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La croissance, fiche d'économie

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Par   •  15 Mai 2019  •  Fiche  •  2 737 Mots (11 Pages)  •  606 Vues

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Théories :

Croissance :

  • Le PIB mesure de façon partielle et biaisée l’augmentation de la production :
  • Les externalités négatives et positives ne sont pas internalisées : les dépenses négatives en matière de lutte contre l’obésité participent au PIB.
  • Le travail bénévole et domestique n’est pas comptabilisé, ou quand il l’est, l’est difficilement.
  • L’économie souterraine n’est pas intégrée au PIB, ou au mieux une petite partie.
  • Ainsi, les tendances à l’externalisation et à la diminution de l’économie souterraine pour les pays riches tendent à surévaluer leur PIB.  Ainsi, une part de la croissance des pays en développement correspond à l’externalisation et à la diminution de l’économie souterraine, processus bien plus faibles dans les pays développés : explication de la croissance faible des pays développés relativement aux pays en développement.
  • Une croissance équilibrée, c’est-à-dire ni inflationniste (où D > O) ni de sous-emploi (O>D), nécessite une croissance de la demande égale à celle de l’offre. Or, l’offre est déterminée par l’investissement, tandis que la demande est déterminée par les variations de l’investissement. Et ainsi, on obtient que la croissance est équilibrée à condition que l’investissement ne cesse de croître à un taux constamment égal à sv où s est la propension marginale à consommer et v le coefficient de capital. Domar, « Expansion and employment », American Economic Review, 1947.
  • Théories de la régulation (Cf l’économie institutionnaliste).
  • North.
  • Les sources de la croissance économique sont généralement au nombre de deux : la croissance démographique et le progrès technique, générateur de gains de productivité du travail ou d’accroissement de variété des biens. La question est ensuite de savoir si ces variables sont exogènes, ou si par exemple, le niveau de revenu a une influence sur la croissance démographique.
  • La croissance est influencée par les comportements des agents économiques, que ce soit l’arbitrage épargne-consommation, investissement privé-public, le partage entre salaire et profits, le degré d’ouverture de l’économie. Ainsi, une économie en retard devra s’ouvrir et accueillir la demande internationale pour soutenir l’offre intérieure en dépit d’une demande intérieure essentiellement tournée vers des biens de subsistance – à faible valeur ajoutée – par manque de revenus.  
  • Le consensus de Washington, définissant les règles politiques permettant théoriquement une croissance idéale et régulière, est remis en question par l’émergence des dragons asiatiques à des taux de croissance impressionnants. En effet, ceux-ci n’ont pas reposé sur une dérégulation et une libéralisation de leurs marchés et de leur système de financement, tout en reposant sur des entreprises publiques, en contradiction avec le principe d’un État neutre mis en avant par le consensus de Washington. La Chine s’est libéralisée, mais progressivement, ce qui lui a permis une croissance solide, contrairement à la Russie, qui a subi une libéralisation très rapide et très importante.
  • Le modèle de croissance de Solow (1956) repose sur l’existence de deux facteurs de production, le travail et le capital. Puisqu’il suppose les rendements décroissants (comme Ricardo et Malthus), alors la croissance à long terme ne peut s’expliquer que par le progrès technique, qui n’est pas expliqué : le progrès technique est exogène (en fait, ça veut dire qu’on considère qu’on ne peut pas vraiment agir dessus). Dès lors, le PIB des pays devraient finir par converger – spoiler : ce n’est pas le cas.
  • Théories de la croissance endogène, au centre desquelles se trouve la notion d’externalités positives :
  • Romer : la production est fonction du capital – à la fois physique et intellectuel – de l’entreprise et du capital global de l’économie – dépendant lui-même de la taille de l’économie et du capital des autres entreprises. Ce modèle de croissance est endogène dans le sens où les comportements d’épargne déterminent la croissance – la favorisent plus précisément, puisque l’épargne est supposée égale à l’investissement. Ainsi, on observe une synergie du capital :
