Le développement humain des ménages en Cote d’ivoire
Mémoire : Le développement humain des ménages en Cote d’ivoire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sekstephane • 16 Janvier 2019 • Mémoire • 5 275 Mots (22 Pages) • 925 Vues
LE DEVELOPPEMENT HUMAIN DES MENAGES EN COTE D’IVOIRE
SEKA Anderson Stéphane
Université Felix Houphouët Boigny de Cocody Abidjan
Email : sekaas@hotmail.fr
Résumé
Cet article mesure la pauvreté suivant l’approche micro-multidimensionnelle, en visant à appréhender les relations entre les dépenses et certaines dimensions non monétaires du bien-être des ménages en Côte d’Ivoire. Pour mesurer ce lien, nous nous sommes appuyées sur l’ENV 2008. Il ressort de cette analyse que les dépenses par tête des ménages affectent positivement et significativement la probabilité d’accès à l’éducation des enfants du ménage de même que sur les conditions d’habitat et d’environnement sanitaire. Toutefois le niveau de vie des ménages n’est pas un déterminant significatif du statut anthropométrique des enfants en Côte d’Ivoire.
Mots clés : pauvreté monétaire, non monétaire, complémentarité, Côte d’Ivoire
Abstract
This article measuring poverty according to the micro-multidimensional approach, to understand the relationship between spending and some non-monetary dimensions of well-being of households in Côte d'Ivoire. To measure this link, we relied on the ENV 2008. It is clear from this analysis that spending per capita household affect positively and significantly the probability of access to education of children in the household as well as the conditions housing and sanitary environment. However the household standard of living is not a significant determinant of the anthropometric status of children in Côte d'Ivoire.
Keywords: income poverty, non-monetary, complementarity, Côte d’Ivoire
Introduction
Les années 1980 ont été pour la Côte d’Ivoire, des périodes de déséquilibres macroéconomiques et de quasi-absence de progrès social, mais aussi pour plusieurs pays africains, qui ont été confrontés à de profonde crise économique et sociale. Cette situation a conduit de nombreux ménages ou individus dans l’incapacité d’obtenir ou de perpétuer un niveau de bien-être correspondant à un minimum acceptable par les normes de la société. Ainsi, bon nombres d’ivoiriens sont devenus pauvres avec le taux de pauvreté monétaire le plus haut de son histoire, soit 48,9% en 2008. Au-delà de l’aspect monétaire, bon nombres d’indicateur sociaux ont montré une dégradation des conditions de vie des populations, sur toute sa sphère géographique, (INS 2008). Face à ce constat alarmant de la progression de l’indigence, la quête d’informations supplémentaires concernant les causes ou facettes du phénomène sont indispensables pour éclairer les politiques et les programmes édictés en Côte d’Ivoire.
Deux options majeures semblent constituer le cadre actuel de mesure de la pauvreté. De par la distinction présentée par Sen (1981) et Ringen (1988), la pauvreté peut s’appréhender de manière indirecte comme une insuffisance de ressources ou de manière directe sur la base des conditions de vie ou des réalisations des individus. La méthode indirecte se concentre sur les moyens que constituent les ressources dont disposent les individus pour satisfaire un ensemble de besoins considérés comme essentiels ou comme faisant partie d’un niveau de vie ordinaire dans la société à laquelle ils appartiennent. Se focalisant ainsi sur ce que les gens ont ou n’ont pas, les approches indirectes nous informent sur la satisfaction potentielle plutôt qu’effective des besoins (Alcock, 2012).
A l’inverse, la méthode directe fait reposer la mesure de la pauvreté sur des indicateurs de privation (Desai et Shah, 1988 ; Dickes, 1989) ou d’échec dans la réalisation d’un ensemble de fonctionnements de base (Chiappero Martinetti, 2000). L’évaluation de la pauvreté dans le cadre de cette approche est basée sur l’observation directe des résultats que les individus parviennent à atteindre, c’est à dire sur la satisfaction effective des besoins. Ainsi, les mesures directes de pauvreté reposent sur ce que les individus font ou ne font pas (Alcock, 2012 ; Boltvinik, 1999). Se référant aux informations issues de plusieurs dimensions, elles peuvent dès lors être considérées comme des approches multidimensionnelles de la pauvreté.
Toutefois, si l’idée en théorie des approches directes ne jouissent d’aucune ambigüité, les difficultés subsistent quant à leur opérationnalisation empirique, et nous interpelle aussi sur l’opposition des deux approches pour voir véritablement s’il existe des différences en termes d’identification des populations pauvres. La question de savoir si les résultats issus de ces deux approches sont, ou non, substantiellement différents se révèle dès lors pertinente (Lachaud, 1999). S’il s’avère que l’identification des populations en situation de pauvreté est identique sur la base de ces deux approches, alors celles-ci peuvent être considérées comme substituables. Dans ce cas, l’utilisation de l’information monétaire comme approximation de la pauvreté directe est justifiée (Dekkers, 2003). Si, en revanche, il est établi que les résultats sont significativement différents, il en résulte alors que ces deux approches sont complémentaires dans l’explication du concept de pauvreté (Costa, 2003).
L’objectif principal de cet article est d’appréhender les interactions entre l’approche monétaire et non monétaire de la pauvreté en Côte d’Ivoire. De façon spécifique, cet article vise à déterminer la cartographie de la pauvreté fondée sur certains droits essentiels. Et appréhender les relations entre les dépenses et certaines dimensions non monétaires du bien-être des ménages.
Nous espérons justifier l’hypothèse de travail selon laquelle ; La mesure de la pauvreté en termes de dépenses monétaires n’a pas la capacité de capter des dimensions essentielles du bien-être en Côte d’Ivoire.
Pour y parvenir la présente étude utilise les informations de l’enquête de l’étude du niveau de vie des ménages en Côte d’Ivoire de 2008. Apres un cadre théorique et conceptuel de la pauvreté à la section une, la deuxième section explicite les aspects méthodologiques, ainsi que les sources statistiques utilisées. La dernière section présente les mesures de l’accès à certains besoins de base des ménages et tente de mettre en évidence et à l’aide d’estimations, les relations entre les dépenses et certaines dimensions non monétaires du bien-être des ménages.
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