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Le Role De L'etat Dans La Croissance

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Par   •  9 Juin 2014  •  1 447 Mots (6 Pages)  •  976 Vues

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« Le pays va mal, sa croissance stagne. » Cette phrase est un stéréotype de ce qu’on entend quotidiennement dire par de nombreux journalistes, économistes ou hommes politiques. Plusieurs questions se posent alors : Qu’est-ce que cette croissance qu’il faut stimuler ? Pourquoi veut-on qu’elle soit forte ? Comment la promouvoir ?

La croissance peut se définir comme l’augmentation soutenue de la production d’un pays au cours d’une longue période (contrairement à l’expansion qui se situe dans le court ou moyen terme). Elle se traduit par une augmentation du Produit Intérieur Brut du pays. Elle est donc principalement quantitative. Elle se distingue de ce fait du développement ; terme qui met plutôt l’accent sur les transformations qualitatives de structures démographiques, économiques et sociales, qui, souvent accompagnent la croissance. Mais ces deux notions (croissance et développement) sont étroitement liées, car si on apprécie des taux élevés de croissance, ce n’est pas en tant que fin en soi, mais par ce qu’ils permettent d’atteindre prospérité (augmentation du revenu par tête) et développement. Le rôle de la croissance est donc, indirectement, de permettre une amélioration des conditions de vie, de la prospérité, de l’espérance de vie, de la santé… Le moyen de faire augmenter la production diffère selon les cas. La croissance est en effet un phénomène complexe et qui repose sur un ensemble de facteurs en interaction (la quantité et la qualité du travail, du capital et des ressources naturelles, le progrès technique). On peut alors se demander quelle serait la meilleure combinaison de ces facteurs : quels leviers faut-il enclencher pour favoriser la croissance ? Le fonctionnement naturel des mécanismes de l’économie et du marché stimulent-ils suffisamment la croissance ou au contraire celle-ci nécessite-t-elle d’être provoquée ou lancée par une intervention publique ? En d’autres termes, de quelle manière l’Etat doit-il agir pour que la croissance soit optimale et satisfaisante pour la plus grand nombre ? Evidemment, plusieurs interprétations existent quant au traitement de ce problème. Peut-être l’Etat doit-il agir différemment selon qu’il veuille relancer la croissance ou qu’il cherche à la soutenir durablement. Aussi, il aura une position différente s’il doit stimuler une croissance stagnante dans un pays riche ou s’il doit provoquer un démarrage économique dans un pays en voie de développement. Il peut enfin adopter une position différente en fonction qu’il mette l’accent sur l’un ou l’autre facteur de la croissance.

Malgré ces différences, il est possible de dégager certaines théories concernant l’intervention publique en matière de croissance. Ainsi, on a longtemps supposé que l’Etat ne pouvait que faiblement intervenir dans la croissance car celle-ci ne dépendait que de facteurs incontrôlables (I). Depuis une vingtaine d’années par contre, on admet que l’Etat peut avoir une fonction dans la stimulation de la croissance en offrant un cadre qui lui est favorable (II). Enfin, on pense que l’Etat a un rôle à jouer dans le contrôle de la croissance, afin que celle-ci profite au plus grand nombre (III).

I. Traditionnellement, on admet que la croissance est régie par des facteurs sur lesquels la politique économique n’a que peu d’effets.

A. Les économistes classiques, premiers penseurs à étudier la croissance la décrivent en terme d’accumulation des facteurs terre et population (travailleurs).

• Pour Smith, la croissance (« âge d’or ») ne pourra de toute façon pas dépasser les contraintes des ressources naturelles (la terre) qui sont limitées.

• Pour Malthus, une meilleure exploitation de la terre (grâce à plus de travailleurs) augmentera la production, mais pas indéfiniment du fait de la loi des rendements décroissants.

• En accumulant ces facteurs, on atteint un équilibre naturel, un maximum de production. Et d’aucune manière on imagine que l’intervention publique ne pourra briser cet équilibre.

B. La formalisation néoclassique met l’accent sur le progrès technique, mais celui-ci est considéré comme exogène.

• Le premier modèle néoclassique de la croissance (Solow en 1956) indique que la croissance peut être durable, si on prend on compte un autre facteur : le progrès technique.

• Le progrès technique, tombé du ciel, permet en effet de combler à long terme la décroissance des rendements du capital physique. L’Etat reste demeure globalement en dehors du phénomène de croissance.

 L’accumulation du capital physique et humain et le progrès technique, qui sont les principaux facteurs de croissance, ne peuvent être favorisés par l’Etat. A la limite, celui-ci peut, par une politique favorable, stimuler l’investissement ou l’épargne (Ramsey), mais cela n’aura qu’un effet transitoire sur la croissance (et non durable).

II. Aujourd’hui, on s’accorde pour dire que l’Etat est capable de fournir un environnement favorable à la croissance.

A. La théorie de la croissance endogène (Romer 1990) a ouvert la voie à l’intervention de l’Etat pour soutenir le principal facteur de la croissance : le progrès technique.

• Si

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