Les Jeux De La Notation Financière
Cours : Les Jeux De La Notation Financière. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Meryxa • 10 Avril 2013 • Cours • 1 502 Mots (7 Pages) • 844 Vues
dÕun amendement.
La volonté de libéraliser le fonctionnement des
marchés financiers mise en oeuvre à partir du
milieu des années 1980 s’est notamment traduite
par une réforme importante des modalités de leur
contrôle. Alors qu’un rôle important était antérieurement
dévolu aux pouvoirs publics, il a été décidé de laisser
cette mission à des sociétés de droit privé : les agences
de notation ou agences de rating. La première à voir le
jour, avec l’aide des autorités, fut l’Agence d’évaluation
financière, ADEF. Par la suite, deux sociétés nord-américaines
se sont installées, et aujourd’hui trois agences
travaillent en Europe : Moody’s, Standard and Poor’s et
Fitch.
Les méthodes d’analyse des agences sont bien connues ;
on peut les regrouper selon deux axes principaux :
– tout d’abord, les techniques relevant de l’analyse
financière classique : examen des structures de financement,
des flux de fonds prévisionnels, de l’ensemble des
engagements de l’émetteur, etc., en vue d’apprécier sa
capacité de remboursement à court et moyen terme ;
– et ensuite, les méthodes de l’analyse stratégique en
vue de mesurer la position concurrentielle de la société
et ses développements probables.
FINANCE
PAR PHILIPPE RAIMBOURG
Le jugement de l’agence se concrétise par
une note qui est communiquée à l’émetteur
puis à l’ensemble du marché financier.
Cette note est suivie en ce sens que
l’agence procède à des examens périodiques
de la situation de l’émetteur en vue
de confirmer ou de modifier la note initialement
attribuée.
Depuis le début des années 2000 et l’éclatement
de la « bulle » du secteur des technologies
de l’information, alors que la situation
d’un grand nombre de sociétés se dégradait,
les agences ont été accusées de commettre
des erreurs d’appréciation fortement préjudiciables
tant au bon fonctionnement des
sociétés émettrices que des marchés financiers.
Ces difficultés sont sans doute la
résultante des modalités actuelles de travail
des agences et l’on souhaiterait exposer ici
quelques voies possibles d’amendement.
I. – L’ÉVALUATION DU RISQUE
DE DÉFAUT SUR LES MARCHÉS
FINANCIERS
Avec l’apparition des agences de notation,
deux catégories d’agents économiques se
préoccupent en fait d’apprécier le risque de
défaut des titres de créances :
– les agences de notation dont c’est la mission
essentielle,
– les investisseurs qui sont bien sûr soucieux
d’investir dans des titres financiers de
qualité.
1. Les agences de notation
Le système de contrôle des marchés financiers
a été largement modifié à compter de
1986 pour laisser une place prépondérante à
des acteurs privés, les agences de notation.
Mais, en raison de l’exiguïté du marché et
de la nécessité de se situer d’emblée à
l’échelon international, seules trois agences
ont pu s’imposer en Europe. Cette situation
d’oligopole n’est bien sûr pas propre à l’activité
de notation, et il est de plus possible
qu’elle soit incontournable. Mais, en l’occurrence,
elle s’applique à des services
indispensables aux entreprises et aux marchés
financiers, et cette « inélasticité » de la
demande, conjuguée à une offre oligopolistique,
peut induire des dysfonctionnements.
Rappelons tout d’abord qu’une agence tire
l’essentiel de ses recettes de la vente de ses
services aux émetteurs, bien que les utilisateurs
de ses notes soient les investisseurs ;
l’émetteur loue en quelque sorte la compétence
et la réputation de l’agence en vue de
faire certifier son niveau de risque de
défaut. Ces recettes peuvent provenir d’une
première notation, mais aussi et surtout des
contrats de suivi de notes qui présentent
pour l’agence l’avantage de la régularité.
Cette régularité
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