Le Rationnement De Crédit
Compte Rendu : Le Rationnement De Crédit. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dissertation • 1 Décembre 2013 • 1 758 Mots (8 Pages) • 3 717 Vues
PARTIE I : RATIONNEMENT DE CREDIT ET ASYMETRIE DE L’INFORMATION
A- NOTION DE RATIONNEMENT DE CREDIT
1) Définition
La notion de rationnement de crédit est très utilisée dans le langage économique et financier. Plusieurs auteurs ont donné leurs avis par apport à une définition formelle du terme.
Pour BESTER et HELMUT, le rationnement de crédit se décrit par le fait que « lorsque certains emprunteurs obtiennent des prêts tandis que d’autres n’en obtiennent pas, même s’ils sont prêts à payer le taux d’intérêt que les prêteurs demandent, même plus élevés et / ou de fournir plus de bien en garantie car la demande de crédit est inférieur à l’offre et l’ajustement se fait par l’offre et non par les prix ».
D’après STIGLITZ et WEISS, il y a rationnement de crédit lorsque l’emprunteur est disposé à accepter les conditions de prêt établies par le prêteur même si celui-ci disposant de ressources suffisantes et que le prêt lui est toutefois refusé (certains emprunteurs sont contrains par des lignes de crédit fixées qu’elles ne doivent pas dépasser sous n’importe quelles circonstances, d’autres sont purement refusés de prêts).
En bref, le rationnement de crédit est pour une banque le fait de limiter ou contrôler l’émission de prêt envers un emprunteur potentiel aux conditions demandée (quantités et prix ou taux d’intérêt).
2) les formes de rationnement de crédit
Nous allons montrer comment une banque peut rationner son crédit à travers les quatre cas de figure suivants :
Type 1 : Le rationnement de type 1 repose sur le fait que la banque accorde un prêt pour un montant inférieur à celui qui a été demandé. Cette définition repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation positive entre montant emprunté et les difficultés de remboursement.
Type 2 : dans une situation de type 2 les banques refusent de s'engager envers certains emprunteurs alors qu’ils présentent les mêmes caractéristiques que ceux qui obtiennent le crédit. De plus, ces emprunteurs sont prêts à payer un taux d'intérêt plus élevé et à apporter des collatéraux (c'est-à-dire des garanties) plus importants. La plupart des modèles analytiques s'attachent à expliquer ce phénomène. C'est notamment le cas des modèles de Stiglitz et Weiss (1981) et de Williamson (1987). Le rationnement de type 2 est qualifié de pur rationnement. Dans ce cas, la demande est supérieure à l'offre et, contrairement aux modèles néoclassiques, l'ajustement se fait par les quantités et non par les prix car le taux d'intérêt influence la probabilité de défaut de l'emprunteur.
Type 3 : Le troisième type de rationnement correspond à un refus de prêter au taux d'intérêt désiré par l'emprunteur. Ce type de rationnement découle de la différence d'anticipation des probabilités de réussite du projet entre l'emprunteur et la banque, celle-ci étant plus pessimiste, et désirant appliquer une prime de risque plus élevée que celle souhaitée par l'emprunteur.
Type 4 : Le quatrième type de rationnement est appelé dans le vocabulaire anglo-saxon "red-lining". Dans ce cas, les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui ont obtenu le crédit car ils ont été identifiés comme trop risqués par la banque : quel que soit le taux en vigueur, ils sont exclus du marché du crédit. Dans ce cas, le rationnement ne s'explique pas en termes d'apurement du marché et d'adéquation de l'offre et de la demande par les quantités, c'est aussi un refus de prêter. Le "red-lining" correspond au rationnement le plus communément observé dans la réalité.
Par ailleurs, dans un sens plus large, l’équilibre de rationnement fait appel à l’analyse du rationnement du crédit lorsque le taux d’intérêt est à son niveau de long terme. L’analyse de Stiglizt et Weiss montre qu’il n’y a pas de discrimination par les prix sur le marché du crédit à cause de l’asymétrie de l’information ; l’argument est que le taux d’intérêt fait fuir les emprunteurs les plus sûrs (biais de sélection adverse) ; ensuite, un taux d’intérêt élevé incite les emprunteurs à entreprendre des projets plus risqués.
B- ASYMETRIE DE L’INFORMATION : INFORMATION IMPARFAITE
Depuis fort longtemps, les économistes ont trouvé que l’asymétrie de l’information était l’origine du rationnement de crédit. Dans ce contexte, les asymétries de l’information désignent la disparité entre l’information dont dispose le client à la recherche du crédit et les fournisseurs de fonds dont on suppose qu’ils sont habituellement désavantagés.
Pour P. Roger (1988), l’asymétrie de l’information peut avoir deux origines : soit du fait qu’un partenaire dispose de plus d’informations que l’autre, soit des coûts d’obtention de l’information ; deux aspects directes de l’asymétrie de l’information sont l’anti-sélection et le risque moral.
1) L’anti-sélection ou sélection adverse
C’est le problème crée par l’asymétrie de l’information avant qu’une transaction n’ait lieu. Cela se produit lorsque les emprunteurs les plus susceptibles de conduite à de mauvais résultats sont ceux qui recherchent le plus activement du crédit, et qui ont le plus de chance d’en obtenir.
Les travaux de G. Akerloff ont introduit la notion d’anti-sélection appelée sélection adverse qui est un problème d’opportunisme précontractuel. Elle est due au fait que l’une des parties dispose d’informations privées avant que la transaction soit réalisée.
Dans le secteur bancaire, l’anti-sélection apparaît lorsque l’emprunteur conserve, même après un examen attentif par le créancier des informations disponibles, un avantage informationnel sur son partenaire. Ainsi à défaut de pouvoir fixer un taux d’intérêt qui corresponde au risque effectif du projet, la banque applique un taux reflétant la qualité moyenne des emprunteurs. Cette pratique pénalise donc les individus dont le projet est moins risqué en leur faisant payer une prime de risque plus élevée que leur risque effectif
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