Michel Wieviorka, L'intégration : Un Concept En Difficulté
Dissertations Gratuits : Michel Wieviorka, L'intégration : Un Concept En Difficulté. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 16 Janvier 2014 • 1 825 Mots (8 Pages) • 1 489 Vues
L’auteur : Michel Wieviorka
Administrateur depuis juillet 2009 de la Fondation Maison des sciences de l'homme. Il a été président de l'Association internationale de sociologie de 2006 à 2010. Directeur d'études à l'EHESS, il y a dirigé de 1993 à 2009 le Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (CADIS) fondé par Alain Touraine en 1981.
Sa sociologie introduit une perspective qui tient compte de la globalisation, de la construction individuelle, et de la subjectivité des acteurs. La sociologie de l'action qu'il construit depuis ses premiers travaux sur les mouvements de consommateurs dans les années 1970 l'a conduit à étudier aussi bien des mouvements sociaux que des phénomènes comme le racisme, la violence, ou l'antisémitisme. (Wikipédia !)
Ses recherches ont porté ou portent sur la notion de conflit, le terrorisme et la violence, sur le racisme, l'antisémitisme, sur les mouvements sociaux, la démocratie ainsi que sur les phénomènes de différence culturelle. (http://cadis.ehess.fr/document.php?id=1153)
Résumé de l’article (copie article)
Le concept d’intégration mérite-t-il toujours la place centrale que lui confère la sociologie classique, en particulier d’inspiration durkheimienne ou fonctionnaliste ? Trois raisons d’en douter sont proposées ici : la montée en puissance des approches centrées sur le Sujet ; la crise des modèles dits d’ « intégration », anglais comme français ; la poussée d’identités collectives circulant dans d’autres espaces que celui d’Etat nation.
Mots-clés
Intégration, Socialisation, Identités culturelles, Modèles
Plan de l’article
• DEUX PERSPECTIVES FONDAMENTALES
• LA CRISE DE L’INTEGRATION
• CRITIQUE DES « MODELES D’INTEGRATION »
• DIVERSITE DES PHENOMENES MIGRATOIRES
o Le transit
o Le nomadisme
o Les diasporas
o Le métissage
• LE TRANSNATIONALISME EN DEBAT
Perspectives fondamentales :
1) Le cadre du « nationalisme méthodologique » et les approches holistes de Durkheim (déterminisme social) et de Parsons (fonctionnalisme)
Les sciences sociales ont émergé dans le cadre délimité d’un Etat-nation (Etat : notion de territoire et nation : notion de valeurs communes et partagées par tous), cadre limitant les analyses de l’action sociale et des faits sociaux à un territoire restreint donné.
Pour l’analyse des phénomènes migratoires, la sociologie a longtemps choisi d’étudier la situation du migrant en s’attachant à évaluer son degré d’intégration dans une société d’accueil, société elle-même inscrite dans un territoire limité.
Cet angle d’approche suppose pour le migrant, le sujet, que l’on s’arrête sur un autre concept, celui de socialisation définie comme étant le processus permettant au sujet d’assimiler, d’intégrer des normes et des valeurs fixées et véhiculées par le groupe, le collectif en vue de se sentir appartenir à cette entité qui ici serait la nation. Cette idée repose sur le postulat qu’il existe une correspondance entre 3 niveaux d’articulation qui sont la société, l’Etat et la nation.
Rappel : La socialisation au sens de Durkheim (distinction entre intégration et régulation sociales) in Philippe STEINER, La sociologie du Durkheim p.44
Intégration sociale : la façon dont un groupe social attire à lui l’individu, se l’approprie. Processus qui passe par des interactions fréquentes entre les membres du groupe, par l’existence de passions uniformes dans le groupe et par la poursuite de buts communs.
Régulation sociale : Il ne s’agit pas seulement d’intégrer les individus, mais il faut aussi réguler, harmoniser les comportements de ces individus. Ce processus passe par l’existence d’une hiérarchie sociale, de passions socialement adaptées pour chacun suivant la place occupée dans cette hiérarchie et enfin, cette hiérarchie est considérée comme juste et légitime par les membres du groupe. (conception à rapprocher du concept d´ « habitus » de Bourdieu (déterminisme social et reproduction) )
Dèf de Philippe Besnard « Un groupe social sera dit intégré ds la mesure où ses membres : 1) possèdent une conscience commune, partagent les mêmes sentiments, croyances et pratiques (société religieuse) ; 2) sont en interaction les uns avec les autres (société domestique) ; 3) se sentent voués à des buts communs (société politique) ».
Dans la continuité de la théorie de Durkheim, Parsons, dans une approche fonctionnaliste, évoquera également la socialisation pour parler de l’intégration : l’individu trouve sa place dans la société, dans la nation dont il accepte et acquiert les normes et les valeurs. Et, elle a une fonction de régulation sociale puisqu’elle apporte son ordre et son unité nécessaires à l’individu pour mener son existence.
Dans cette perspective, la sociologie n’accorde pas de place à l’individu, elle pense l’intégration comme un effet de structures déterminantes et reproductrices du collectif obligeant l’individu à se conformer à un ordre imposé à l’intérieur d’un espace délimité. Pour le migrant, cela signifierait qu’il serait destiné à adopter/s’adapter aux valeurs, aux normes et aux rôles sociaux définis par la société qui l’accueillerait, la société dans laquelle il aurait choisi de s’installer.
2) Une perspective plus centrée sur l’individu, le sujet-acteur, une approche plus interactionniste: Weber et « la sociologie compréhensive », Boudon et « l’individualisme méthodologique », Mead (interactionnisme symbolique).
Distance avec la perspective précédente, le sujet interagit avec la structure, la socialisation comme déterminante du processus d’intégration est écartée.
Dans cette perspective, on pense l’individu comme un être en devenir, en formation, qui sera intégré lorsqu’il aura accompli le parcours de socialisation. Pour un immigré, cela signifie qu’il sera intégré au pays d’accueil lorsqu’il parlera la langue, connaîtra l’histoire nationale, les valeurs…
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