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MARCHE DE L'IMPRIMERIE

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Par   •  9 Juin 2013  •  2 024 Mots (9 Pages)  •  1 378 Vues

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Compte rendu de l'audition du 8 mars 2010 à Berlin

"Pour une politique européenne

d’assainissement du secteur de l’imprimerie lourde

en Europe"

La commission consultative des mutations industrielles (CCMI) du Comité économique et social européen (CESE) a organisé le 8 mars 2010 une audition sur le thème "Pour une politique européenne d’assainissement du secteur de l’imprimerie lourde en Europe". Cette audition avait comme point de départ les innovations technologiques des dernières années ainsi que la série d'opérations de fusion ayant entraîné des restructurations et des fermetures d’entreprises. Afin que l'ensemble de la chaîne de création de valeur soit mise en lumière, des représentants de branches étroitement liées à l'offset et à l'héliogravure, tels que des fournisseurs et des clients, avaient été invités à cette audition.

La situation du secteur européen de l'imprimerie peut être résumée en quelques chiffres. Le secteur emploie 850 000 travailleurs. Il compte quelque 130 000 entreprises, dont 95 % ont moins de 50 salariés. Il est cependant dominé par les grandes entreprises. Chaque année en Europe, l'imprimerie lourde utilise environ cinq millions de tonnes de papier pour imprimer des magazines, des catalogues et des dépliants publicitaires sur des machines de plus en plus rapides et toujours plus larges. Le secteur européen de l'imprimerie, s'il est comme les autres touché par la crise économique et financière, subit également une crise structurelle, notamment en raison de surcapacités dans le domaine de l'offset et de l'héliogravure. Les syndicats et les fédérations patronales sont d'accord sur ce point.

Les contributions des intervenants sont résumées ci-après:

M. Joost van Iersel, président de la commission consultative des mutations industrielles (CCMI), a ouvert l'audition en décrivant brièvement la fonction de sa commission ainsi que l'objectif de l'audition; il a invité les orateurs et le public à faire preuve d'ouverture au cours des débats.

Mme Helene Juhola, présidente de l'IARIGAI, a d'abord présenté son association, dont l'activité s'articule autour de l'organisation de conférences de recherche, pour ensuite se consacrer à Finnmedia, une fédération de l'industrie finlandaise des médias. Elle a souligné que les produits imprimés ne cessent de perdre des parts de marché au profit de la publicité sur internet, qui gagne en importance. Même les géants vacillent. Elle a invité les éditeurs à assumer leur rôle dans ce secteur, plutôt que de le laisser à des entreprises comme Amazon, et à se créer de nouveaux débouchés. Helene Juhola a proposé de faire réaliser une étude indépendante sur les perspectives du secteur de l'imprimerie, d'intensifier la coopération entre la recherche, le développement et l'industrie et de lancer des programmes nationaux de formation et de développement.

John Caris, directeur général du groupe Roto Smeets, a pris la parole en tant que membre du conseil d'administration de l'ERA (European Rotogravure Association). Il avait déjà prévu, voici quelques années, un "champ de bataille" en Europe. Selon lui, ce sont surtout les surcapacités, qu'il estime à environ 35 %, qui posent problème. Les perspectives sont plutôt sombres: il pense que le secteur n'a pas encore touché le fond. Il ne voit d'autre solution que de réduire les capacités et le nombre de travailleurs, et de reconvertir les salariés. Le secteur de l'imprimerie n'y arrivera pas sans le soutien de l'UE. Les entreprises néerlandaises ont elles aussi fait appel aux ressources du fonds européen d'ajustement à la mondialisation. Il faut toutefois commencer plus tôt à envisager la reconversion et le perfectionnement des travailleurs, pour pouvoir les employer en dehors du secteur. Il déplore cependant qu'il ne soit plus possible d'utiliser des fonds de l'UE pour permettre aux salariés restant dans le secteur de se qualifier.

Dietrich Firnhaber, responsable du développement de l'entreprise chez Heidelberger Druckmaschinen AG, a dépeint la situation du secteur de l'imprimerie du point de vue du fabricant de machines. Heidelberger Druckmaschinen estime que la crise actuelle est plus dure que les précédentes de 1997/1998 et 2000/2001. L'on s'attend à une lente reprise, mais en tout cas pas à un retour complet aux niveaux atteints dans le passé. L'on pourrait arriver à 80 % de ce niveau en 2013, mais il ne faudra pas espérer davantage.

Synthèse du débat qui a suivi ces interventions:

Beatrice Klose, secrétaire générale d'Intergraf, a salué l'initiative tout en critiquant le titre du document présenté ainsi que la description des grandes entreprises du secteur de l'imprimerie, qui donnent une impression négative. Il conviendrait plutôt de parler de secteur de l'imprimerie, d'offset ou d'héliogravure de grand format. Elle a déploré qu'Intergraf n'ait pas été associée à l'élaboration du document. Selon elle, le document reflète davantage le point de vue des syndicats que celui des employeurs. Beatrice Klose a évoqué le projet lancé par Intergraf, concernant le même thème. Elle a proposé de repousser la publication du document présenté jusqu'à ce que les résultats de l'étude lancée par Intergraf soient disponibles. Martina Hardt, de la fédération bvdm, a partagé l'opinion de Beatrice Klose et a fait elle aussi référence au projet paneuropéen cité par Mme Klose. Elle a critiqué l'image négative que le document présenté donne des imprimeurs, comme si ceux-ci avaient agi de manière irresponsable. Tout comme Beatrice Klose, elle a estimé que des négociations collectives au niveau européen ne sont pas une solution; ces négociations doivent avoir lieu au niveau national.

Siegfried Heim, du syndicat ver.di, a indiqué que les conséquences de la crise ont été (et sont toujours) supportées, presque sans exception, par les salariés.

Un représentant de Polestar a souligné que les problèmes ne peuvent être résolus qu'au niveau européen. Les conséquences sociales touchent davantage de personnes que celles directement concernées. Il a plaidé pour une réduction des surcapacités, coordonnée au niveau européen.

À

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