La crise des subprimes
Analyse sectorielle : La crise des subprimes. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sofiza • 16 Mai 2015 • Analyse sectorielle • 1 025 Mots (5 Pages) • 559 Vues
Lorsque les Etats-Unis s’enrhument, c’est le monde entier qui éternue. Cet adage du 20e siècle ne s’est jamais révélé aussi vrai qu’aujourd’hui alors que les économies européennes vacillent sous le choc d’une crise économique ayant lieu à des milliers de kilomètres. Dans le système financier actuel où tout est tellement interconnecté, ce qui a commencé par quelques décisions de prêt mal avisées aux Etats-Unis s’est répandu à travers le monde et menace d’engloutir ce dernier dans une autre grande dépression.
La crise a maintenant pris de dangereuses proportions. Elle a commencé, après une longue période d’augmentation constante des prix des logements, avec l’éclatement de la bulle immobilière aux Etats-Unis en 2004. De nombreuses familles ont été autorisées à contracter des emprunts pour acheter leur logement. Et les prêteurs avaient alors commencé à s’engager dans une pratique dite des « prêts hypothécaires à haut risque » (« les subprimes ») et donc à accorder des prêts à des emprunteurs « à risque » dont la solvabilité ne les qualifiait pas pour prendre des hypothèques pour l’achat de leur maison. Ces prêts à haut risque étaient généralement accordés à un taux d’intérêt faible pendant les quelques premières années mais révisé fortement à la hausse par la suite.
"Il y a une hypothèque sur ma maison"
Les risques n’ont en général pas été bien expliqués aux emprunteurs dont beaucoup ont cru qu’ils pourraient aisément refinancer leurs créances en quelques années pour conserver leur bas taux d’intérêt. Les économistes ont averti des dangers mais, globalement, personne aux Etats-Unis ne voulait gâcher l’euphorie de la bulle immobilière. Chacun semblait y gagner de l’argent : les entreprises de construction, les courtiers immobiliers, les banques comme les fournisseurs de matériaux. Les heureux consommateurs pouvaient enfin, pour la première fois de leur vie, devenir propriétaires. Après des décennies de dérégulation constante sous l’égide du parti républicain, le gouvernement américain laissait les mains pratiquement libres à l’industrie.
Siffler la fin de la partie
Mais en 2005/2006, le temps est venu de payer le prix de ces erreurs. Les taux d’intérêt des prêts hypothécaires à haut risque sont montés en flèche. De nombreux nouveaux acquéreurs sont devenus incapables de rembourser ou de refinancer leurs emprunts. La crise aurait dû se limiter aux propriétaires américains. Malheureusement les banques et les prêteurs avaient revendu la dette à des investisseurs. Les créances ont ainsi été découpées (« titrisées ») et revendues à d’autres banques et investisseurs dans le monde entier, selon des montages financiers compliqués que peu de personnes semblaient comprendre correctement. Au cours de l’année 2007, près de 1,3 million d’habitations ont fait l’objet de saisies, chiffre en hausse de 79 % par rapport à 2006. Et ce fut la panique : personne ne semblait avoir aucune idée d’à qui appartenait ces dettes « sans valeur », éparpillées dans l’ensemble du système financier mondial. Soudainement, les banques ne voulaient plus se prêter mutuellement, d’où un resserrement, voire un étranglement du crédit, et une période où le système finit par manquer de liquidités (c’est à dire d’argent)
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