La Place De L'UE Dans L'économie Globale
Mémoire : La Place De L'UE Dans L'économie Globale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar laura.z • 1 Mars 2015 • 3 054 Mots (13 Pages) • 945 Vues
A – Comment s’est opéré l’intégration économique de l’Union européenne ? a) – Les différentes formes de l’intégration économique régionale
1. On parle d’intégration économique lorsque des accords commerciaux entre nations aboutissent à la constitution d’un espace économique unique. L’intégration économique concerne en général un ensemble de pays proches géographiquement. Ceux-ci décident de construire un espace économique et social au sein duquel il n’y aura plus d’entraves aux échanges, que ceux-ci concernent les marchandises, les capitaux ou les hommes. Cela s’accompagne de la création d’institutions communes chargées de gérer les intérêts communs des pays.
2. L’intégration économique résulte d’une construction. Elle ne peut pas se faire du jour au lendemain. A la suite de Bela Belassa (The theory of economic integration - 1961), on distingue généralement cinq étapes dans le processus d’intégration régionale :
1ère étape : Création d’une simple zone de libre-échange entre les pays membres : son objectif principal est d’éliminer les barrières douanières et les restrictions quantitatives existant entre les pays membres de l’accord. Par contre, chaque pays peut soumettre les importations en provenance de l’extérieur de la zone à son propre tarif extérieur. L’intérêt de ce type d’accord est limité, comme l’a montré l’échec de l’AELE (Association Européenne de Libre Echange qui liait le Royaume-Uni, la Norvège, la Suède, L’Islande, la Suisse, l’Autriche et le Portugal en 1960) car la coopération et l’intégration des différents pays sont minimales. On ne peut alors parler véritablement de régionalisation des échanges.
2ème étape : L’Union douanière qui correspond à une régionalisation plus poussée que la zone de libre échange. En effet les partenaires adoptent une politique commerciale marquée par l’instauration d’un tarif extérieur commun. Ainsi, le Zollverein, crée par les Etats de la Confédération allemande en 1834, a été un des outils assurant la construction de l’empire allemand au XIX° siècle. De même, la CEE en 1957 comprend une union douanière.
3ème étape : Le marché commun ne se contente pas d’établir un tarif extérieur commun. Il élimine toutes les entraves aux mouvements des facteurs de production (libre circulation du travail et du capital) à l’intérieur de l’union assurant ainsi la libre circulation du capital et du travail. Cependant, quand la libre circulation des facteurs est mise en œuvre la concurrence entre les pays est renforcé ce qui nécessite une coordination des politiques économiques afin d’éviter une stratégie du type passager clandestin (nécessité d’harmoniser les politiques fiscales, par exemple).
4ème étape : L’Union économique pousse plus loin la recherche de l’intégration puisqu’elle vise à harmoniser les politiques économiques des pays membres. Mais, la coordination des politiques économiques se heurte à la nécessité d’une coordination des politiques monétaires afin de limiter les risques de change et de concurrence déloyale (une dévaluation compétitive, par exemple).
5ème étape : L’union économique et monétaire constitue la phase ultime de l’intégration puisqu’elle crée une monnaie unique gérée par une banque centrale commune (la BCE, par exemple). Les Etats abandonnent ainsi un des principaux éléments de leur souveraineté : le droit de battre monnaie.
On peut donner plusieurs raisons au développement de cette intégration régionale :
La proximité géographique : l’intensité des échanges entre pays dépend de la distance qui les sépare et de la taille de leurs économies respectives. Ainsi, en 2012, la Chine, le Japon et la Corée du sud envisagent de créer une zone de libre-échange.
La polarisation des échanges : de par leurs poids économique, les Etats-Unis, le Japon et l’Union européenne (la Triade) sont des centres économiques attractifs pour les pays qui leur sont proches historiquement et géographiquement.
La volonté politique d’échapper à la mondialisation soit parce que les pays jugent les règles de l’OMC trop contraignantes (clause de la Nation la plus favorisée), soit parce qu’ils estiment qu’elles ne vont pas assez loin dans la coopération (l’intégration européenne est la plus poussée dans ce domaine).
La volonté des pays de constituer des blocs régionaux ayant suffisamment de poids pour négocier à armes égales avec les pays du Nord dans le cadre de l’OMC.
Dès l’origine du projet européen, la solution de la zone de libre-échange est écartée. Ce sont les adversaires du Traité de Rome qui ont tenté de mettre en place l’Association européenne de Libre Echange à partir de 1960 et qui se sont par la suite, pour la plupart, intégrés à l’Union européenne. Dans l’Histoire de la construction européenne, les degrés d’intégration ne sont pas des étapes qui se succèdent mais des processus qui s’entrecroisent. Il existe bien cependant une dynamique de l’intégration, liée d’une part à des facteurs économiques (chaque pas en avant vers l’intégration économique incite à franchir le pas suivant) et à des facteurs politiques (chaque crise de l’Europe donne lieu à un approfondissement de l’intégration rendu nécessaire pour sauvegarder le projet politique d’union européenne). Par exemple, l’union douanière et la libre circulation des facteurs de production poussent à l’intégration monétaire afin de réaliser des économies de coûts de transaction et la crise du Système monétaire international (SMI, 1971-1973) pousse à la création du Système monétaire européen (SME, 1979-1999).
b) – La construction du marché unique
1. La construction européenne, prévue par le Traité de Rome du 25 mars 1957, repose à la fois sur la création d’un marché unique, qui autorise la libre circulation des marchandises, du travail et des capitaux, et sur la mise en place d’institutions communes préparant les «États-Unis d’Europe» pour les fédéralistes ou des « coopérations renforcées » pour les partisans d’une « Europe confédérale » ou d’une « Europe des Nations » (Commission européenne, Monnaie unique...).
2. L’intégration par le marché s’est faite en plusieurs étapes :
1ère étape : Le marché commun des biens (1958-1968). Sa construction
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