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Les fonctions de la monnaie

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Par   •  1 Décembre 2014  •  Analyse sectorielle  •  1 528 Mots (7 Pages)  •  762 Vues

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Les fonctions de la monnaie

vendredi 11 septembre 2009, par Simonnet Jean-Paul

La monnaie a d’abord des fonctions économiques.

- La monnaie est une [marron]unité de mesure des prix[/marron], un instrument de mesure des valeurs, on dit aussi une [marron]unité de compte[/marron].

Avec l’introduction de la monnaie, on peut mesurer et comparer des biens et services très différents. C’est donc une unité de compte qui permet d’établir le prix de chaque bien. La monnaie détermine ainsi une échelle générale des prix entre tous les biens. Elle fonctionne comme un équivalent général rendant toutes opérations économiques comparables. De ce point de vue elle permet d’éliminer les coûts de transaction qui seraient liés à une économie sans monnaie. Comparer les biens deux à deux pour établir un prix relatifs et passer ainsi à un autre couple de produits... prend du temps.

- La monnaie est un [marron]moyen d’échange[/marron].

Les produits s’échangent contre ce bien particulier appelé monnaie d’échange. Celui-ci permet ensuite l’achat d’autres biens. La monnaie est donc un bien particulier, reconnu et accepté par tous, destiné à faciliter les échanges. En l’absence de monnaie, les transactions prendraient la forme du troc qui freine ces transactions. Cette fonction d’instrument des échanges a une dimension sociale repérée depuis longtemps et qualifiée comme La double coïncidence.

« Quant au fait que c’est le besoin qui maintient la société, comme une sorte de lien, en voici la preuve : que deux personnes n’aient pas besoin l’une de l’autre, ou qu’une seule n’ait pas besoin de l’autre, elles n’échangent rien. C’est le contraire si l’on a besoin de ce qui est la propriété d’une autre personne, par exemple du vin, et qu’on donne son blé à emporter. Voilà pourquoi ces produits doivent être évalués. Pour la transaction à venir, la monnaie nous sert, en quelque sorte, de garant, et, en admettant qu’aucun échange n’ait lieu sur‐le‐champ, nous l’aurons à notre disposition en cas de besoin.[...] Il est donc indispensable que tous les biens soient mesurés au moyen d’un unique étalon. Et cet étalon n’est autre, en réalité, que le besoin qui est le lien universel ; mais la monnaie est devenue une sorte de substitut du besoin et cela par convention, et c’est d’ailleurs pour cette raison que la monnaie reçoit le nom de nomism [1] »

Source : Aristote, Éthique à Nicomaque

- La monnaie permet de constituer une [marron]réserve de valeur[/marron]

Cela signifie qu’elle peut être conservée afin de reporter dans le temps et les achats. La mise en réserve de la monnaie pour des achats ultérieurs repose cependant sur le maintien du pouvoir d’achat de la monnaie (absence d’inflation). [2]

La monnaie a une dimension sociale et politique.

- L’utilisation de la monnaie repose sur la confiance qu’ont les utilisateurs envers les institutions émettrices : elle est à ce titre un instrument privilégié de cohésion sociale dans la mesure où elle crée des liens entre les individus ou entre les groupes ; en ce sens, elle est comparable au langage, car elle permet d’unifier la société.

- De même, la monnaie est aussi un élément de souveraineté, un État ou un groupe d’États comme dans le cadre de l’euro impose son pouvoir en imposant sa monnaie.

Dans un article qui fait le point sur la question, Usages de l’argent et pratiques monétaires, Jérôme Blanc [3] souligne que :

« Alors que les économistes traitent de la monnaie en la définissant de façon instrumentale, mettant en avant les fonctions qui lui confèreraient une utilité propre (le compte ou l’étalon de la valeur, le paiement et l’intermédiation des échanges, la conservation de la richesse), c’est d’argent dont il est question en sociologie et en anthropologie, et c’est de l’argent dont se saisit le sens commun (la monnaie n’étant qu’une concrétisation de l’argent sous forme de moyens de paiement manuels). Alors que pour les économistes la monnaie renvoie d’abord à un problème de quantité, l’argent est d’abord un ensemble de qualités, dont la première est peut-être d’être le réceptacle des affects populaires. De l’argent quotidien ou accumulé, l’économiste voit des revenus et des patrimoines, (...) et là encore c’est aux quantités qu’il s’intéresse (en définissant par exemple des seuils de pauvreté à partir de niveaux relatifs ou absolus de revenus), non aux qualités de l’argent qui lui donnent une signification sociale. »

Il n’est pas possible ici de développer cette opposition mais la lecture de l’article de Jérôme Blanc (document joint) est un détour fortement conseillé.

C’est le même problème qui est soulevé par André Orléan dans l’article « Monnaie » rédigé pour le Dictionnaire des sciences humaines [4] Dans cet article (document joint en bas de page) André Orléan oppose deux conceptions de la monnaie : [marron]instrumentalisme contre institutionnalisme[/marron]. Voici un bref résumé de la manière dont André Orléan présente ces deux conceptions.

- La

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