  • Externalités de réseau : concerne les biens de réseau, comme le téléphone. Si une entreprise investit pour développer le réseau, cela profite aux autres entreprises sur le réseau.
  • Externalités pécuniaires : les pôles d’activité permettent des économies d’échelle aux entreprises,  puisque ils peuvent sous-traiter à proximité.
  • Effets d’apprentissage : l’innovation d’une entreprise profite aux autres, notamment via les travailleurs.
  • Complémentarité des entreprises : un progrès technique dans un secteur ou pour une entreprise profite aux autres secteurs qui utilisent des biens de ce secteur (progrès sidérurgie 🡺 chemins de fer).
  • Lucas, « On the mechanics of economic development », 1988 : Les externalités positives, causes du progrès technique, proviennent à la fois du capital physique, du capital humain et du niveau moyen de capital humain de la force de travail de l’économie. Cela justifie une intervention de l’État qui doit internaliser le bénéfice social au bénéfice privé (subventions, Crédit Impôt Recherche) afin que le marché atteigne l’optimum.
  • Plus précisément, le rendement marginal du capital humain est décroissant au niveau individuel, mais constant au niveau collectif.
  • La diffusion du capital humain entre les économies n’est possible que pour du capital humain transférable, c’est-à-dire non spécifiquement utilisable au sein de l’entreprise.
  • E. Gurgand, Économie de l’éducation : le capital humain ne doit pas être limité aux compétences professionnelles, mais peut être élargi, à l’espérance de vie, la bonne santé, la fécondité. Il souligne par ailleurs qu’un capital humain élevé est synonyme d’un comportement civique plus important.
  • Barro, « Government spending in a  Simple model of endogenous growth », 1990 : le progrès technique dépend des infrastructures publiques, et donc des dépenses de l’État, en termes d’infrastructures. Comment financer cette dépense ? Par l’impôt, car l’endettement n’est pas envisageable, encore moins la création monétaire.
  • Grossman et Helpman, Innovation and Growth in Global Economy, 1991 : la croissance résulte de la production d’une variété croissante de biens de consommation et de l’accumulation de connaissances. Ainsi, l’entreprise qui introduit un nouveau bien de consommation dispose d’une rente de monopole pour ce bien. (Iphone quand il est sorti).
  • Aghion et Howitt, « A model of growth through creative destruction », 1992 : ce n’est pas l’augmentation du nombre de biens de consommation qui détermine la croissance mais l’augmentation de qualité de ces biens, car des biens sont détruits lorsque de nouveaux sont créés, on parle d’innovations verticales au lieu d’innovations horizontales. On se situe ici dans la lignée de Schumpeter et son idée de destruction créatrice. (Ils sont néo-schumpétériens, bouuuh).
  • L’entreprise innovante profite d’une rente de monopole jusqu’à l’arrivée sur le marché d’un nouveau produit.
  • Si la demande s’oriente vers des secteurs où les gains de productivité sont faibles, alors la croissance sera faible : les comportements des consommateurs déterminent la structure de la demande, et par conséquent celle de l’offre. (les services sont en progression depuis les Trente Glorieuses, or les services sont riches en travail, les gains de productivité sont faibles). En ce sens, les pays émergents sont ceux qui parviennent à produire pour une demande extérieure qui s’adresse à des productions où les gains de productivité sont élevés.
  • La plupart des théories de croissance endogène établissent une corrélation positive entre taille de l’économie et croissance, invalide empiriquement.
  • La croissance endogène, établissant un lien entre croissance et connaissances, permet de penser une croissance durable. Cependant, si la production et l’innovation dans le domaine de biens sales est plus profitable que dans un domaine de biens propres, non polluants, alors l’État est nécessaire pour que l’on arrive à une conversion des entreprises vers des technologies propres, puisqu’elles sont incitées par le marché à s’en détourner.
  • A partir d’environ 20 000/25 000 dollars PPA par tête, il n’y a plus de corrélation positive entre niveau de vie PPA et indice de satisfaction, observe Jean Gadrey.
  • L’élargissement des marchés de biens à haute valeur ajoutée – logique pour une entreprise qui maximise son profit – conduit à l’augmentation des salaires des travailleurs hautement qualifiés, nécessaires à la production de ces biens, ce qui augmente ainsi les inégalités. Jean-Luc Gaffard, La croissance économique.

