Le concept de l'habitus
Cours : Le concept de l'habitus. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 29 Mars 2013 • Cours • 347 Mots (2 Pages) • 948 Vues
Élaboré à la fin des années 1960, thématisé une première fois dans la préface à une publication d’œuvres d’ethnologie kabyle, Esquisse d’une théorie de la pratique (1972), complétée dans Le sens pratique (1980), le concept d’habitus visait, primitivement, à dépasser les deux conceptions du sujet et de l’action alors dominantes dans l’espace intellectuel français.
S’opposaient ainsi les théories inspirées de la phénoménologie, et en particulier l’existentialisme de Jean-Paul Sartre, qui plaçaient au cœur de l’action la liberté absolue du sujet, aux théories issues du structuralisme, en particulier l’anthropologie de Claude Lévi-Strauss, qui faisait de l’action du sujet un comportement entièrement régi par des règles objectives.
Face au structuralisme, Bourdieu a voulu redonner une capacité d’action autonome au sujet, sans toutefois lui accorder la liberté que lui prêtait l’existentialisme. La « solution » que propose Bourdieu est de considérer que l’agent a, lors des différents processus de socialisation qu’il a connus, en particulier sa socialisation primaire, incorporé un ensemble de principes d’action, reflets des structures objectives du monde social dans lequel il se trouve, qui sont devenus en lui, au terme de cette incorporation, des « dispositions durables et transposables », selon l’une des définitions de l’habitus que propose Bourdieu.
Ainsi, l’agent, en un certain sens agit de lui-même, à la différence du sujet structuraliste qui actualisait des règles : en effet, son action est le produit des « stratégies inconscientes » qu’il développe. Toutefois, ces stratégies sont constituées à partir de dispositions que l’agent a incorporées. Au fondement de l’action, on trouve donc l’ensemble de ces dispositions qui constituent l’habitus. C’est pour cela que Bourdieu préfère au terme d’acteur, généralement employé par ceux qui veulent souligner la capacité qu’a l’individu d’agir librement, celui d’agent, qui insiste, au contraire, sur les déterminismes auxquels est soumis l’individu. Certains travaux insistent néanmoins sur la relation entre habitus, liberté et réflexivité41
L’action des individus est donc, au terme de la théorisation de Bourdieu, fondamentalement le produit des structures objectives du monde dans lequel ils vivent, et qui façonnent en eux un ensemble de dispositions qui vont structurer leurs façons de penser, de percevoir et d’agir.
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