro-assurance et les mutuelles de santé sont des réalités nouvelles dans cette partie du monde. Ni la période coloniale, ni la période postcoloniale n'ont connu d'initiatives masures de partage de risque à base mutualiste. Celles-ci, et contrairement aux initiatives coopératives, n'étaient que peu encouragées par les États coloniaux ou par les nouveaux États indépendants.»

Dror et Jacquier (1999) commentent que «l'accès aux services de santé est toujours insuffisant au sein de la majorité des populations rurales, et au sein des populations exclues de la plupart des pays à revenu intermédiaire, ou d'une tranche inférieure». Nous voyons comme différentes maladies le VIH/sida, la tuberculose ou le paludisme contribuent à la dégradation de l’état de santé et de bien-être générale des populations africaines. Dans les pays en développement, la majeure partie de la population n’a pas accès à la sécurité sociale, l’alternative importante est la solidarité réciproque des ménages par l’ajustement des problèmes via le changement des habitudes socio-économiques (Jütting, 1999).

Selon une étude réalisée en 1987 par la BM cité par Griffin & Shaw (1995) «dans 33 pays d’Afrique subsaharienne a montré que seuls sept d’entre eux disposaient de systèmes d’assurance maladie, la couverture de la population totale passant de 0,001 pour cent en Ethiopie à 11,4 pour cent au Kenya (où seuls les fonctionnaires et quelques autres employés du secteur formel bénéficiaient de cette prestation)». Et cette étude affirme qu'en l’absence d’une prestation publique de services gratuits, les populations exclues peuvent améliorer leur accès aux soins si elles peuvent accéder à l’assurance maladie. Dror et Jacquier (1999) ajoutent que la plupart des pays disposent d’une forme de prestation de services de santé: «les pays qui offrent une variété de services complets basés sur les besoins de la population sont toujours moins nombreux. En l’absence tant d’une mise en commun des risques gérés par le gouvernement que d’une aide financière aux nécessiteux, la plupart des personnes cherchent des solutions alternatives pour réduire leur exposition au risque financier que représente une mauvaise santé comme les micro-assurances privées de santé, ou les mutuelles de santé communautaires».

Même si les réformes visant la solidarité, la mutualité et la coopération dans le sud, il existait dans certains cas avant l’époque coloniale, il était nécessaire que se développe d’abord, tout comme au Nord, une économie capitaliste complexe et de type de relations sociale qui en sont caractéristiques avant qu’une nouvelle économie sociale ou un tiers-secteur puisse se développer en tant que champ distinct (Atim, 1999).

Dans ce cas la solidarité au sein des communautés qui s’organisent autour des mécanismes informels, d’entraide tels que la collecte ou le prêt d’argent, la vente des produits agricoles ou de bétails, ou des systèmes informels d’épargne et de crédit comme les tontines, comporte plusieurs limites dans le cadre du financement de la santé (Defourny; Failon; Sarambe,2008).

Par ailleurs dans les pays en développement, les assureurs privés se focalisent sur les risques traditionnels tels que les accidents, les incendies mais petit à petit ils sont en train de développer l’assurance-santé (Develtère, 2003).

Selon le même auteur par l’approche du bottom-up (soutenir les initiatives à la base), les pouvoirs publics, le secteur privé et les organisations d’appui sont des acteurs importants dans la résolution de

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