La stagnation séculaire :

  • « L’ère de la « stagnation séculaire » », Lawrence H. Summers, mars-avril 2016 :
  • Alvis Hansen employa le premier ce concept renvoyant à une situation avec une propension croissante à épargner et des dispositions à l’investissement faiblissant.  
  • On peut parler de stagnation séculaire lorsque le taux d’intérêts réel neutre – c’est-à-dire permettant le plein emploi – est si bas que les politiques conventionnelles des banques centrales ne sont plus efficaces.
  • Si la stagnation séculaire provenait d’une insuffisance de l’offre – comme le défend Robert Gordon – alors l’inflation s’accélérerait, au lieu de ralentir.
  • Pour B. Bernanke, la stagnation séculaire procède d’une épargne trop élevée, ce qui implique des taux d’intérêts trop faibles. Mais Lawrence Summers avance que la chute récente des taux d’intérêt réels neutres a d’autres causes.
  • Considérer que le problème actuel est une sorte de trappe à liquidité ne rend pas le problème à son entièreté, puisque ce problème semble bel et bien être « séculier » et non passager (critique de Paul Krugman).
  • En relançant la croissance et en permettant à l’inflation d’augmenter, l’expansion budgétaire aurait un coût réel moindre et attirerait les investissements. Mais diminuer les retraites est à éviter : cela augmente les comportements d’épargne retraite. (De même peut-on penser que la hausse de la précarisation augmente les comportements d’épargne de précaution).
  • En fait, la principale contrainte des économies développées est la demande, et non l’offre. Il peut ainsi être intéressant de renforcer les investissements dans les technologies renouvelables, tout autant que d’augmenter le revenu total de ceux dont la propension marginale à consommer est forte.
  • « Les vents contraires de la croissance », Robert Gordon :
  • L’économie américaine est malmenée par 6 vents contraires :
  • Le vieillissement de la population et l’allongement de l’espérance de vie : fin du « dividende démographique »
  • Le creusement des inégalités
  • Le coût de la mondialisation (délocalisations, pression à la baisse des salaires au Nord, affaiblissement de la productivité) : égalisation du facteur prix
  • Un système éducatif moins performant
  • Les contraintes environnementales, à la fois réglementations et taxes
  • Le niveau élevé de l’endettement public et privé :

Un développement soutenable ? :

  • Le rapport Brundtland de 1992, Notre avenir à tous, définit cela comme « Un développement qui répond aux besoins du générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. ».
  • Jean-Jacques Salomon, « L’impérialisme du progrès », Ecologie et politique, Le développement : « il s’agit toujours d’un trajet et même d’une trajectoire qui doit mener d’un état de moins à un état de plus : la notion de développement est à ce point rattachée à toute l’histoire de l’Occident qu’il est difficile, voire impossible, de la dissocier de la notion de progrès. La notion de développement apparait plus neutre que celle de progrès, elle est tout autant messianique au sens où l’on sort des limbes vers la civilisation, ou encore où l’on tourne le dos aux primitifs et aux sauvages pour accéder aux sociétés où règnent le droit, la raison ainsi que les vertus de la démocratie. C’est pourtant ainsi que la notion de progrès a pollué la notion de développement : l’impérialisme de la nation a imposé sa marque grâce, d’une part, à l’accroissement des connaissances et d’autre part, grâce aux acquis constamment renouvelés du processus  industriel (la machine qui, suivant Marx, produit à son tour des machines, de sorte que ‘’la routine scientifique détermine un développement qui n’a plus d’autre limites que celles des matières premières et des débouchés’’) ».
  • Différence entre soutenabilité forte et faible, qui procède de la différence entre susbtituabilité faible des capitaux – donc il faut garder le stock de capital naturel constant –  et substitualibilité forte des capitaux – donc il suffit de garder le stock de capital global (=humain + physique + naturel) constant.

Exemples :

  • Le développement de la nouvelle économie à partir de 1995 a attiré de nombreux investissements, ce qui a permis à la croissance d’atteindre 4% par an de 1995 à 2000 aux États-Unis. Mais à partir de mars 2000, on observe une épuration du marché : des entreprises non viables voient leur cours boursier s’effondrer (la Bulle internet éclate), et l’économie américaine est en récession en 2001-2002. Illustration des cycles de Joseph Schumpeter. (la destruction créatrice est le moment où la nouvelle économie a dégagé les anciennes entreprises, dans des secteurs vieillissants).
  • Robinson s’échoue sur une île déserte avec un sac de blé. Dominique Guellec et Pierre Ralle, Les Nouvelles théories de la croissance. 
  • Il plante une partie de son blé, mais au fil des mois et des années, la quantité de blé qu’il veut planter semble être égale à celle qu’il retire par la plantation : il a intérêt à ne pas planter plus. Il vient d’expérimenter les rendements décroissants de la terre.
  • Un matin, le perroquet arrive, et lui dit comment améliorer sa production de blé, et alors il produit beaucoup plus et toujours plus. Le progrès technique apparaît.
  • Mais quand le perroquet disparait, Robinson ne sait pas comment augmenter encore sa production. Puis il se rend compte qu’à partir des techniques du perroquet, il peut lui-même trouver des moyens d’augmentation sa production. Mais cela lui coûte une ressource importante : son temps. Il est face à un arbitrage production-innovation/savoir-faire.
  • Un jour Vendredi apparut. Alors ils divisèrent la terre en deux, et chacun regardait très attentivement comment l’autre produisait, pour s’inspirer de lui pour améliorer sa propre production. Ainsi, quand Vendredi passait beaucoup de temps à chercher de nouvelles techniques de production, Robinson profitait d’un gain de productivité important grâce à Vendredi. Mais quand Vendredi s’en rendit compte, il construisit une palissade et leurs techniques de production divergèrent rapidement, de telle sorte que Robinson produisait beaucoup de blé, de qualité médiocre, et Vendredi moins de blé, de meilleure qualité. Mais rapidement, ils décidèrent d’échanger du blé, et Vendredi se rendit compte que les quantités que Robinson voulait bien lui acheter  étaient fonction décroissante du prix de vente, et Vendredi prit cela en compte pour définir le prix de vente. Ils venaient de mettre en pratique un ajustement des prix par l’offre et la demande par tâtonnements.
  • Les 1% des américains les plus riches ont capté 45% de la croissance américaine entre 1993 et 2000, et 73% entre 2002 et 2006. Ce qui a permis la croissance à l’époque semble être à l’origine des inégalités croissantes : progrès technique et libéralisation des marchés. Problème : ce creusement des inégalités diminue le taux de croissance potentielle, ce qui aurait été caché par l’endettement excessif.

Citations :

  • « L’avenir, nous n’avons pas uniquement à le prévoir, mais aussi à le permettre. » Antoine de Saint-Exupéry.
  • « La croissance est un phénomène cumulatif et autoentretenu d’un indicateur révélateur de la production de richesses et qui s’accompagne de transformations structurelles » François Perroux, dans les années 60.
  • « Ce que donne Intel, Microsoft le reprend » maxime populaire exprimant le fait que les progrès en puces électroniques étaient immédiatement suivis de progrès en logiciels.
  • « La maison brûle, et nous regardons ailleurs » en référence aux problèmes climatiques disait Chirac, qui n’était pas le dernier à regarder ailleurs.

Sources :

  • La croissance économique, Jean-Luc Gaffard.
  • Croissance, emploi et développement, Dominique Guellec et Alli.
  • Les nouvelles théories de la croissance, Dominique Guellec.

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